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Il choisit de s’installer comme éleveur de Highland cattle

Réputée pour valoriser les pâturages pauvres des zones les plus reculées d’Écosse, la vache highland cattle pourrait-elle être une solution contre l’abandon de certaines terres ? C’est une des pistes explorées par le drômois Christophe Roche, qui est en train de constituer son troupeau.

© S.S.

Il a posé début décembre ses valises et son troupeau à Montmiral dans la Drôme. Christophe Roche, 35 ans, est à la tête d’un petit cheptel de 25 bêtes de race highland cattle. « J’ai toujours eu l’envie de devenir éleveur. N’étant pas issu du monde agricole, il me fallait trouver un projet nécessitant peu de capitaux et de foncier », résume le jeune homme.

Avant de franchir le pas, Christophe Roche a fait ses armes professionnelles sur le marché international du carbone. En rentrant d’Afrique, où il a accompagné des projets de développement « propres » pendant quatre ans, il a souhaité démarrer son projet agricole. « Pour sécuriser mon revenu, j’ai travaillé trois ans en CDI comme conducteur de travaux ferroviaires, le temps d’investir et de me créer un revenu complémentaire », explique l’éleveur.

Pas besoin de bâtiment

En 2018, il est prêt pour amorcer sa reconversion. Mais trouver du foncier s’avère compliqué. Via un site d’annonces en ligne, il déniche 2 ha totalement embroussaillés à Beauvoir-en-Royans (Isère). Il achète ses premières Highland, trois vaches et un taureau. « Ce choix de race était pour moi une évidence. Leur rusticité me permettait de démarrer sans bâtiment et de valoriser des terrains qu’aucun autre éleveur ne voulait », justifie Christophe Roche. Des terrains à flanc de Vercors, souvent à l’abandon, désertés par les éleveurs ovins et caprins fuyant le loup. Au fil du temps, il accède à une vingtaine d’hectares de prairies et landes supplémentaires.

Premier prix en catégorie adulte

Depuis trois ans, il sillonne la France et l’Allemagne à la recherche de lignées intéressantes pour constituer son troupeau. Il est aussi entré au conseil d’administration de la « French highland cattle society », association qui représente la race en France. Son envie : travailler au développement d’un organisme de sélection de la Highland cattle. En septembre dernier, il a présenté quatre bêtes au concours national de la race à Cusset (03). Toutes ont obtenu un prix, dont le premier en catégorie « vache adulte » pour Mangue de Bellecour, achetée à un éleveur de l’Allier.

En ce début d’année, il a accueilli sur sa ferme deux taureaux de neuf et vingt mois et quatre génisses sélectionnés dans trois élevages outre-Rhin. « L’Allemagne est passée première en nombre d’éleveurs, devant l’Écosse», signale l’éleveur drômois. Pour ces nouveaux reproducteurs, il a choisi des animaux en adéquation avec ses perspectives de débouchés : un taureau de lignée 100 % écossaise, davantage typé concours pour remporter des prix et vendre de la génétique ; un second de lignée « plutôt allemande », avec un beau développement musculaire pour produire de la viande en valorisant bien les terrains peu riches. 

Multiplier les débouchés

« J’envisage trois débouchés pour mon élevage : la vente de reproducteurs d’un an, la vente directe de viande et éventuellement, si la demande se confirme, la vente comme animaux d’agrément », détaille Christophe Roche. Un troisième taureau, d’une lignée purement écossaise, devrait aussi rejoindre Montmiral en mai prochain.

Un minimum de charges

En 2022, il a vendu ses premiers colis en faisant appel pour la découpe à un boucher de Saint-Romans (Isère). « La Highland est un animal à croissance lente. Il faut quatre ans pour obtenir une bête prête. Mais la viande est réputée pour la finesse de sa fibre musculaire, son faible taux de cholestérol, son goût plus prononcé… », précise-t-il.

Il espère compenser en prix de vente ce qui sera perdu en volume, compte tenu du petit gabarit de l’animal. Sans oublier l’objectif qui a orienté le choix de cette race : travailler avec le moins d’intrants possible, sans bâtiment et en limitant le matériel au strict minimum.

« Je projette dans un premier temps d’atteindre 12 mères, soit 35 à 40 bêtes en permanence, élevées uniquement à l’herbe, avec peut-être une part de foin achetée à l’extérieur», précise l’éleveur. Il lui reste à trouver de nouveaux terrains. La Highland, habituée aux conditions les plus rudes, est prête à relever le défi.

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