Une station d'épuration adaptée aux nitrates

Depuis le mois d'avril, les eaux usées des 550 habitants du bourg de Persac sont filtrées par une toute nouvelle station d'épuration. L'ancienne datait de 1976 et devait être remplacée. "C'est une station innovante, notamment pour le traitement des nitrates" se félicite Rémy Coopman, président d'Eaux de Vienne. Le principe de cette station repose sur l'implantation de roseaux dans un milieu granulaire, qui permettent d'épurer les effluents. Mais le côté innovant, c'est d'avoir ajouté à cela un système d'aération forcée. Concrètement, des tuyaux ont été implantés dans chacun des 4 casiers de rétention, et de l'air est pulsée en permanence. L'azote ammoniacal des eaux usées (qui émanent des urines) est dégradé en nitrates grâce à cet air pulsé ; et ce sont ensuite les bactéries dénitrifiantes qui transforment ces nitrates en azote gazeux, qui s'échappe. Un système unique dans le département, semble-t-il assez efficace contre les nitrates, et moins cher que les stations d'épuration à boues activées. "Mais il est adapté pour des petites stations, qui traitent les effluents de moins de 2000 habitants" précise Rémy Coopman. En termes d'entretien, le système est assez économe : les roseaux (qui mesurent actuellement autour de 50 cm) doivent juste être taillés lorsqu'ils dépassent les 2 m de haut, et les boues qui vont s'accumuler devront être curées tous les 15 ans. Le système est assez peu bruyant et quasiment inodore. Côté finances, l'ouvrage a nécessité 9 mois de chantier pour un coût de 750 000 euros, financés à 41 % par Eaux de Vienne, 40 par l'Agence de l'eau Loire Bretagne et 19 % par le Conseil départemental.