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« Nous devons impérativement préserver les circuits commerciaux »

Joël Limouzin, vice-président de la Fnsea, responsable du dossier sanitaire demande que tout soit mis en œuvre pour préserver les circuits commerciaux, notamment export.

Joël Limouzin.
Joël Limouzin.
© Vendée Agricole

Y a-t-il de nouveaux cas de FCO depuis l’annonce de la découverte d’un premier foyer le 11 septembre ?
Joël Limouzin : Nous attendons les confirmations sur les nouvelles analyses qui ont été réalisées. En attendant les zones de protection et de surveillance ont été élargies. Compte tenu des nouveaux cas de suspicion, on pourrait avoir une propagation sur une plus grande partie du territoire.

A-t-on une idée sur l’origine de la maladie ?
La première hypothèse évoquée renvoie à une circulation du virus dans la faune sauvage. Il n’est pas exclu non plus que nous ayons bénéficié des effets de la vaccination qui a été mise en place de 2007 à 2011 et que l’immunité se soit transmise de génération en génération dans le cheptel pendant quelques années. Et que désormais quatre ans après, elle soit en train de disparaître.

Le Comité national d’orientation de la politique sanitaire s’est réuni le 14 septembre. Quelles ont été les mesures proposées ?
Dans l’immédiat, il faut procéder à l’identification des cas et tout mettre en œuvre pour éviter la circulation des animaux contaminés, conformément à la réglementation. Mais je ne cache pas que notre priorité, à ce stade, est de préserver les courants commerciaux et notamment l’exportation de broutards et de gros bovins vivants ainsi que des reproducteurs.  C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de mettre en œuvre une politique de désinsectisation des élevages et de vaccination des animaux. La France dispose aujourd’hui de 1,3 million de doses de vaccins qui seront réservées en priorité aux animaux exportés. A commencer par ceux qui se trouvent dans les centres d’allotement et actuellement en quarantaine. Le problème est moins prégnant pour les animaux destinés à l’abattage, notamment pour ceux qui seront abattus dans la zone de protection et de surveillance. La maladie n’est pas transmissible à l’homme et elle n’affecte pas la qualité de la viande et du lait qui restent consommables.

Comment va s’organiser la vaccination ?
Le protocole de vaccination prévoit deux vaccinations à 20 jours d’intervalle plus une vérification 60 jours plus tard.  Nous ne pouvons accepter 80 jours de blocage. Aussi avons-nous décidé d’engager des négociations avec nos partenaires commerciaux pour aménager le protocole de façon à pouvoir libérer les animaux une fois la deuxième vaccination réalisée. Nous estimons qu’il y a aussi des cas de FCO dans d’autres pays et qu’il faudra vivre avec. C’est la raison pour laquelle nous devons prendre toutes les dispositions pour que les animaux puissent continuer à circuler.
En attendant quid des marchés, des concours d’animaux et des salons professionnels (Space, Sommet de l’élevage).
Le concours national charolais s’est déroulé au Mans la semaine dernière. Tous les animaux présents ont été testés et sont repartis dans leur élevage respectif. Quant au Space, aucun animal originaire de la zone de protection n’est présent à Rennes. La question est posée pour le Sommet de l’élevage qui se trouve dans la zone de protection. Pourra-t-il se dérouler ou pas ? S’il n’y a pas d’animaux à Cournon, le salon perd tout son sens. Je suis de ceux qui pensent qu’on pourrait déplacer des animaux au Sommet de l’élevage si ceux-ci proviennent de la zone de surveillance, en ayant pris toutes les précautions nécessaires et en ayant réalisé les analyses préalables. Ceci étant la décision revient au ministre de l’Agriculture qui devrait la  prendre après consultation des organisations professionnelles et des responsables de la zone.

Y a-t-il un dispositif particulier pour les ovins ?
La maladie frappe très sérieusement les ovins et les caprins. La situation des courants commerciaux est très différente de celle des bovins. Aussi avons-nous décidé lors du Comité national d’orientation de la politique sanitaire de privilégier la vaccination du cheptel reproducteur et notamment des béliers. En plus des 1,3 million de doses de vaccins disponibles à la fois pour le cheptel bovin et les cheptels ovin et caprin, 55 000 doses de vaccins supplémentaires seront spécifiquement mobilisées pour la protection du cheptel reproducteur. Une grande vigilance sera aussi de mise sur les centres d’insémination.

Le ministre a annoncé, une nouvelle réunion pour discuter des mesures financières à mettre en place pour accompagner les éleveurs impactés, le 17 septembre (*). Quelles sont vos demandes en la matière ?
Nous avons d’ores et déjà évoqué la nécessité d’indemniser les éleveurs sur le coût du blocage des animaux dans les élevages. Il ne fait aucun doute que le FMSE sera sollicité, mais il ne pourra compenser toutes les pertes directes et indirectes et la responsabilité de l’Etat est engagée. Ces sujets seront certainement évoqués le 17 septembre. Nous mettrons également sur la table les insuffisances de la réglementation européenne qu’il faudra faire évoluer. Elle ne permet d’indemniser que les éleveurs chez lesquels un foyer a été déclaré et non pas les autres éleveurs qui se trouvent dans les zones de protection. D’une façon générale d’ailleurs, il conviendrait de gérer une épizootie comme la FCO sur le plan européen et de mettre en place les mêmes mesures dans tous les pays de l’Union. (Actuagri)

(*)Interview réalisée le 15 septembre.

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