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Y aura-t-il assez d’engrais au printemps ?

Lors d’une conférence de presse le 20 septembre, Yara France, le premier producteur d’engrais de l’Hexagone, n’a pas caché ses craintes quant à l’approvisionnement des exploitations pour l’année prochaine.

© Yara France

«Il ne faut pas exclure des ruptures d’approvisionnement d’engrais », assène Nicolas Broutin, le président de Yara France, le leader européen des engrais azotés basé en Gironde. En effet, à ce jour, 65 % de ses unités de production sont à l’arrêt en Europe. Il faut y voir la conséquence directe de l’augmentation du prix de l’énergie, qui entre pour 90 % dans le coût de production de cette matière fertilisante. Or, son prix a littéralement explosé en un an, avec + 341 %.

« Avec les niveaux de prix actuels, l’Union européenne et la France ne sont plus compétitives. Fabriquer ce type de produit sur place coûte deux fois plus cher que de l’acheter sur les marchés internationaux ». Ainsi, une tonne d’ammoniac coûte 2 500 $ à produire sur le vieux continent quand elle se vend 1 300 $ sur les marchés européens.

Cependant, le marché des engrais restant encore dynamique, Yara paie au prix fort le maintien de ses capacités de production en Loire-Atlantique et en Gironde, grâce à l’importation d’ammoniac. Appelant les agriculteurs français à ne pas différer leurs achats pendant cette morne saison, il concède qu’en plus de s’approvisionner, il sera peut-être difficile de se faire livrer, car « on a du mal à trouver des transporteurs », qui sont en pénurie de main-d’œuvre. «  Des tensions sont à venir vers février  2023  », a-t-il précisé.

Une baisse de la demande à venir

Selon le président de Yara France, une autre menace existe : « celle de la destruction de la demande ». En effet, nombre d’exploitations agricoles n’auraient plus les moyens d’acheter de l’azote. Nicolas Broutin estime que cette situation pourrait entraîner une baisse de la demande d’environ 15 % sur le plan national.

Pour éviter que la filière ne s’effondre et que la France ne devienne encore plus dépendante de l’étranger (elle importe 60 % de ses engrais), Yara France demande à l’État de l’aider à travailler sur les énergies décarbonées. Le groupe, qui réalise 16,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires au plan mondial, développe actuellement ses recherches sur l’électrolyse de l’eau, qui permet de séparer l’oxygène de l’hydrogène et de produire de l’hydrogène vert. Une expérimentation est en cours en Norvège et devrait être opérationnelle en 2023.

En France, les deux sites de Yara sont inscrits dans cette démarche de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’objectif de Yara est de produire un tiers d’engrais décarbonés d’ici à 2030, au prix de très lourds investissements : « Entre 200 et 250 millions d’euros rien que pour les usines norvégiennes », affirme Nicolas Broutin. 

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