Production laitière
AOP Beurre Charentes-Poitou : le nouveau cahier des charges divise
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Validé fin 2019, le nouveau cahier des charges du beurre AOP Charentes-Poitou risque de faire encore beaucoup parler de lui d’ici à son entrée en vigueur prévue pour 2021-2022. Les contraintes pour l’alimentation des troupeaux et la définition d’une plus-value au litre de lait font partie des défis qu’il faudra relever.
Élodie Dubut, éleveuse à St-Georges-des-Coteaux, se pose des questions sur la poursuite de son activité laitière. En tant que productrice, l’intérêt de l’AOP lui semble aujourd’hui limité. «J’ai des amis en Bretagne qui font du lait pour un beurre sans AOP, ils ne sont pas payés moins cher...».
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À Crazannes, Jean-Marc Martin travaille depuis deux ans sans OGM, une exigence de la coopérative qui collecte son lait,Pamplie. La laiterie lui accorde une plus-value de 10 euros les 1000l pour compenser le coût de l’alimentation, mais «ça ne couvre pas». Heureusement, les prix sont plutôt bons depuis un an.
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Voilà quarante ans que le beurre Charentes-Poitou affiche fièrement son appellation d’origine contrôlée (AOC) puis protégée (AOP, depuis 1996). «Les élus ont voulu faire reconnaître notre beurre très tôt», explique Joseph Giraud, directeur du Syndicat des laiteries. L’organisme est chargé de la valorisation et de la promotion de ce produit phare de la filière laitière régionale. Depuis plus de dix ans, il travaille sur un dossier capital: la définition de nouvelles règles pour la production du beurre AOP. Le résultat a été validé en novembre dernier par l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité), et devrait être approuvé par l’Europe d’ici deux ans pour une entrée en vigueur dans la foulée.