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Manger est un acte citoyen et culturel

Laurent Le Chevalier est secrétaire général adjoint de l'institut du goût en Nouvelle-Aquitaine. De passage dans la Vienne, il a rencontré des producteurs locaux lors d'une réunion organisée par Créativités et Territoires à l'espace entreprises de Vouillé.

Laurent Le Chevalier est secrétaire général adjoint de l'institut du goût en Nouvelle-Aquitaine Igna.
Laurent Le Chevalier est secrétaire général adjoint de l'institut du goût en Nouvelle-Aquitaine Igna.
© Marine Nauleau

Pouvez-vous rappeler les missions de l'institut du goût en Nouvelle-Aquitaine (Igna) ?

L'Igna est une association qui est née en 2016 pour valoriser les produits et les producteurs de la région, qui est riche de ses productions. Nous sommes partis de la volonté qu'ils ne devaient pas disparaître car c'est un savoir-faire qui disparaîtrait alors. L'idée est donc aussi d'éduquer au goût et qu'il faut comprendre d'où vient le produit pour comprendre les conséquences de sa consommation. C'est un moyen de redonner confiance dans les choix des consommateurs.

Vous sensibilisez les consommateurs à leurs actes d'achat. Sans opposer les systèmes ?

Nous disons plutôt que tout acte d'achat a des conséquences. Elles sont économiques mais aussi sociales. On connaît de plus en plus les conséquences sur notre santé mais, et c'est peut-être le point le moins évident, il peut y avoir des conséquences sur nos paysages. Par exemple, la consommation de fromages au lait cru, de producteurs locaux ou pasteurisés, de l'industrie, n'ont pas les mêmes conséquences sur nos prairies ou nos montagnes. Derrière un paysage, il y a quelqu'un, un producteur, qui l'entretient. Et le savoir, c'est peut-être faire des choix de consommation et donc défendre des systèmes différents. Mais en effet, nous ne sommes contre personne. Dans le secteur de l'industrie agroalimentaire aussi il y a des gens passionnés. Nous ne voulons rien interdire et encore moins bannir. Mais quand il s'agit de créer des animations dans des évènements divers, on voit bien qu'il y a une curiosité. Les consommateurs sont intéressés, discutent et écoutent.

Vous avez en effet plusieurs actions et interventions tout au long de l'année ?

Oui, nous sommes présents à de nombreux évènements, conférences et animations. À l'instar du Salon de l'agriculture à Paris ou celui de la Nouvelle-Aquitaine. Nous y menons des ateliers d'initiation au goût des produits régionaux. C'est important d'apprendre à reconnaître les produits et ce, dès le plus jeune âge. Nous nous déplaçons ainsi dans les crèches, et les écoles maternelles. C'est l'occasion d'ailleurs de discuter avec des jeunes parents que nous sentons de plus en plus démunis face à l'alimentation de leurs jeunes enfants. Nous sommes présents sur les réseaux sociaux et nous diffusons une newsletter, chaque mois, auprès de 4 800 abonnés. Toutes ces actions ont vocation à semer des petites graines dans l'éducation au goût.

La prochaine action forte est en cours et, en janvier avec la remise des Goût de Cœur ?

En effet, dans le cadre des "sentinelles du goût", lancée en 2021, l'Igna travaille avec les étudiants de licence en animation des territoires ruraux de l'IUT Michel Montaigne de Bordeaux sur le repérage de produits, partout sur le territoire. Ils sélectionnent des produits sur plusieurs critères : de fabrication, d'authenticité, d'histoire locale mais aussi d'innovation, de bien-être animal et, évidemment, dans une démarche respectueuse de l'environnement. Les étudiants ont sélectionné 15 produits*, puis 5 qu'ils mettront en valeur à travers des visites pour une présentation qui aura lieu en janvier, en présence des producteurs. Lors de cette cérémonie, nous remettrons le "Goût de cœur".

Vous étiez à Vouillé cette semaine dans le cadre de "Créativités et territoires". Qu'est ce qui vous intéresse dans cette démarche ?

C'est l'occasion de créer des partenariats et des liens avec des acteurs locaux qui eux-mêmes créent des passerelles entre les acteurs. La vocation de l'Institut du goût en Nouvelle-Aquitaine est de rompre les silos des différents secteurs d'activité, notamment dans l'agriculture pour que les projets émergent. Des projets qui peuvent essaimer ailleurs en région. La réunion de lundi a permis de rencontrer des acteurs du territoire qui œuvrent pour une production. D'autant que, girondins d'origine, nous sommes bien conscients à l'Igna que nous connaissons mieux les produits aquitains. Il y a ici aussi bien sûr des activités de passion que l'on découvre.

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