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Sécheresse et orages : les cultures mises à rude épreuve

Sans surprise, les cultures d’hiver continuent à souffrir de la sécheresse inédite, en cours depuis mi-avril. Selon les terres, les rendements et la qualité sont plus ou moins affectés. L’eau est attendue, mais redoutée quand elle prend la forme d’orages de grêle.

La sécheresse met en lumière la différence de qualité des sols (à gauche). La météo ayant basculé en régime d’été, la pluie prend souvent une forme orageuse : localisée, venteuse, et par- fois accompagnée de grêle (photo prise le 23 mai à Prahecq).
© DR

Christophe Petit, éleveur de bovins viande et brebis à Saint-Varent, décrit une situation préoccupante, et plutôt généralisée : « Les cultures s’abîment, l’herbe est grillée. Les céréales en petites terres souffrent particulièrement, je crains maintenant l’échaudage ».

Gaëtan Chaigne, conseiller productions végétales à la CA 79 liste les dégâts déjà observables sur les terres à faible potentiel : « On a des orges qui blanchissent, des régressions de talles. Au-dessus de 25 °C, il y a eu des avortements de fleurs en pois. Le colza, déjà fragilisé par le gel, fera des petits PMG. Les réserves utiles ne sont plus remplies depuis des mois, l’azote n’a pas toujours été valorisée. S’il pleut d’ici la fin de cycle, les plantes pourront compenser, au moins dans les grosses terres ».

Pour les cultures de printemps, tout est encore possible selon lui : « Le stress hydrique a favorisé leur enracinement. On préconise de ne pas les arroser avant 14 feuilles pour le maïs – et 15 jours avant la floraison pour le tournesol – pour éviter que la plante génère trop de feuilles, voire devienne fainéante ».

Inquiétude pour les trésoreries

Pour Christophe Petit, « l’espoir d’un bon produit à la vente des céréales, pour compenser les charges conjoncturelles, est en train de s’envoler. De mauvais rendements entraîneront des charges alimentaires en plus. J’ai souscrit une assurance récolte, mais la référence de rendement pour la prise en charge diminue d’année en année, avec des rendements triennaux en baisse liés aux accidents climatiques ».

À Xaintray, le céréalier Frédéric Bouniot estime que le rendement ne sera pas au rendez-vous, ni la protéine sur blé, n’ayant pas pu réaliser le dernier apport d’azote, faute de pluviométrie. « Par ailleurs, le stress de croissance risque d’avoir un impact sur la quantité de paille. Une mauvaise récolte différera encore la reconstitution de la trésorerie, et les éventuels investissements ».

Olivier Giraudon, éleveur allaitant à Luzay, se donne comme priorité de trouver du fourrage : « Les stocks diminuent. Je tamponne depuis deux ans avec du sorgho fourrager, plus résistant à la sécheresse, mais moins intéressant en valeurs nutritionnelles. Pour éviter de trop solliciter les stocks, je pense vendre quelques vaches de plus en maigre ».

De l’eau, en mode orages

Le volume de demandes de dérogations faites au service Eau de la chambre d’agriculture traduit l’inquiétude qui grandit, à l’heure où le gouvernement place les Deux-Sèvres dans les départements les plus susceptibles de vivre une sécheresse estivale. « Il faut bien raisonner ses volumes et quand arroser, car une dérogation donnée maintenant ne le sera peut-être plus dans un mois », explique le service de la chambre.

Dans le bassin du Thouet réalimenté où la situation est tendue depuis le début du printemps, on a même dû modifier les assolements au détriment des maïs semence. La pluie a fini par s’inviter entre jeudi et dimanche dernier, mais pas de quoi soulager la pression. Par endroits, comme à Saint-Symphorien, en Gâtine ou dans le Saint-Maixentais, elle est même tombée en énormes grêlons, venant apporter le coup de grâce à des parcelles déjà en souffrance. Sur une parcelle familiale de 23 ha de blés à Vaumoreau, le futur installé François Dupont a constaté de nombreuses capsules éclatées et répandues au sol. « Déjà qu’on avait des épis séchés... on fera moins de quintaux, et pourtant ce sont de supers terrains ! ».

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