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Grippe aviaire
« L’impression d’être les vilains petits canards de la société »

La MSA Poitou, le Resa et Solidarité Paysans ont organisé trois réunions sur la grippe aviaire. Après les rendez-vous techniques et réglementaires en 2022, les trois structures se sont focalisées sur le bien-être des aviculteurs, durement touchés.

© Institut technique de l'aviculture

C’est une question qu’ils ne doivent pas avoir souvent l’habitude d’entendre : « Comment allez-vous ? ». Face à la gravité et la durée de la crise qui touche le secteur avicole, la MSA Poitou, le Resa et Solidarité Paysans ont organisé trois réunions (à Bressuire, Secondigny et Thouars) en deux semaines pour prendre le pouls des éleveurs en leur permettant de s’exprimer librement et de faire part de leur ressenti.

À Secondigny le 27 janvier, la nécessité de reconnaissance était palpable, et la colère sous-jacente. « Face à la Covid-19, le gouvernement a mis des choses en place pour soutenir une large part de la population alors que nous avons continué à travailler. Aujourd’hui, c’est nous qui sommes dans une situation où nous avons besoin d’aide et nous n’avons rien. Nous ne nous sentons pas considérés, nous sommes abandonnés par le gouvernement, et la société en général », déplore un éleveur présent. Pire, certains ont même le sentiment d’être « des sous-citoyens ». « On est les vilains petits canards de la société », assène un participant.

Taper dans les réserves de trésoreries
 

Après deux vagues infectieuses, tous semblent à bout de force, à l’affût de la moindre information de reprise. Cependant, la peur du vide qui s’étire s’étend désormais à la peur de la reprise, comme le confie une éleveuse. « À présent, j’ai le stress de remplir mes bâtiments. C’est un sentiment nouveau. Vais-je avoir la force de reprendre » ? Ces nœuds dans le ventre concernent aussi l’avenir à moyen terme, alors que certains approchent de la retraite. En effet, dans quelques années, combien vaudront les bâtiments ? Qui va vouloir les reprendre ?

Face à ces sentiments, certains aviculteurs trouvent du soutien dans la solidarité. Quelques éleveurs en filière courte ont ainsi créé un WhatsApp pour se soutenir ou, le cas échéant, appeler à l’aide. « Après un abattage, un mot envoyé par des gens qui savent ce que l’on vit, c’est très réconfortant », indique l’une de ses membres.

Car s’il y a des mots, l’argent, lui, se fait plus rare. « On n’a rien, se désole une exploitante. On ne sait pas vraiment si on a droit à quelque chose ou pas. Il est compliqué d’avoir des réponses cohérentes. La moindre aide est la bienvenue car nous n’avons aucun revenu. Alors concrètement, qu’est-ce qu’on fait » ? Tous sont en train de taper dans leurs réserves de trésorerie, qui baissent dangereusement. « Tant qu’il y aura à manger dans les supermarchés, que nous pourrons importer ce qu’il manque ici, rien ne changera, complète un éleveur désabusé. On aura du soutien quand on touchera les gens au portefeuille ».

Faire remonter les doléances
 

Face à ce ressentiment tenace, Kathy Bernier, assistante sociale de la MSA Poitou, et les autres intervenantes écoutent, prennent des notes. « Au terme de ces trois réunions, nous allons faire remonter vos sentiments et vos doléances pour tenter de faire avancer les choses, assure-t-elle.

Du côté de la progression de la maladie sur le terrain, aucun cas n’a été recensé sur le territoire depuis celui de Pamproux et les premières levées de zones de protection devraient intervenir dès aujourd’hui dans le secteur de Largeasse, puis progressivement pendant un mois. « Mais attention, précise un exploitant. Mon groupement a anticipé plusieurs fois des reprises pour finalement faire machine arrière. C’est trop de stress. Il faut une programmation une fois que la situation sera jugée sûre ».

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