La Tricherie mise sur la régénération
Déjà très impliquée dans les filières de qualité, comme le blé CRC ou la HVE, la coopérative La Tricherie se positionne depuis quelques mois sur l'agriculture régénérative.


Limiter les apports d'intrants pour redonner au sol sa capacité de résilience face aux aléas climatiques (qu'il s'agisse d'excès ou de manque de pluies mais aussi de variations des températures), c'est le principe de l'agriculture régénérative. "C'est un peu la même chose que l'agriculture de conservation des sols, mais avec un terme plus large, et plus parlant pour nos clients. L'idée première de l'agriculture régénérative n'est pas forcément d'utiliser moins d'intrants, mais plutôt de mieux les utiliser. Il faut garder à l'esprit l'objectif de production. L'agriculture régénérative s'appuie aussi, et surtout, sur la réduction du travail du sol, la couverture presque permanente par des couverts végétaux, et l'allongement des rotations, dans l'esprit de restaurer et d'améliorer la fertilité des sols. Ainsi, avec ce type de conduite, on permet aux sols d'être plus résilients face aux aléas climatiques." explique Marc Antigny Genet. Technicien à La Tricherie, ce jeune homme vient de terminer une période d'alternance à la coopérative sur l'agriculture régénérative et sera dès le mois de septembre référent sur ce dossier au sein de la structure. Une nouvelle démarche que la coopérative a choisi de suivre pour accompagner la transition agroécologique sur le territoire, mais aussi parce que plusieurs acheteurs de céréales sont demandeurs de produits réalisés avec un bon bilan carbone.
Une démarche agronomique
"Nous avons construit des modèles pour les agriculteurs, avec des accompagnements, des conseils, par exemple sur les couverts végétaux, des formations, mais aussi une rémunération en fonction des résultats de chacun". Concrètement, après l'accompagnement, la coopérative s'appuie sur le calculateur du label bas carbone pour ensuite rémunérer les quintaux des agriculteurs en fonction des résultats obtenus. "Pour suivre l'évolution des pratiques, nous nous appuyons sur l'Indice de Régénération, un outil développé par PADV qui permet d'évaluer de manière globale et structurée l'avancée de la transition agroécologique. Cet outil nous aide à mieux comprendre les changements engagés, à valoriser les progrès réalisés et à identifier les leviers d'action pour aller plus loin. En complément, nous utilisons My Easy Carbon, un outil de calcul des émissions de Gaz à Effet de Serre, pour mieux appréhender l'impact environnemental des pratiques agricoles."
Depuis 2024, ce programme d'agriculture régénérative permet d'apporter aux producteurs une nouvelle source de valeur ajoutée sur différentes cultures, à travers de nouvelles filières. "Pour nos agriculteurs, c'est une nouvelle filière, et ils sont plutôt demandeurs, car ils se sentent concernés".