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Installation
Pas de trou d’air en maraîchage

A Taugon, Adrien Mocquillon a ouvert les portes de son exploitation dans le cadre des journées à l’installation. Il se destinait pourtant à un tout autre métier, dans l’aéronautique ! De la tête dans le ciel, il est passé aux deux pieds sur terre.

Adrien Mocquillon a expliqué en toute transparence son métier et ses aléas.
© L.Guilemin

Expliquer, échanger, voir, comprendre, témoigner : tels étaient les objectifs des journées à l’installation orchestrées par Jeunes Agriculteurs,  en mai et en juin,  dédiées aux porteurs de projets. Parmi les trois visites d’exploitation, celle d’Adrien Mocquillon, à Taugon.
Passionné par ce qu’il fait, alors qu’il se destinait à des études d’ingénieur en aéronautique, le jeune agriculteur a retracé son parcours, expliqué la conduite de son exploitation, a mis en exergue certains points, donné quelques conseils,  le tout sans langue de bois ! Titulaire d’un BTS ACSE, il souligne l’importance «d’être bon en technique mais aussi en compta-gestion». Il a travaillé comme commercial dans la fertilisation, ce qui lui a permis de découvrir d’autres régions, d’autres approches.   Depuis 2015, il a repris progressivement l’exploitation en maraîchage de son père. Actuellement il a 11 ha plein champ et 1 ha de tunnel. Côté commercialisation, «jusqu’en 2018, nous étions présents sur 9 marchés. Cela veut dire être très souvent sur la route. On part à 5 h pour revenir à 15 h. Cela mobilise du temps, du personnel, des frais de carburant. La création du magasin de producteurs à Ferrières d’Aunis a quelque peu changé la donne. Nous avons fait le choix de supprimer 5 marchés.» Au magasin de producteurs, une permanence est assurée. Il collabore aussi avec Patricia Drault, de Croqu’maTerre, pour la restauration collective.  Elle est l’interface entre les producteurs et les collectivités. «Trouver d’autres méthodes de commercialisation permet de réduire le temps de travail pour vendre» concède-t-il. Parmi les porteurs de projets, certains évoquent la livraison à domicile développée avec le Covid. Adrien Mocquillon acquiesce tout en apportant un bémol : «oui, mais il faut avoir de la densité de points de livraison, proche les uns des autres afin d’optimiser le trajet.» L’agriculteur a d’ailleurs arrêté de le faire.

 Bientôt un distributeur automatique

Dans sa tête germe l’idée d’un distributeur automatique situé juste à côté des serres. «Nous construisons un bâtiment de 2300 m2 avec des panneaux photovoltaïques. Nous y installerons un distributeur. Certes, c’est moins convivial, mais quand un client vient acheter 1 kg de carottes, cela coupe le travail.» Cette notion de rentabilité du temps de travail revient souvent dans ses propos. Ce temps, nécessaire à la culture, («en juin 2021, nous préparons juin 2022») est parfois difficile à anticiper. «Avec 40 cultures différentes, les assolements sont différents.» Lorsqu’il parle de ses tomates, il faut y voir derrière, 12 variétés. «À nous de produire ce dont les consommateurs ont envie, mais  en proposant d’autres variétés comme la cœur de bœuf, la noire de Crimée. On va ainsi multiplier les petits volumes. Ici, on plante 2 000 plants de tomates à farcir car on sait qu’à une certaine époque de l’année, c’est le plat qui se cuisine.» Au fil de la matinée, entre deux visites de serres, Adrien Mocquille prévient de l’importance de l’irrigation.

C’est le point noir. Si vous n’avez pas de volumes d’irrigation, oubliez votre projet. Vous irez dans le mur !» 

Même si sous serre, le besoin en eau est moitié moindre qu’en plein champ. Sachant captiver son auditoire, il évoque la notion de sol. «Il faut avoir de la profondeur et adapter la culture au terrain. Si vous avez peu de profondeur et peu d’eau, posez-vous les bonnes questions.» Le message est très clair  ! Au fil de la visite, il parle de l’intérêt des stations météo sur son exploitation, du programme d’irrigation (tout en montrant son téléphone, son allié), avec toujours cette notion de temps à ne pas perdre, de l’autoguidage RTK, de la recherche de l’amélioration des conditions de travail, du management de ses salariés, des traitements contre les maladies avec notamment des huiles essentielles, une protection biologique intégrée. «Ici, les tomates manquent de manganèse» fait-il remarquer. Il a abordé le sujet des prix rémunérateurs «qui doivent être là  quand la qualité est au rendez-vous». Il attire l’attention sur l’intérêt des portes ouvertes organisées en mai. «On note qu’il y a une  distorsion entre ce que les consommateurs pensent, ce qu’ils font dans leur jardin, et nous. D’où l’intérêt de communiquer, d’expliquer.»  Le jeune maraîcher avoue se remettre souvent en question, travaille en flux tendu tout le temps, mais tient aussi à  sa vie de famille. Sa passion pour l’aéronautique l’amène à faire du planeur dès qu’il le peut. Et là, le temps est suspendu au gré du vent.

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