Une peinture pour améliorer le bien-être des animaux
Alors que le changement climatique provoque des variations de température qui peuvent être néfastes pour les animaux en bâtiments, une entreprise de la Vienne propose une peinture qui permet de limiter la transmission de la chaleur, comme du froid.

L'idée de départ, c'est la couverture de survie. Qui permet à la fois d'éviter les pertes de chaleur et dans le même temps de renvoyer la chaleur du soleil. Depuis une dizaine d'années, la marque de peinture Lauragais travaille sur ce sujet et a développé une gamme de peinture qui contient des mircocapsules d'air, baptisée Theotherm. "Ces trous d'air font que la chaleur ou le froid se retrouvent un peu comme dans un labyrinthe, et traversent la peinture beaucoup moins vite" explique Jérémie Blanchard. Le responsable de l'agence de Bouchard Peintures à Châtellerault (l'entreprise familiale compte 5 agences à Poitiers, Tours, Angoulins, Niort et Châtellerault) connaît particulièrement bien cette peinture. Proposée depuis plusieurs années aux clients professionnels comme les particuliers, elle est déjà sur de nombreux bâtiments, notamment ceux de l'entreprise. "On peut gagner 4 °C si l'intégralité des murs est recouverte". Adaptée à de nombreux matériaux, elle peut être apposée en intérieur, en façade extérieure ou en couverture. Il y a un an, l'entreprise qui commercialise cette peinture a eu l'idée de la proposer aux agriculteurs. "On est allé voir des exploitants, et l'Alliance Pastorale, qui a rapidement compris l'intérêt". Depuis, le technico-commercial s'est rendu dans plusieurs salons pour présenter cette peinture. Notamment à Tech-Ovin il y a quelques semaines, et dans quelques semaines à Capr'Inov. "Pour les bâtiments agricoles, on peut encapsuler l'amiante des toitures, à condition qu'il n'y ait pas de fissure". Appliquée sans sous-couche et sans contrainte particulière, cette peinture de couverture (qui ne fait donc pas office d'étanchéité), doit être apposée en deux couches successives, sur du bacacier, de la membrane, du fibrociment, du métal, et est disponible dans plus de 1 000 couleurs. "Sur le bois, c'est encore en phase de test, car son élasticité n'est pas parfaite". D'une densité inférieure à celle de l'eau, cette peinture ne fragilise pas le support ni le bâtiment. "Quand il y a des panneaux solaires sur une toiture, la production est augmentée, car cette peinture réflective renvoie la lumière".
Tests d'efficacité
Pour montrer l'efficacité du pouvoir isolant de la peinture, Bouchard Peinture propose une démonstration, avec une petite maison (en photo), dont les deux pans du toit sont en métal, dont un est recouvert de deux couches de peinture. Au-dessus, des lampes à UV ont été installées. Après 30 minutes de chauffe, le toit nu est à 54 °C et celui recouvert de peinture à 42 °C. Autre test, celui de l'eau bouillante : dans un pot de peinture en métal, de l'eau à 90 °C est versée. Le pot devient trop chaud pour être pris à main nue. Sauf par les endroits où de la peinture a été apposée. "C'est vraiment intéressant pour éviter que la chaleur augmente de trop dans un bâtiment d'élevage, ou qu'elle baisse trop en hiver".
Pour certains animaux très fragiles, notamment les chevrettes, l'intérêt est donc indéniable. "C'est un bien-être important pour les animaux, mais aussi un confort de travail pour les agriculteurs". Niveau prix, cette peinture revient à 25 €/m2 (avec la pose), pour un toit, soit 15 à 20 % de plus qu'une peinture non réflective. "Mais quand on voit qu'un éleveur perd en production de lait par forte chaleur, ça peut être vite rentabilisé".