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Grippe aviaire
Dé-densification en cours au cœur du cluster

La flambée des cas se poursuit, avec un cluster à cheval sur la Vendée, les Deux-Sèvres et le Maine-et-Loire. Une dé-densification y a été d’ailleurs été appliquée depuis le 2 décembre.

© pascal le douarin

Les foyers d’influenza aviaire se multiplient dans le Grand ouest, en première ligne face à l’épizootie. Avec 66 foyers, les départements 79, 85 et 49 concentrent 50% des cas avérés en France. Le 7 décembre au soir, les Deux-Sèvres comptabilisaient 23 foyers. « Nous sommes entrés dans le pic de la période de migration », avait indiqué le cabinet du ministre de l’Agriculture à la presse le 2 décembre, notant que la pression virale « augmente considérablement» et s’accompagne de «risques potentiels d’introduction en élevage».

Le même jour, le ministère avait annoncé une «dé-densification» dans cette zone dans l’espoir de ralentir la progression du virus (réforme anticipée des canards et dindes de 10 à 20 km autour des foyers en zone à risque de diffusion; interdiction de remettre en place ces espèces et vides sanitaires allongés en gallus de 20 à 50 km). « Avec les organisations professionnelles, nous nous sommes donnés trois semaines » avant de décider de lever ou non ces mesures, avait précisé le cabinet.

Le vaccin chiffré

Au niveau national, le coût global de la vaccination contre l’influenza aviaire pourrait s’élever entre 30 et 400 millions d’euros (M€) par an, a indiqué Jean-Louis Zwick, directeur du pôle agricole de Maïsadour, lors d’une conférence de presse de la coopérative le 6 décembre. Cette estimation est issue de travaux menés par des vétérinaires, en lien avec « l’ensemble des organisations de producteurs » (palmipèdes gras, volailles de chair, poules pondeuses et couvoirs), selon M. Zwick.

La fourchette basse de 30 M€ correspond à une vaccination limitée aux zones à risque : la Chalosse et le Tursan (Landes et Gers), ainsi que la Vendée et le Maine-et-Loire. La fourchette haute, 400 M€, correspond à une vaccination de toutes les volailles dans l’ensemble du territoire national. Cette somme comprend le coût du vaccin, de la main-d’œuvre et des contrôles, qui représentent « environ 30% du total », explique le cadre de Maïsadour.

À titre de comparaison, la filière volailles de chair dégage entre 6 et 7 milliards d’euros (Mrd€) de chiffre d’affaires au niveau national, contre environ 1,6 Mrd€ pour les poules pondeuses et autour de 260 M€ pour le foie gras. « Il va falloir se pencher sérieusement sur la filière canards, sur l'indemnisation de ses éleveurs et sa manière de recommencer après crise, pour ne pas revivre les mêmes épisodes », insiste Alexis Baillargeau, responsable avicole à la Fnsea 79.

A NOTER : Le mardi 13 décembre à 14h, la DDT organise une visio sur les indemnisations. Les centres de gestion sont invités à se rapprocher de la DDT pour y assiter.

Les éleveurs de poulettes dénoncent la gestion de crise

Dans la nuit du vendredi 2 au samedi 3 décembre, des éleveurs avicoles ont manifesté devant la sous-préfecture de Bressuire. « Éleveurs en colère », « gestion catastrophique de la crise aviaire dans les Deux-Sèvres », « destruction de nos élevages » : ces éleveurs de poulettes, qui alimentent la filière de poules pondeuses, ont souhaité faire passer leur message, empreint de colère. « Nous demandons l’autorisation de transférer nos poulettes jusqu’aux élevages où elles pourront produire des œufs », explique l’un des éleveurs du bressuirais. « Les autorités sanitaires ne nous donnent pas de ticket de sortie. Il y a 1,2 millions de poulettes qui devront être abattues parce qu’elles vont se mettre à pondre dans des bâtiments qui ne sont pas adaptés à la production d’œufs », dénonce-t-il, en relevant que les dédommagements ne seront pas possibles dans le cas où les éleveurs doivent faire abattre leurs volailles. La volonté de dédensifier le territoire n’est pas entendable pour eux alors que la remise en production a été autorisée depuis peu : « Nos animaux sont déjà vivants et présents sur le territoire. Nous demandons juste à les sauver. Si la zone a été assainie, alors que le transfert soit possible selon la situation de chaque élevage », insiste l’éleveur, qui alerte sur le grand désarroi auquel font face les jeunes installés, « pour qui un emploi à l’extérieur ne permet pas de couvrir les investissements ».

 

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