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Quand les entreprises viennent soutenir les agriculteurs

La chaîne de restaurants Hippopotamus soutient, dans le cadre de sa politique RSE, sept exploitations bovines en France, dont le Gaec Girard. L'engagement volontaire de l'entreprise a permis le financement des 424 tonnes de CO2 économisés.

Si les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à mettre à la vente des crédits carbone, peu ont connaissance de leur(s) acheteur(s). 

Mardi 4 juin, les deux frères Girard, Dominique et Frédéric, associé d'un Gaec avec leur neveu à Prailles - La Couarde, ont fait la rencontre de responsables et d'une dizaine de chefs cuisiniers de la chaîne de restaurants Hippopotamus, qui s'est engagée depuis deux ans auprès de sept exploitations dans toute la France. Dont le Gaec Girard Fils, qui s'est vu acheter les 424 tonnes de CO2 économisés provisionnés sur les cinq ans.

Lire aussi : Ferme laitière bas carbone : un équilibre environnemental ...

150 000 € sur la table

Dans le cadre de sa politique RSE, l'enseigne a vu une transformation de son réseau il y a six ans, renforçant notamment l'approvisionnement en viande bovine française, qui représente aujourd'hui 95 % de son offre, majoritairement en Charolais. 

" Toutefois, notre marge de manœuvre en termes d'impact énergétique est assez restreinte et se concentre sur les économies d'énergie ou le gaspillage alimentaire ", constate Laura Wiart, la responsable RSE pour Bertrand franchise, qui détient Hippopotamus.

" En tant qu'acteur important du marché, nous avions la volonté de renforcer la proximité avec les élevages qui nous fournissent et de les accompagner dans leur démarche bas carbone afin de donner du sens à cet engagement", abonde Élodie Douville, la responsable marketing d'Hippopotamus.

La marque s'est donc rapprochée d'Agoraterra, l'intermédiaire entre les vendeurs et les acheteurs, pour mettre en valeur des exploitations à proximité des restaurants, et qui passent par le même fournisseur de viande. 

Sept fermes répondant à leurs critères ont retenu leur attention et se sont vues acheter leurs crédits carbone à la vente, soit 2 800 tonnes, pour un budget de 150 000 € sur les cinq ans de l'engagement Cap'2ER. 

Une démarche volontaire pour le groupe, qui s'est rendu en Deux-Sèvres avec une dizaine de chefs cuisiniers du grand Ouest et de la région parisienne pour les sensibiliser à l'amont de la production. "En tant que manager, cela va avoir un impact sur leurs équipes", pensent les deux responsables.

En tant qu'acteur important du marché, nous avions la volonté de renforcer la proximité avec les élevages qui nous fournissent et de les accompagner dans leur démarche bas carbone afin de donner du sens à cet engagement", abonde Élodie Douville, la responsable marketing d'Hippopotamus.

Le CAP'2ER pour continuer le travail engagé par le Gaec Girard

"Non, ce n'est pas la perspective de vendre nos crédits carbone qui nous a poussés dans cette voie, mais bien un engagement fort que nous avons depuis maintenant deux décennies", affirment avec conviction les deux frères du Gaec Girard Fils, Dominique et Frédéric, basé à Prailles-La Couarde. La trentaine d'euros multipliés par les 424 tonnes de CO2 économisés ne va pas couvrir tous les investissements réalisés, comme l'achat d'un matériel de semis direct afin de réduire le poste carburant de 10 %, mais là n'est pas l'objectif. "Il faut se projeter à long terme pour laisser une exploitation propre et viable", estime Dominique.
La réalisation du Cap'2ER en 2021, sollicité par la Caveb, a surtout permis de cibler les pistes d'amélioration encore possibles sur l'exploitation de 320 hectares et 145 vêlages par an plus 265 animaux à l'engraissement en Salers. Le Gaec collabore aussi régulièrement avec le syndicat des eaux pour préserver la ressource. Une baisse de l'IVV, une recherche d'autonomie avec le lupin et la luzerne ou encore la mise en place du pâturage tournant dynamique sont les principaux leviers activés. Un effort nécessaire pour passer de 13,8 kg carbone par kg de viande vive à 13 d'ici 2026. Peu, sur le papier, mais qui prend son importance pour 155 000 kg de viande vive.

Fournir le luxe et l'industrie française

La vente de ces crédits est l'œuvre d'Agoraterra, une entreprise qui référence l'ensemble des projets labellisés bas carbone, soit 3 000 à l'échelle française, en complément de structures comme France Carbon Agri Association ou Sysfarm, qui ont plutôt en charge la partie administrative. 

Lire aussi : Stockage de carbone : les actions concrètes des éleveurs

Basée à Villeneuve-d'Ascq (59), la start-up d'une quinzaine de salariés a la charge de vendre les crédits collectés auprès de ses partenaires, soit 70 entreprises à ce stade, dans le domaine du luxe comme les parfums Christian Dior ou Guerlain, les banques comme les Crédit Agricole ou encore le secteur de l'industrie avec Suez.

 " Nous nous appliquons à faire de la contribution thématique, résume Basile Millet, chef de projet en charge des relations client pour Agoraterra. Les projets sont bien localisés et nous essayons de les rattacher à la chaîne de valeur des entreprises, ou parfois même, quand c'est possible, à des secteurs leur fournissant la matière première ".

Toujours en quête de clients, l'entreprise a organisé mi-mai les Carbon Connect pour sensibiliser les futurs partenaires à l'intérêt de garder les achats en circuit court, même si les prix y sont plus élevés (l'agriculteur touche entre 30 et 35 euros la tonne). Car quitte à financer des projets bénéfiques pour l'environnement, autant le faire le plus localement possible.

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