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Gestion de l'eau en Sud-Deux-Sèvres
A la Cuma d’Epannes, les jeunes installés comptent sur les réserves d'eau

Selon ces quatre agriculteurs installés depuis moins de 10 ans, seulement deux fermes, sur les sept que regroupent leur Cuma, pourraient continuer d'exister sans retenue de substitution. Leurs productions sont variées et vont de plus en plus vers le bio et les circuits courts.  

© Chloe Poitau

Ils sont quatre jeunes installés au sein de la même Cuma – trois d’entre eux sont hors-cadre familial –, à se retrouver démunis face à l’absurdité de cette situation de blocage des réserves.

Pierre Couturier, céréalier installé en novembre 2020 après une reconversion, a passé sa ferme d’Amuré en bio, par conviction mais aussi pour optimiser des terrains pas très « forts » avec des cultures à haute valeur ajoutée.

« J’avais dans l’idée de diversifier au maximum », indique celui qui produit déjà des variétés semences et des légumes secs. Sans la construction de la réserve, son ambition est compromise : « J’irrigue 60ha sur mes 170ha de SAU et 10ha de prairies. L’année dernière, avec les restrictions, j’ai disposé de 37 000m3. J’ai fait -30% de rendement sur mon soja semence ».

Plus de bio malgré moins d’eau

Dans la Cuma comme ailleurs, les quotas d’eau ont baissé avec le temps (de 120 000m3 historiquement à 60 000 par exemple chez Ludovic Vassaux, éleveur allaitant bio à Epannes) et les pratiques ont naturellement évolué.

« On se dirige de plus en plus vers les interventions mécaniques, d’autant que depuis le protocole de 2018, plus de 500ha sur les 1000 que comptent nos sept fermes sont passés en bio. Ces matériels servent aussi aux conventionnels », témoigne Baptiste Chartreu, installé en mai 2022 à Amuré, qui appelle de ses vœux les réserves même s’il n’y sera pas connecté.

On comprend qu’on ne soit pas d’accord avec le projet et qu’on l’exprime, mais pas que l’on casse. Là cela va plus loin, c’est l’agriculture locale qu’on tue. Nos fermes font toutes en 100 et 180 ha. Sans eau, c’est la place à des exploitations de 1000 ha. J’ai envie de demander à un opposant : et toi, qu’est-ce-que tu proposes ? 

« Nos droits à irriguer, nous les avions déjà et nous les aurons demain, évoque Ludovic Vassaux. Nous payons plus, pour financer le projet de gestion collective dont les réserves, mais sans voir sa réalisation en raison des oppositions. A Epannes, nous devrions avoir la réserve depuis cinq ans ».

Récemment, Ludovic s’est associé avec un ami lui aussi HCF. Tous deux commercialisent de la viande en circuits courts (la ferme était uniquement céréalière avant l’installation de Ludovic en 2011) et viennent de lancer une gamme de lentilles qu’ils vendront prochainement dans un espace boutique qu’ils construisent en ce moment.

Un contexte qui « brasse »

« On déroule nos projets, mais sans certitude, on en repousse certains », évoquent les jeunes irrigants. Pour ces nouveaux agriculteurs, qui participent à des filières locales en pois potager, soja, tabac ou encore légumes de plein champ, si les réserves ne se font pas, ce sont cinq fermes sur les sept de la Cuma qui arrêteront.

Guillaume, l’associé de Ludovic, était arrivé depuis trois mois à son poste quand des opposants sont venus casser des installations de la ferme, en mars 2022 : « ça brasse », témoigne-t-il.

A ses côtés, Ludovic et Pierre exposent : « On comprend qu’on ne soit pas d’accord avec le projet et qu’on l’exprime, mais pas que l’on casse. Là cela va plus loin, c’est l’agriculture locale qu’on tue. Nos fermes font toutes en 100 et 180 ha. Sans eau, c’est la place à des exploitations de 1000 ha. J’ai envie de demander à un opposant : et toi, qu’est-ce-que tu proposes ? ».

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