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MHE : une lutte collective à prévoir

Vendredi dernier, un foyer de maladie hémorragique épizootique (MHE) a été identifié dans un élevage de vaches Limousines dans les Deux-Sèvres, faisant passer l'intégralité de la Vienne en zone régulée. Le point avec Pascal Robichon, président du GDS du département.

Quelles sont les conséquences pour la Vienne du foyer de MHE identifié dans un élevage bovin allaitant des Deux-Sèvres il y a une semaine ?

On avait déjà les trois quarts de notre département en zone régulée. La zone du nord Vienne n'était pas impactée. Jusqu'à la fin de semaine de la semaine dernière, les animaux qui sortaient de la zone d'élevage du sud Vienne, qui était régulée, pour aller à l'engraissement vers le nord Vienne, devaient avoir une PCR négative, comme s'ils étaient partis à l'export, avec une désinsectisation 14 jours avant. Maintenant, comme les autres départements de Poitou-Charentes, toute la Vienne est en zone régulée. Depuis le 25 novembre, pour des mouvements d'animaux à l'intérieur du département, il n'y a plus besoin de PCR, sauf pour les cas cliniques qu'il faut déclarer. Actuellement, une analyse PCR négative est obligatoire pour l'export, ou pour des animaux qui sortent de la zone régulée pour aller dans des territoires qui sont indemnes pour le moment. Aujourd'hui s'il y a un cas clinique avéré, le vétérinaire se déplace. Si la prise de sang est positive, c'est pris en charge financièrement. Mais pour toute analyse PCR pour l'export, c'est à la charge de l'éleveur. C'est autour de 15 €, auxquels s'ajoutent la vacation, l'acte pour la prise de sang. Selon le nombre d'animaux concernés pour l'export, ça peut coûter cher. En sachant que la PCR n'est valable que14 jours. Ça veut dire aussi qu'il faut avoir prévenu suffisamment avant l'exportateur que des PCR vont être faites et que les animaux vont être disponibles dans les 14 jours.

Comment voyez-vous l'évolution de la propagation de la MHE ?

On pouvait s'attendre à ce qu'un cas soit identifié dans le Poitou-Charentes, malgré le cadre réglementaire en place. La question aujourd'hui, c'est : est-ce que toute la France ne doit pas passer en zone régulée ? Les éleveurs des départements du Centre-est qui exportent des broutards, n'y sont pas forcément favorables. Ils exportent encore vers l'Italie sans justifier d'une PCR. Il va falloir se préparer à l'arrivée de la maladie réellement. On arrive à une période d'activité moindre du moucheron (culicoïde) qui transmet la maladie. Mais à partir de mars, avril, mai, il va falloir avoir des stratégies intelligentes pour s'en sortir. Aujourd'hui, le seul moyen de protection, c'est la désinsectisation, les répulsifs, pour empêcher les culicoïdes de venir sur l'élevage. Il faudra une bonne organisation de lutte collective et coordonnée pour que tout le monde fasse en même temps cette désinsectisation. C'est ce qui s''était fait contre les myiases à Wohlfahrtia, et ça s'est avéré quand même assez efficace. Il va aussi falloir éviter ce qui s'est passé dans les Pyrénées Atlantiques et dans les Hautes-Pyrénées. Dans les deux départements des extractions des Établissements de l'élevage (EDE) ont été faites. En octobre, par rapport à l'année précédente, les Pyrénées Atlantiques affichaient un +40 % d'enlèvement d'équarrissage, et l'autre département se retrouve un tiers d'animaux morts en plus. Même si la présence de la MHE n'est pas responsable de l'ensemble de cette mortalité importante, il y a malgré tout un lien de cause à effet. Il y a plus de mortalité qu'avec une FCO. Et c'est aussi différent par rapport au virus de Schmallenberg, où les pertes concernaient les nouveau-nés. Là, avec la maladie hémorragique épizootique, les pertes d'animaux adultes sont considérables. À l'avenir, pour faire face à ce type de maladies vectorielles, je pense qu'il faudra mettre en place des mesures de biosécurité comme c'est le cas en production avicole et porcine. La désinsectisation, d'un élevage à l'autre, des camions utilisés pour le transport d'animaux, apparaît comme incontournable, pour limiter la propagation de maladies.

 

Lire également notre article sur la surveillance mise en place en Deux-Sèvres

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