Aller au contenu principal

Eau
Des outils d’aide à la décision pour un pilotage précis de l’irrigation

Lors de la formation organisée par la chambre d’agriculture, le 31 mars, les agriculteurs irrigants ont étudié différents outils. L’objectif : améliorer le pilotage
de l’irrigation et gagner en efficience lors de ses apports en eau.

Avant d’implanter la sonde, il est recommandé d’utiliser un perforateur « pour faire un trou propre, conseille Florian Delaunay. Là où le perforateur va, les racines pénètrent aussi ». Pour éviter qu’une pierre ou une bulle fausse la mesure, il faut appliquer une bouillie sur la sonde.
© Léa Calleau

Les agriculteurs irrigants ont trois décisions à prendre chaque été : le démarrage de la campagne, la reprise après un épisode pluvieux, le moment opportun pour arrêter l’irrigation. « Sans outil, l’agriculteur a une connaissance empirique de son exploitation, de ses sols. Avec les contraintes liées à la gestion de l’eau, le recours à un outil est intéressant », déclare Jean-Louis Moynier, ingénieur régional Poitou-Charentes chez Arvalis.

Par la mise en place d’un bilan hydrique et de sondes d’humidité des sols, les irrigants appréhendent mieux l’évolution de leur réserve utile (RU) au cours du cycle cultural, améliorant ainsi le pilotage tactique et stratégique de l’irrigation.

« Un bilan hydrique est comme un bilan comptable, compare Jean-Louis Moynier. Il fait une simulation de la quantité d’eau dans le sol à J-1, à laquelle on ajoute les apports, comme la pluie, et on enlève les pertes, comme l’évapotranspiration. Le but est de savoir s’il faut irriguer au jour J ».

Arvalis propose Irrélis, une application internet alimentée par une base de données météo et une base de données sol. Il existe aussi des logiciels comme PROBE-w et Optirrig.

« Le bilan a un avantage et un inconvénient, qui sont les mêmes : c’est une simulation, explique l’ingénieur. L’utilisateur peut créer autant de bilans que de parcelles sur l’exploitation. En revanche, le sol réel ne réagit pas toujours comme le sol virtuel. La sonde peut être une aide précieuse pour mieux connaître son sol ».

Deux types de sondes

Les sondes capacitives et les sondes tensiométriques ont un même objectif : détecter la présence de l’eau dans le sol, mais elles le font de manière différente.

- La sonde tensiométrique dispose d’une bougie à une extrémité, qui va mesurer la force de rétention de l’eau dans le sol, en bar. Plus l’eau est en faible quantité dans le sol, plus elle y est retenue, avec une « force croissante », et moins la plante est en capacité de l’extraire.

- La sonde capacitive teste la capacité du sol à laisser passer un courant, on parle de permittivité diélectrique. Cette permittivité du sol varie en fonction de sa teneur en eau. Elle se présente comme un tube, non poreux, ce qui la rend plus délicate à installer. L’agriculteur en dispose six dans le sol, trois à 30 cm et trois à 60 cm (ou 20 et 40 cm pour des terres superficielles). La sonde mesure des données réelles, mais à un endroit précis de la parcelle, qui n’est pas forcément représentatif de l’ensemble.

Lors de la formation, les agriculteurs ont pu étudier des campagnes d’irrigation et ainsi observer que certains tours sont déclenchés trop tard, les mesures prises par la sonde dépassant le seuil d’assèchement. D’autres montrent au contraire des dynamiques qui différent au cours du temps, avec un assèchement plus rapide à 60 cm qu’à 30 cm.

Cela peut être interprété comme « l’effet de pompe. On cherche à produire une remontée capillaire. On a l’impression que le sol s’assèche, mais l’eau en profondeur va remonter, précise Florian Delaunay, conseiller agroenvironnement et spécialisé en irrigation à la chambre 79. C’est possible sur certains sols et la sonde permet de savoir si une alimentation du bas vers le haut peut se mettre en place ».

Le dernier exemple illustre l’utilité même de la sonde : connaître le moment opportun pour reprendre l’irrigation après un orage. Les agriculteurs présents en perçoivent l’intérêt, bien que certains aimeraient savoir de manière plus sûre le moment où l’orage va arriver !

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Hubert Touret a déjà référencé près de 600 sites entre Angers, Tours et Poitiers.
Une appli pour faire tomber les frontières touristiques
Quand on est en vacances à Chinon, pourquoi on ne viendrait pas faire un tour dans la forêt de Scévolle ou à Angles-sur-l'Anglin…
La parcelle de 40 hectares comprenait notamment le circuit qui accueille les traditionnels Moiss'Batt'Cross.
 Plus  de  12 000  personnes
La 21e fête de la Terre des Jeunes agriculteurs de la Vienne s'est tenue samedi et dimanche dernier, à Smarves. 
Nathalie Epagneaud accueillera dans ce pré les participants à ce marché gourmand et nocturne.
Un marché festif dans les prés

Le Gaec du Pont Rouge, à St-Loup (17), accueillera le 6 septembre un marché fermier et gourmand ; un rendez-vous qui est une…

François Alix fera visiter son "Magic Hortus" pour les journées du patrimoine.
Journées du patrimoine : Le Magic Hortus se visite

À Verrue, se cache le Magic Hortus. Le jardin de François Alix est ouvert au public pour les prochaines journées du patrimoine…

Une cinquantaine de représentants d'OPA étaient présents.
Le mal-être s'ajoute aux difficultés financières
Le Conseil de l'agriculture française de la Vienne s'est réuni lundi dernier. Autour de la table, une cinquantaine de…
Difficile de s'y retrouver dans les étals des grandes surfaces, chez les fromagers ou dans les magasins de producteurs. Pour les produits non emballés, même si les Mothais-sur-Feuille sont des vrais, l'AOC n'est pas toujours indiquée...
Mothais-sur-feuille : les vrais et les (nombreux) faux

Depuis le mois de novembre le Mothais-sur-feuille bénéficie d'une appellation d'origine contrôlée. Pour le consommateur, l'…

Publicité