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Territoire
Se mobiliser pour un nouvel abattoir

Les abattoirs de Montguyon et de Chalais ont en projet de faire sortir de terre un nouvel abattoir. La volonté et l’adhésion de chacun sont essentielles pour mener à bien ce projet territorial.

A Montguyon, le projet d’un nouvel abattoir a été présenté afin de pérenniser l’abattage dans le sud.
© L.Guilemin

Avenir, mutualisation, territoire, mobilisation, adhésion ont souvent été des mots employés lors de la réunion, jeudi dernier, à Montguyon, orchestré par Julien Moucheboeuf, maire de la commune et aussi président de la Secam, autrement dit, l’abattoir municipal. «Cette rencontre avait pour but d’expliquer à la trentaine de participants (éleveurs locaux et du Médoc, bouchers), la problématique des deux petits abattoirs (celui de Montguyon et de Chalais), ayant des petits volumes mais essentiel dans le maintien du territoire. Il est important d’être présent, de participer à l’élaboration du projet. On doit tous se fédérer autour de cette initiative » explique en préambule  le président. Une réflexion est en cours pour mutualiser un nouvel abattoir porté par une société coopérative des utilisateurs. Les deux abattoirs sont vétustes, même s’ils sont entretenus. Ils doivent obéir à des normes sanitaires de plus en plus drastiques. D’où l’idée de construire un nouvel abattoir.

Pour se faire, l’année dernière, une association «Alliance Viandes Sud Charentes 2025» a été créée. Elle compte des représentants des deux structures, avec des éleveurs, des élus et des ateliers de découpe. Une étude de faisabilité a été réalisée par Adiv, un cabinet d’études spécialisé. Elle porte sur un abattoir avec 4 000 tonnes par an, multi-espèces, 4 jours de travail par semaine.  Un local de transformation est aussi prévu. L’outil est évalué entre 8 et 10 M€. «Le chiffre fait peur, c’est clair, mais l’estimation est très haute» concède Julien Moucheboeuf. Jean-Luc Allègre, administrateur à Interbev Nouvelle-Aquitaine et directeur de l’abattoir de Bergerac pointe l’équilibre financier à trouver, des coûts d’abattage à réfléchir.

«La culture de l’abattoir»

En ce qui concerne la situation géographique, l’abattoir doit être dans un PLU avec des zonages en UX.La condition est aussi d’avoir une maîtrise foncière de 3 ha, une station d’épuration pour la gestion des effluents. À Montguyon, un terrain est disponible en face de l’abattoir actuel. Mais reste à convaincre tous les protagonistes sur le lieu qui est à définir. Montguyon ? Barbezieux ? Ailleurs ?«A Montguyon, il y a une culture de l’abattoir. Il existe depuis les années 1970.  Il est intégré sur le territoire et dans l’esprit des habitants» souligne Jean-Michel Chaillou, directeur de l’abattoir et trésorier de l’association, même si chacun a conscience qu’un débat va s’engager, notamment avec certaines associations.  
Ici, l’abattoir est centré par rapport au bassin de l’élevage. «Nous avons le label Veau de Chalais. Quid du label si l’abattoir se situe à Barbezieux ? Cela ne correspond plus au cahier des charges et donc on risquerait de perdre notre label» peut-on entendre d’un éleveur.
Un autre éleveur alerte sur la situation de la viande de chevreau et de chèvre. «Nous sommes dans une dynamique, la filière se développe de plus en plus. Je dois aller à l’abattoir de Confolens, soit 1 h 30 de trajet. Le bilan carbone est à zéro. Qu’en est-il du bien être animal et de ma marge qui passe dans les frais de carburant ?»
Le positionnement sur Montguyon aurait toute sa légitimité, puisqu’une annexe du magasin de producteurs de Jonzac va ouvrir à Orignolles. «Nous sommes dans une économie circulaire» se félicite Julien Moucheboeuf. Idem avec des groupes d’éleveurs travaillant avec la GMS qui pourraient faire abattre à proximité.

Prochaine réunion, en septembre

La venue récemment du ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, à l’abattoir de Surgères, laisse entrevoir de bons espoirs. La politique du gouvernement est d’avoir des petits abattoirs tout en privilégiant la proximité. «L’abattoir de Montguyon a bénéficié du Plan de Relance. Si l’Etat s’engage avec de l’argent public, ce n’est pas pour le fermer par la suite» précise Bernard Dubois, administrateur à Interbev Nouvelle-Aquitaine et à la FNB.  Dans ce projet, à la Chambre d’agriculture, le vice-président Michel Amblard met en avant le peu de consommation d’espace  agricole, un outil pour valoriser les circuits courts. Sur le plan environnemental, le département compte 100 000 ha de zones humides, «son entretien ne peut se faire sans les animaux. Si on veut un territoire vivant, il faut réduire les charges et mettre à disposition des outils de proximité. De plus, si on veut que les générations se renouvellent, il faut leur proposer des outils modernes, qui les intéressent, les motivent  » précise-t-il. Le sujet intéresse puisqu’il en sera question lors du prochain bureau de la Chambre d’agriculture.
Ne ménageant pas ses efforts pour ce nouvel abattoir, Julien Moucheboeuf a rencontré les élus de la Communauté de communes de Haute-Saintonge. Ces derniers sont partants pour le projet.  

 

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