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Qu’espérer du traitement des semences ?

Alors que les exploitants préparent les prochains semis de colzas, Terres Inovia a fait le point sur l’enrobage des semences.

Le seul traitement de semence à bénéficier d’une AMM est Intégral Pro, de la société BASF.
Le seul traitement de semence à bénéficier d’une AMM est Intégral Pro, de la société BASF.
© BASF

Interrogez Franck Duroueix sur ce qu’il advient des semences dans un contexte de disparition progressive des molécules, et l’ingénieur de Terres Inovia devient prolixe. Le thirame était devenu persona non grata en Europe, même s’il subsiste une possibilité d’achat de semences traitées jusqu’au 30 janvier prochain, pour peu que la logistique suive. Outre cette actualité, Franck Duroueix parle de « fonte de semis » possible pour le colza : « la fonte de semis est un phénomène très courant à de très nombreuses espèces. Sur l’espèce colza, cela concerne l’action de champignons plutôt inféodés au sol que véritablement à la semence tels que phoma, Pythium sp , rhizoctonia, Fusarium sp. et /ou mildiou et qui ne se montrent véritablement pathogènes qu’en conditions humides lors de de l’implantation. » Cette crainte d’une perte de levée, qui chaque année taraude les agriculteurs, sur les colzas d’hiver, semés fin août-début septembre, n’est pas due à ces bioagresseurs, mais plutôt en Charente-Maritime aux conditions météo. « En 2018, les résultats de quatre essais analytiques (en Charente-Maritime notamment) mis en place par Terres Inovia n’ont pas permis de mettre en évidence le bénéfice de ce traitement de semences en comparaison à un témoin non protégé, toutes choses égales par ailleurs. »
L’alternative au thirame existe. Le seul traitement de semence à bénéficier d’une AMM est Intégral Pro, de la société BASF. « Ce traitement de biocontrôle pour la semence, homologué en 2018, est à base de spores de Bacillus amyloliquefaciens et revendique une action sur champignons (en dehors du mildiou). Il revendique également une action de stimulation des défenses naturelles aidant la plante à mieux tolérer un début d’attaque d’altises sur feuilles. » Franck Duroueix est clair : pas de bénéfice de cette technique par rapport au thirame, « d’autant plus que son prix, plus élevé que  celui du thirame, se répercute sur le poste semence. »

Aucun effet significatif

Peut-on alors raisonnablement lutter contre les altises, dès les semences ? Franck Duroueix liste les retraits : l’Oftanol T (1983-2003), puis de Mesurol FLO (1986-2015) et enfin de Cruiser OSR (2012). « Aucune solution n’est disponible sur le marché pour aider la plante à mieux résister aux attaques précoces d’altises adultes (petite altise ou grosse altise sur levées tardives). » Terres Inovia a testé Intégral pro et « la référence thirame », déjà en 2016, 2017, dans des conditions de semis retardés. « L’effet vigueur d’Intégral Pro à deux feuilles du colza n’a été constaté que dans un seul essai. Cet effet s’est rapidement estompé en raison d’une très forte pression des adultes que seuls des traitements en végétation ont contenu. Aucune différence de peuplement n’est observée entre les semences traitées Intégral Pro et thirame. »
Franck Duroueix conclut qu’il faut d’abord opérer un choix variétal et ensuite évaluer le coût : « la question de la nécessité d’un traitement de semences se pose. Le coût du poste semences est variable. Il dépend de la variété choisie et du traitement de semences (thirame dernière année, protection Integral Pro ou autres pelliculages à base de fertilisants). » Pour les prochaines années, il préconise de l’anticipation. Selon lui, l’absence de traitement de semence (semence nue) est une « opportunité à saisir ». Pour peu qu’elle soit disponible auprès du distributeur.

 

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