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Paysans et citoyens : nos liens à la terre

Véronique Duval a été journaliste et réalisatrice de documentaires. Après "Rencontre avec des paysans remarquables. Cinq fermes biologiques et paysage" paru aux éditions Sud-Ouest en 2017, "Paysans et citoyens" vient de sortir. L'autrice sera à Poitiers le vendredi 3 novembre.

Véronique Duval sera à la librairie La Bruyère vagabonde le vendredi 3 novembre, pour parler d'accès à la terre agricole.
© Vincent Clémot

Dans votre premier livre, vous faites le portrait de 5 agriculteurs dans 5 fermes bio autour de Surgères. Avec "Paysans et citoyens", sorti en septembre, vous allez partout en France chercher des exemples pour parler de la question des terres agricoles.

Je suis allée dans La Marne, Le Larzac ou encore dans le Pays basque. J'ai pu avoir des contacts d'agriculteurs à travers les groupements fonciers agricoles (GFA) citoyens, nés dans les années soixante-dix ou à travers des associations comme Terre de liens, qui fête cette année ses
20 ans. L'accès à la terre est une question centrale selon moi. Et je pense que c'est malheureusement un sujet qui passe encore plus sous les radars que tous les autres qui touchent l'agriculture aujourd'hui. Derrière, il y a la question de la transmission des exploitations mais aussi de leur agrandissement, quand on sait qu'un agriculteur sur deux va partir à la retraite d'ici 2030 mais aussi que 60 % des futurs agriculteurs ne sont pas issus du milieu agricole. Je questionne l'accès à la terre pour les jeunes générations et les difficultés à installer des jeunes justement. L'enjeu, c'est le renouvellement des générations. J'ai choisi de prendre des exemples d'initiatives qui tendent à préserver un usage agricole des terres à long terme. Je dis que mon livre est une enquête et une quête. À travers mon travail de recherches, de lectures mais aussi de rencontres et d'interviews, je cherchais à valoriser des solutions qui sont pratiquées un peu partout sur notre territoire.

Vous serez à Poitiers le vendredi 3 novembre. Vous allez en milieu rural comme Surgères ou Melle mais aussi prochainement à Paris ou Saint-Etienne. C'est important d'aller parler d'agriculture aux citadins ?

Ma volonté est de décloisonner. Les mondes rural et urbain ne se connaissent pas vraiment et il y a même parfois une peur commune entre les deux. Je crois que la population agricole, qui est plutôt minoritaire, vit des choses déterminantes pour elle, et pour nous tous d'ailleurs. Il y a des choses qui semblent irréversibles qui sont en train de se passer et la population agricole étant très discrète, notamment sur les difficultés qu'elle traverse, je crois qu'il est important de les exposer. Et la terre c'est quelque chose qui nous rassemble. Car une chose est sûre, on se nourrit tous des produits de la terre au moins 3 fois par jour. Et que ce soit en ville où à la campagne, les lecteurs qui viennent me voir dans ces rencontres littéraires sont parfois des agriculteurs mais pas seulement. Et ils me parlent tous de leurs liens à la terre même quand ils ne sont pas issus du milieu agricole.

Vous avez vécu à Paris avant de vous installer à Surgères il y a 25 ans. C'est à partir de là que vous vous êtes intéressée au milieu agricole et que vous avez eu envie d'écrire des livres ?

Oui. Je ne connaissais rien de la vie rurale. Je m'y suis épanouie en y vivant. Dans mon métier de journaliste aussi j'ai eu l'occasion de rencontrer des acteurs des campagnes et évidemment les agriculteurs. Mais j'étais souvent frustrée de ne pas avoir plus d'espaces pour parler d'eux et de leur quotidien. Je me suis lancée dans l'écriture et très rapidement c'est l'agriculture et les agriculteurs qui m'ont inspirée.

" Paysans et Citoyens, enquête sur les nouveaux liens à la terre" s'articule autour de trois parties. La première place l'accès à la terre sous un angle plutôt historique. Vous faites évidemment référence à Edgar Pisani, ministre de l'agriculture de 1961 à 1966 qui instaure les lois d'orientation agricole de 1960 et 1962. La seconde partie s'attache aux exemples d'initiatives. Dans la troisième partie vous visez l'avenir. Il y a des solutions ?

Je le crois, bien sûr, mais on n'en prend pas franchement le chemin. Les exemples dont je parle dans la deuxième partie en sont l'illustration. Je dirais même qu'il y a un foisonnement d'initiatives partout en France mais alors, comment on peut expliquer qu'on est toujours face au même problème, voire qu'il s'accentue. Dans la troisième partie, j'invite plutôt les politiques à se saisir de ces questions de l'accès à la terre. Edgar Pisani est un peu mon fil rouge car je crois qu'une grande loi de modernisation agricole est indispensable. Emmanuel Macron avait promis une grande loi foncière.

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