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Congés
« Vacances, j’oublie tout » : pas si simple en agriculture

Partir en vacances est un droit que les agriculteurs prennent… ou ne prennent pas assez. Chefs d’entreprise dépendants de la météo et de leur trésorerie, ils témoignent pour la plupart d’une difficulté, et pourtant d’une nécessité, à déconnecter de la ferme.

© Pxhere

Un petit tour sur les réseaux sociaux d’Agri79 permet de se rendre compte que nombre d’agriculteurs deux-sévriens ont pu prendre quelques jours cet été pour profiter des joies de la plage, de temps en famille ou entre amis, de la découverte d’une autre région… « Avec mon épouse – et associée ! – on a toujours pris une semaine l’été, et quelques jours l’hiver, indique Patrice Roy, éleveur laitier à Terves. Il faut quitter la ferme, ce n’est pas possible autrement de se reposer. On sait qu’on évolue dans un cadre agréable toute l’année, mais on a toujours quelque chose à faire si on reste sur place ! ».

Samuel Merceron, céréalier et éleveur à Saint-Maxire confirme : « J’adore mon métier mais j’aime couper le weekend, et les vacances », indique celui qui a coutume de voyager et de prendre autant de vacances que nécessaire : « je m’arrange avec mon associé, ma famille, des amis. Question budget, si on l’a pour acheter des gadgets, c’est qu’on peut le consacrer à ses congés ».

Plus dur les années de projet, et d’aléas

Pour Manuel Feufeu, installé depuis 2018 à Vouillé à la tête d’une ferme fromagère caprine, il vient de s’écouler trois ans sans vacances : « pas le temps, pas l’argent, et le besoin de tout maîtriser », argumente ce hors cadre familial en reconversion. Cette année, il a changé son fusil d’épaule en s’octroyant une semaine dans l’Allier, en passant par le service de remplacement (SR79).

« Dans mon ancien métier, j’étais habitué aux vacances. Et ma femme, professeure des écoles, a deux mois de congés d’été. Au bout d’un moment, il y a un décalage qui se crée avec l’entourage », témoigne-t-il.

Avant d’ajouter :

« j’investis chaque année dans des équipements qui facilitent le travail à la ferme. A postériori, les frais que j’ai eus en passant par le SR79 représentent des sous bien investis, utiles au confort de travail ». Comprendre : le repos est gage d’équilibre et de performance.

Manuel pointe que le fait de lancer son activité correspondait à une période trop dense pour lever le pied. Le bressuirais Patrice Roy veut bien le croire : « les années de projets, de construction de nouveau bâtiment par exemple, on part moins ou pas ».

Les périodes denses ne sont toutefois pas toujours planifiables pour les agriculteurs, qui composent au quotidien avec du vivant : des plantes sensibles à la météo, des troupeaux aux besoins évolutifs… « On est partis début juillet cette année, en voyant que les moissons tardaient », indique Patrice Roy. Pas toujours facile de planifier, de réserver une location, qui plus est en élevage où les astreintes sont plus contraignantes…

Des remplaçant fiables

Ce qui concorde chez les agriculteurs interrogés, c’est la nécessité de pouvoir compter sur une personne de confiance pour déléguer son travail lors des congés. Des parents, des associés, des salariés ou amis permettent de lâcher prise quelques jours.

Le service de remplacement 79  est spécialisé pour envoyer des salariés expérimentés soulager les exploitants : « 50 % des agriculteurs faisant appel à nous le font pour motif de congés, présente son directeur Florent Geay. Cet été, 130 demandes ont pu être couvertes sur le département. Nous nous occupons de tout l’administratif. Les heures facturées font l’objet d’un crédit d’impôt (pour 14j de congés/an) ramenant le tarif horaire à 10€. Cela vaut pour chaque associé d’un Gaec, jusqu’à fin 2022 minimum ».

S’il avoue avoir du mal à ne pas s’inquiéter pour sa ferme, même lorsqu’il en est loin, Manuel Feufeu reconnaît que ses journées en famille en Auvergne lui ont fait du bien. « J’avais tout expliqué à ma remplaçante. J’étais relativement tranquille ».

Des dispositifs pour inciter à prendre du temps de repos

« Bon repos » souffle Florent Geay à l’agriculteur dont il vient d’enregistrer la demande de remplacement pour une semaine de congés. Le directeur du SR79 a pu compter cette année sur un budget bonus alloué par l’enseigne Lidl au service de remplacement national : « le budget qu’ils n’avaient pas mis dans le Salon de l’agriculture 2021 ! ». Manuel Feufeu en a bénéficié mais ce qui l’a décidé à faire appel pour la première fois au SR, c’est surtout le crédit d’impôt et le fait qu’il a pu proposer lui-même la personne qui le remplacerait : « une amie, qui connaît la ferme et les animaux ». La MSA Poitou propose elle aussi des aides, sous conditions de ressources : séjours familiaux d’une semaine avec ou sans repas inclus, tarifs réduits en campings et gîtes partenaires, bons pour financer la prise en charge des enfants en centre de loisirs. Elles se matérialisent, selon les situations, sous la forme d’un accompagnement, d’une aide financière, ou de l’activation des dispositifs ANCV, CCMSA ou de l’aide au répit.
Contacts : Service de remplacement 79 - 05 49 77 15 64 - deux-sevres@servicederemplacement.fr / Service social de la MSA - 05 49 44 56 19 - secretariat_ass.blf@poitou.msa.fr.
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