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Document unique
Remplir le DUER, l’occasion de se familiariser avec une nouvelle culture d’entreprise

À rebours de certaines pratiques, le Duer amène un changement de regard sur son exploitation et l’organisation du travail. La MSA des Charentes et la Chambre d'agriculture 17-79 organisaient une formation le 15 février pour familiariser les viticulteurs à ce processus.

Après une matinée théorique sur les aspects réglementaires du DUER, les participants ont commencé à remplir le document, accompagnés par Angélique Pierre, conseillère en prévention des risques professionnels.
© Léa Calleau

Les exploitants viticoles sont tenus de réaliser et mettre à jour régulièrement le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUER) dès qu’ils emploient un salarié, ou qu’une personne extérieure intervient sur leur exploitation. « L’élaboration de ce document est une opportunité pour analyser son activité et repérer les risques sur son exploitation », relève Angélique Pierre, conseillère en prévention des risques professionnels, lors d’une journée de formation organisée par la MSA des Charentes et la Chambre d'agriculture Charente-Maritime et Deux-Sèvres, le 15 février dernier. Monter en haut d’une échelle en bois pour remplir la cuve, tailler la vigne sans gants ou encore tester le taux de CO2 avec la flamme d’une bougie… sont autant de pratiques à oublier.

Le document unique doit être fait dans le cadre d’une démarche collective, en impliquant les salariés."

Pour Angélique Pierre, il est important de prendre le temps de remplir le DUER : « Il doit être fait dans le cadre d’une démarche collective, en impliquant les salariés. Les mesures à mettre en place se planifient à des échéances plus ou moins proches. C’est un parcours pour aller vers de meilleures pratiques, tout ne se fera pas en même temps », rassure-t-elle, ce qu’approuve une participante à la formation : « Il faut une dizaine d’années pour inculquer une culture de prévention dans une entreprise ».

Au-delà d’un document à remplir, c’est en effet un véritable changement dans la culture de l’entreprise qui est à intégrer : les exigences en termes de sécurité et d’hygiène se durcissent, si bien que « les petites exploitations vont passer d’un système d’entreprise familial à un système calqué sur le secteur de l’industrie », prévoit cette participante, elle-même issue de l’industrie ferroviaire. Les viticulteurs dans la salle le ressentent déjà, les pratiques actuelles ne sont plus celles qu’ils ont connu il y a vingt à trente ans de ça.

Un rappel du cadre réglementaire

La formation a été illustrée par de nombreux cas concrets afin de permettre aux viticulteurs présents d’acquérir les réflexes de la prévention. « Nous sommes aujourd’hui dans une logique d’évaluation, qui demande à connaitre ses salariés, leur expérience, leur formation… On évalue le contexte : quel est l’impact sur les conditions de travail si je prends telle ou telle mesure de prévention ? » explique Angélique Pierre. « Des habitudes de travail, risquées, sont parfois prises, et peuvent même se révéler improductives ! Un regard extérieur à l’exploitation est intéressant pour observer l’activité et proposer d’autres manières de faire ».

Il vaut mieux éviter la situation dangereuse plutôt que miser sur l’attention de la personne pour éviter l'accident."

Certaines situations nécessitent des investissements, comme une plateforme pour le travail en hauteur. « Dans certains chais, on a toujours travaillé en hauteur pour remplir la cuve, ça semble être l’unique manière de faire. Est-ce qu’il est possible de travailler par en bas ? Il vaut mieux éviter la situation dangereuse plutôt que miser sur l’attention de la personne pour éviter l'accident.. Si on ne peut pas travailler d’en bas et qu’on n’a pas encore les moyens d’investir dans une plateforme, on peut dans un premier temps mettre une échelle sûre, pas une échelle de maçon ! »

La conseillère aborde ensuite la problématique du taux de CO2 dans les chais, responsable d’accidents, parfois mortels. « L’aération doit être pensée avant la construction du chai. Un détecteur de CO2 est le seul moyen pour mesurer le taux de CO2 de manière fiable, insiste-t-elle. Quand on fait le test de la flamme et qu’elle ne s’éteint pas, le taux peut quand même atteindre 3%, qui est la valeur limite d’exposition, à laquelle on ne doit pas être exposé plus de 15 minutes. »

Le document unique est à présenter lors d’une inspection du travail et se révèle plus que nécessaire lorsqu’un accident s’est produit sur l’exploitation. Un chef d’entreprise engage sa responsabilité pénale en cas d’accident grave, d’où l’importance d’informer ses salariés au moyen de notices écrites et pas seulement à l’oral. Les participants comprennent l’enjeu de la prévention, tout en soulignant leurs difficultés en tant que petite entreprise pour respecter l’ensemble des réglementations, toujours plus contraignantes. À l’avenir, ils pensent devoir déléguer certains aspects à des sociétés externes.

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