Aller au contenu principal

Installation
Un jeune agriculteur pour parler aux jeunes, sans langue de bois

Les Jeunes Agriculteurs 17 ont organisé des portes ouvertes, lundi 4 avril, chez Clément Chevallier, éleveur de bovins lait à Torxé.

Clément Chevallier (à droite) est installé depuis deux ans en Gaec avec sa mère. Une expérience qu’il a partagée avec des élèves du lycée St-Antoine.
Clément Chevallier (à droite) est installé depuis deux ans en Gaec avec sa mère. Une expérience qu’il a partagée avec des élèves du lycée St-Antoine.
© Léa Calleau

Un jeune éleveur de vaches laitières, ça ne court pas la campagne en Charente-Maritime. C’est pourquoi les Jeunes Agriculteurs 17 ont décidé d’organiser, le 4 avril, leurs portes ouvertes dédiées à l’installation chez Clément Chevallier, installé depuis deux ans sur l’exploitation familiale, à Torxé. Face à une dizaine d’élèves de seconde du lycée Saint Antoine, Clément a raconté son parcours, ses réussites et les embûches rencontrées en chemin. « Après un bac pro CGEA à Melle, j’ai fait une première année en BTS Productions animales, mais j’ai dû arrêter parce qu’il n’y avait pas assez de main-d’œuvre sur la ferme. » À 23 ans, le jeune éleveur a pris la place de son oncle lors de son départ à la retraite et forme aujourd’hui un Gaec avec sa mère, le Gaec Champagné. Ils élèvent 115 prim’hoslteins, dont 51 à la traite, et comptent augmenter la taille du cheptel dans les prochaines années.

« Quand faites-vous le bouclage des veaux ? Vous faites venir un taureau pour la reproduction ? L’ensilage, vous l’achetez ou vous le produisez vous-même ? » le questionnent les élèves, qui ont eux aussi le désir de s’installer un jour en élevage.

Sur le groupe, une seule est issue du milieu agricole. Les autres découvrent peu à peu le vocabulaire et les sigles, comme ‘‘EARL’’ et ‘‘DJA’’, et rencontrent pour la première fois le syndicat des Jeunes Agriculteurs, représenté par son nouveau président, Mathieu Cerf. Sont aussi présents le technicien de Terre Atlantique qui accompagne Clément dans la conduite de ses 127 ha de SAU, Franck Martinet, et Nathalie Duchiron du Point Accueil Installation Transmission (PAIT), qui revient sur le parcours de l’éleveur : « Clément a poussé la porte du PAIT en mars 2018. Il a réalisé un autodiagnostic en juillet et a rencontré les conseillers de la chambre en septembre. Il a réalisé différents stages et son projet a été validé en juin 2019. Il est passé en CDOA en avril 2020 et la commission a rendu son avis en juillet 2020. Le parcours a duré plus de deux ans », souligne-t-elle pour faire comprendre aux jeunes qu’une installation se construit dans la durée.

Du projet à la réalité

Entre l’idée de l’installation et sa réalisation, il y a une différence, même pour une personne issue du milieu agricole. Clément avait pour projet d’investir dans un robot de traite : « J’ai fait six prévisionnels à la banque, qu’elle a refusés. La salle de traite n’est pas adaptée à ma taille. Elle est faite pour ma mère et ma grand-mère qui travaillait là avant. On est là dès six heures le matin jusqu’à 20 heures le soir. J’ai envie d’avoir une vie à côté. J’ai des loisirs, je joue au rugby. Le robot de traite me permettrait de me dégager du temps », regrette-t-il, même s’il espère faire cet investissement dans les prochaines années. Clément avait aussi un projet de transformation : « Je voulais faire un petit atelier de transformation avec uniquement fromages, yaourt et fromage blanc. Un conseiller m’a suggéré d’attendre avant de le mettre en place. »

Le jeune éleveur a tout de même une fierté : la mise au pâturage du troupeau. Ses prairies sont groupées autour de la ferme, si bien que les vaches ont accès au bâtiment jour et nuit. « Je n’ai pas eu un fil de cassé ! Les vaches sont habituées, elles avaient un parcours avant. J’ai cinq paddocks et je décale le fil tous les jours. L’été, elles préfèrent rester sous les brumisateurs dans le bâtiment et elles sortent la nuit. » Il n’a pas vu d’effet sur le volume au tank, mais l’alimentation à l’herbe joue en revanche sur les taux. Il a également observé la propreté des vaches : « On va beaucoup plus vite à la traite. Une mousse et c’est parti. Elles sont aussi bien plus calmes. » Clément est fier de cette nouvelle étape qu’est le pâturage pour atteindre une plus grande autonomie. Une illustration concrète du bien-être animal pour les jeunes candidats à l’installation présents ce jour.

 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

L'atelier des 6 Vallées réunit des producteurs de la Vienne et des Deux-Sèvres.
L'Atelier des Vallées prend forme
L'atelier collectif de découpe et de transformation de produits locaux des Vallées devrait voir le jour début 2026 à Coulombiers…
Baptiste Conreaux amène les commandes de fruits, légumes, jus et œufs à la porte de ses clients.
Des produits locaux livrés à domicile

Si la demande de livraison de fruits et légumes locaux était forte pendant la crise sanitaire, elle s'est bien estompée ces…

Laurette Didière vient de créer son agence Charentes In Flow.
Découverte touristique sur-mesure des Charentes
Laurette Didière créé une agence de tourisme réceptive : Charentes In Flow.
La Chambre d'agriculture de Charente (représentée par son président Christian Daniau) a porté le dossier pour tout le Poitou-Charentes. Aux manettes : le service Environnement, dirigé par Audrey Triniol.
La MAEC zone intermédiaire financée en intégralité
Tous les agriculteurs éligibles à la mesure agro-environnementale et climatique "zone intermédiaire en Poitou-Charentes", qui en…
Guillaume Roux et Cassandra Bœuf veillent sur leurs escargots.
Nouveaux anges gardiens pour les cagouilles
Cassandra Bœuf et Guillaume Roux ont repris la Cagouille charentaise, à Mons. L'exploitation hélicicole va déménager dans les…
Il manque un quart de sole de cultures d'hiver, qui n'ont pas pu être semées en Gâtine, et en plaine, les parcelles argilo-calcaires ont noyé par endroits.
"Si la collecte atteint 60 % d'une année standard, ce sera bien "

Les conditions climatiques ont chamboulé les plans d'assolement traditionnels. Ce début de printemps voit un potentiel de…

Publicité