Aller au contenu principal

Eau : les tensions montent d'un cran

À quelques jours de la mobilisation de Bassines Non Merci à Poitiers, mais aussi du bureau du Sage Clain, pendant lequel sera abordée l'étude Hmuc, les syndicats agricoles ont rencontré le préfet.

FNSEA, CR, JA et Adiv ont rencontré le Préfet pendant plus de deux heures.
FNSEA, CR, JA et Adiv ont rencontré le Préfet pendant plus de deux heures.
© Elisabeth Hersand

Rester calme et "ne pas céder aux provocations". C'est ce qu'a demandé la semaine dernière la FNSEA en réaction à la manifestation prévue ce samedi 7 juin à Poitiers. Baptisée "défendons l'eau pour nos rivières, pour les paysan-nes et les habitant-tes", cette action se tiendra à partir de 13 h au centre-ville. "Mais nous avons demandé au préfet de tout mettre en place pour protéger les fermes" précise Aurélie Fleury, présidente de la FNSEA de la Vienne, qui craint que l'action ne se cantonne pas au cœur de la ville. Une manifestation non déclarée, qui semble aussi inquiéter la préfecture, puisque c'était un des sujets qu'elle souhaitait évoquer avec les syndicats agricoles. Mercredi dernier, la FNSEA, les JA, la Coordination Rurale et l'association des irrigants de la Vienne ont donc rencontré le Préfet pendant un peu plus de deux heures.

Bientôt un bureau Sage Clain

L'autre sujet, c'était l'étude Hmuc. Le 25 juin, le bureau du Sage Clain se réunira pour prendre une délibération sur cette étude. Pour mémoire, en septembre dernier, il avait été décidé de reporter cette réunion après la réalisation d'une étude socio-économique, qui vient de se terminer. Même si c'est le 25 juin que cette délibération sera prise, les conclusions de l'enquête ont été partiellement présentées aux différents membres du Sage Clain. "L'impact socio-économique de l'application des préconisations Hmuc est énorme, près de 30 millions d'euros" affirme Nicolas Giraud, président de l'Adiv, qui précise que les pertes seraient de plus de 10 millions pour les exploitations et de plus de 16 millions pour les acteurs économiques (coopératives, banque, entreprises liées à l'agriculture). Ce qui représenterait 216 ETP de moins, dont 130 pour l'agriculture. Il évoque une perte de 11 millions qui correspondrait à la dévalorisation de nombreuses terres."Mais certaines données ne sont pas remontées, car l'étude a été menée sur un laps de temps assez court". Lundi dernier, le Préfet de la Vienne avait d'ailleurs commenté ces résultats, sans en donner les détails, chez nos confrères d'Ici Poitou. "Il a annoncé des faillites d'exploitations, sans dire dans le même temps qu'il allait se battre pour le sauver" regrette François Turpeau, président de la Coordination Rurale de la Vienne. "Ce qu'on veut, c'est que ces impacts soient pris en compte lors de l'adoption de la délibération en Sage Clain, et que l''étude soit rendue publique" a demandé Nicolas Giraud, qui va plus loin. "Le Préfet peut très bien demander une non-application de l'étude Hmuc". Selon lui, une décision de protection de l'agriculture et de souveraineté alimentaire de 2023 pourrait faire jurisprudence. "Et contrairement à ce que dit l'EPTB, le PTGE n'impose pas une telle étude Hmuc". Une décision que le Préfet ne prendra certainement pas seul, sans consulter les instances nationales. "Nous devons faire remonter au Préfet des choses à mettre en œuvre" précise François Turpeau. Pour Aurélie Fleury, si la FNSEA participe systématiquement aux différentes sollicitations et participe au travail, c'est avant tout "la chambre d'agriculture qui est et reste le lieu institutionnel légitime pour porter les réponses techniques et territoriales aux enjeux agricoles. C'est donc vers elle que doivent se tourner les pouvoirs publics pour construire des solutions de fond".

 

On ne comprend pas

Dans un communiqué signé Vienne Nature, la LPO, UFC Que choisir, Stop Pesticides et Greenpeace Poitiers, ces différentes associations dénoncent le projet d'AUP de 2025, qui prévoit 28 millions de m3 d'autorisations de prélèvement, dont 6 qui correspondent aux volumes des 30 réserves de substitution, et qui devraient donc être supprimés lors dès leur mise en œuvre. "Dans les cinq dernières années, les irrigants ont prélevé en moyenne 14 millions de m3. Le projet d'arrêté satisfait la tactique habituelle des gros irrigants : obtenir un volume théorique le plus élevé possible, car lorsque la ressource baisse, il y a des restrictions".

 

Lire également l'article concernant la position du préfet et l'interdiction de la manifestation de Bassines Non Merci.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

François Rondeleux a repris l'exploitation en 2023.
Le Chapeau change de mains
Depuis 2 ans, c'est François Rondeleux qui est aux commandes du Chapeau, à Maulay. Le jeune homme a repris l'exploitation…
Cécile et Thierry Lemaître gèrent avec leur fils et leur belle-fille ce gîte.
Un gîte tout confort, attenant à l'exploitation
C'était une petite maison familiale. Le relais du Mardelon, à Messemé est aujourd'hui un gîte 3 étoiles, géré par la famille…
Clémence Emery prépare la finale du concours de reconnaissance des végétaux au lycée de Thuré.
La finale du concours de reconnaissance des végétaux en ligne de mire
Ils étaient 100 à concourir et ils ne sont plus que 5 qualifiés pour la finale du Concours national de reconnaissance des…
De gauche à droite, Samuel Arlaud, Mathilde Duris et Éric Dauchier, coprésidents de la MJC Claude Nougaro et Carole Maire, la directrice, attendent plus de mobilisation des élus pour sauver la structure.
Des finances qui plombent les missions associatives

C'est au sud du département que nous tournons le regard. La MJC Claude Nougaro a annoncé des difficultés financières telles…

Au Jard'in des Chèvres à Vouzan ouvrira ses portes aux porteurs de projets le 3 juin. Pour plus d'information : richard88helene@gmail.com. Inscription obligatoire jusqu'au 1er juin sur terredeliens.org ou en scannant le QR code ci-dessous.
Une ferme ouverte pour trouver un associé Au Jard'in des Chèvres
Suite au départ prochain de Fanny Goudet, Hélène Richard est à la recherche d'un associé pour maintenir et développer l'activité…
Victor Fighiera fait des tofus nature, mais aussi aromatisés. Ici, à l'ail des ours de Fontenay-le-Comte.
"Tofu du Poitou" : ça rime et c'est bon !
En mars dernier, Victor Fighiera a lancé sa fabrication artisanale de tofu bio à Coulombiers. L'histoire d'une passion née lors d…
Publicité