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Les entreprises d’ici
Bellot Minoteries, la qualité en héritage

Figure de l'économie des Deux-Sèvres, la famille Bellot fait vivre son moulin de Saint-Martin-de-Saint-Maixent depuis près de cinq siècles, et avec lui les débouchés de qualité de l'agriculture du territoire. Incursion dans les coulisses de l'un des fleurons du département, qui a su négocier le virage de l'artisanat à l'industriel sans perdre son authenticité.

Nichée dans la vallée de la Sèvre Niortaise, dans les contrebas de Saint-Martin-de-Saint-Maixent, l'entreprise Bellot Minoteries est à la fois une aventure familiale et un fleuron du territoire. Alors que la généalogie trouve la première trace d'un Bellot " marchand farinier " en 1550, la seizième génération a pris le relais du moulin en 2018 en la personne de Louis-Marie, nommé président après son père Jean-Paul.

Du meunier au minotier

Établie au moulin de Geoffret depuis 1789, à la faveur des épousailles entre Pierre Bellot et la fille du meunier du lieu-dit, la dynastie n'a jamais failli à son destin.

L'entreprise a innové, investit, s'est modernisée des générations durant, et a pris un tournant avec l'arrivée à sa présidence de Jean-Paul Bellot en 1969. L'entreprise compte alors moins de dix salariés. " Mon père Jean-Paul a voulu passer du statut de meunier à celui de minotier, de l'artisanat à l'échelle industrielle, avec une professionnalisation de l'activité en termes de qualité, d'automatisation et de traçabilité ", décrit Louis-Marie Bellot.

En 1976, une réfection complète du moulin a permis d'augmenter le débit de production de 19 à 45 tonnes par jour. En 1980, l'installation d'un automate programmable équipé de machines à cylindres plus puissantes accroît le potentiel à 70 tonnes/jour.

La création, en 1984, d'une unité d'assemblage des différentes variétés de farines, et la réfection du moulin en 1988 parachèvent la modernisation de l'entreprise.

En 2008, la minoterie Bellot change de dimension avec la construction d'un deuxième moulin et devient Bellot Minoteries. La production journalière atteint alors une capacité d'écrasement de 500 tonnes de blé.

Analyses, mouture, panification

" L'augmentation des capacités de production de l'entreprise à une dimension industrielle, et surtout automatisée, a permis d'élargir les débouchés de l'entreprise ", analyse Louis-Marie. D'une clientèle composée essentiellement d'artisans boulangers, la minoterie a pu investir le marché des industriels et de la grande distribution.

L'usine fonctionne en 3 x 8, cinq à six jours par semaine, selon l'activité. Les 90 000 tonnes de blés annuelles sont échantillonnées et analysées par le laboratoire interne avant réception. Chaque lot est moulu indépendamment. Au cours du process, les teneurs en protéines, humidité ou cendres sont surveillées en temps réel par des capteurs internes.

Le bon blé est un blé local, labellisé, qui donne son goût et son odeur à la baguette.

Les farines obtenues sont analysées sur des critères organoleptiques, puis panifiées (transformées en pain, brioche, viennoiseries) pour tester leurs aptitudes. " Ces étapes déterminent la qualité des farines avant de les assembler, et assurent à la formule finale le respect des cahiers des charges ". À cette échelle de production, la régularité permise par la station d'assemblage est décisive. " Il n'est pas concevable que la qualité des produits finis varie au gré des lots de blé. La clientèle exige une qualité régulière ".

Sept coopératives fournisseuses

La minoterie a construit son image sur la qualité de ses produits. L'approvisionnement en blé est assuré par la Cavac, Terre Atlantique, la coop Cea de Loulay, COC, la Coop de Mansle, Sèvre et Belle et Corab. " Ces coopératives répondent à nos besoins en termes de réactivité et de cahiers des charges ", assure le président. Les blés sont cultivés localement (80 km maximum) et labellisés (Label rouge, bio, filière Culture Raisonnée Contrôlée®, équitable, …). Depuis 2004, l'obtention de l'IFS assure à la minoterie le débouché de la boulangerie-pâtisserie industrielle et de GMS (80 % du chiffre d'affaires), tout en ayant conservé celui des artisans boulangers (18 % du CA). La clientèle se situe dans la moitié ouest de la France. Une petite partie de la production est destinée à l'export (Chine, Royaume-Uni, Portugal, États-Unis, Singapour).

Plus de 150 formules

Sur les 72 000 tonnes de farines produites à l'année, 60 % sont en conditionnement de 1 ou 25 kg, et 40 % sont acheminés en citernes multi ou monocuves de 5 à 30 tonnes. La livraison des artisans boulangers est assurée par la flotte de camions interne, pour une meilleure souplesse de livraison et de dépotage (déchargement souvent au sac).

Depuis 2017, l'entreprise a ouvert un deuxième pôle d'activité au centre logistique de La Crèche, avec une base de stockage et d'expédition, ainsi qu'une ligne d'ensachage pour les conditionnements 1 kg. Un entrepôt relais à Bordeaux est également opérationnel depuis 2022.

La minoterie propose plus de 150 formules de farines. " La demande de la clientèle vers la diversification est croissante, en termes de qualité et de variétés. Les exigences de transparence sur l'origine de la composition et des labels de qualité sont de plus en plus prégnantes ", analyse Louis-Marie Bellot. " La notion de prix s'est invitée récemment dans les relations commerciales, avec un détournement des labels. Le challenge est désormais de faire coexister qualité et compétitivité, ce qui passe par la construction de filières avec les coopératives, avec des garanties de volumes et de prix, pour donner de la visibilité à la production ".

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