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Villages de l'été
Saint-Loup-Lamairé garde son cœur médiéval

Durant tout l’été, retrouvez dans cette rubrique un village remarquable de la région Nouvelle-Aquitaine. De quoi donner quelques idées
de séjour. Cette semaine, escapade en Deux-Sèvres.

La maison de la sénéchaussée est un bel exemple du patrimoine médiéval de la petite cité de caractère. Siège de la justice locale, la double maison est très bien conservée et fait étalage de l’opulence du village.
© CD 79

C’est un jeu de piste qui peut être prétexte à la découverte du bourg de Saint-Loup-Lamairé : trouver les blasons de la famille Dercé, égrenés aux détours de ruelles ou sur les façades des maisons anciennes, traces encore visibles de l’influence de cette famille seigneuriale dont la présence est attestée à partir de 1278 et qui est à l’origine de la construction du premier château de la commune au XVe siècle (voir encadré).
Finalement, c’est en se perdant dans le dédale de ruelles étroites qu’on apprécie le plus les demeures médiévales avec des façades faites de jeux de briques encadrées de poutres de bois, des étages en léger encorbellement pour protéger les façades de bois de l’écoulement par le toit de l’eau de pluie. Les visiteurs ont même la possibilité de dormir dans la maison Arouet, la demeure des aïeuls de Voltaire, de son vrai nom François-Marie Arouet, bâtie au XVIe siècle mais qui dispose aujourd’hui de tout le confort moderne avec notamment une salle de cinéma et un spa. « Pendant un bref temps après la révolution, la commune prendra d’ailleurs le nom du philosophe des Lumières », spécifie Sandrine Nicolet, guide conférencière d’Atemporelle.

La force du Thouet

Mais c’est une présence bien plus importante qui a marqué Saint-Loup-Lamairé : les tisserands et les tanneurs, dont l’activité explose au XVIe siècle sur les rives du Thouet, entraînant la construction de moulins, jusqu’à une dizaine en même temps, et contribuant au développement industriel du bourg, et de fait à son enrichissement.
De nos jours, il est agréable de se balader au bord de l’eau et d’admirer les façades de ces anciennes maisons de commerçants. Néanmoins, la richesse du Thouet peut aussi être une faiblesse et le village a subi de nombreuses crues à travers les siècles, laissant des stigmates visibles sur les bâtiments. « Cela explique que les maisons ont une porte d’entrée surélevée ou un mur de clôture et que les pieds des bancs de l’église soient forgés ».
Aujourd’hui, c’est une autre filière industrielle qui fait la renommée du village : la laiterie coopérative, principal employeur de la commune, qui produit un fromage devenu célèbre : le Saint-Loup.

Un château en cache un autre

C’est une erreur de croire qu’il n’y a qu’un seul château à Saint-Loup-Lamairé. Il est vrai qu’il ne reste plus grand-chose du château médiéval, construit au cours du XVe siècle par les seigneurs de Dercé, Jean ou Amaury. On aperçoit encore le donjon constitué de la tour maîtresse formant un rectangle irrégulier, relié à une autre tour plus petite et circulaire par un corps de bâtiment juxtaposé aux douves (au fond sur la photo).
C’est en plein cœur de la Renaissance que le deuxième château est érigé, vraisemblablement entre 1609 (date inscrite au-dessus de la porte d’entrée) et 1626 (date inscrite sur la cloche du sommet), à la demande d’une des familles les plus riches du Poitou, les Gouffier, originaires d’Oiron. Les pavillons de briques et de pierres, percés de grandes fenêtres, ont été construits dans une symétrie parfaite. Vers 1740, Jacques Boyer de la Boissière double la capacité du château, qui passe de 19 à 40 chambres, et aménage des jardins à la française. C’est ce château qui, selon la légende, aurait inspiré Charles Perrault pour écrire le conte du Chat Botté.
Jusqu’au tout début du XXe siècle, les deux châteaux étaient liés par une aile du pavillon d’angle, détruit entre 1902 et 1906 par le marquis de Maussabré, alors député des Deux-Sèvres et qui décide de passer un coup de balai en rasant également les dépendances, les écuries et les selleries.
Passés entre les mains de la ligue française contre le cancer et de la chanteuse Chantal Goya, les châteaux appartiennent actuellement à un mystérieux propriétaire qui essaye de redonner son lustre d’antan aux deux bâtisses depuis les années 90. Son projet est de reconstituer à l’identique, grâce à un document conservé dans les archives départementales, le jardin, avec toutes ses essences d’arbres et de plantations. Les terrains alentour ont été rachetés dans ce but. Aujourd’hui, le deuxième château et les jardins sont un des rares exemples du style Louis XIII dans le département.
Pour ceux qui ont envie de le voir d’un peu plus près, le site, qui est sur une propriété privée, peut être loué pour des réceptions ou juste pour y passer la nuit.
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