Aller au contenu principal

La passion de l’élevage en pays du cognac

Luc Tugiras a repris un élevage en fermage à Sainte-Sévère en 2012, en hors cadre familial. S’il concilie pour le moment son activité agricole avec un emploi à plein temps dans une usine, il espère pouvoir s’installer définitivement dans les prochaines années.

Une fois installé, Luc Tugiras a imposé sa "patte" dans l'exploitation : il a fait le choix de miser sur la génétique.
Une fois installé, Luc Tugiras a imposé sa "patte" dans l'exploitation : il a fait le choix de miser sur la génétique.
© Alexandre Merlingeas

Les journées de Luc Tugiras pourraient ressembler aux 12 travaux d’Hercule. De 5 heures à 13 heures, il officie en tant que conducteur de ligne à l’usine Placoplatre de Cherves-Richemont, emploi qu’il occupe à plein temps depuis 14 ans. Et comme si cela ne suffisait pas, depuis 2012, une fois sa journée à l’usine finie, il rallie l’exploitation de Sainte-Sévère pour s’occuper de son cheptel de 120 bovins limousins avec 85 ha de prairies.

Il est certain que pour s’imposer ces cadences stakhanovistes, il faut avoir une profonde passion pour l’élevage bovin. « Je me suis installé par passion. Pour gérer ces journées, il faut de l’organisation et du physique », confirme ce cognaçais de 36 ans. Par exemple, il regroupe 80 % des vêlages (sur 55 au total) autour du 15 août parce qu’il prend ses congés à ce moment-là.

Heureusement, il bénéficie de l’aide de son père, en préretraite de chez Hennessy. Pourtant cette « fibre » pour l’élevage, Luc Tugiras ne va pas l’acquérir auprès de ses parents qui ne sont pas agriculteurs mais dans sa famille plus lointaine, du côté de son père où on élève des vaches laitières.

« Je passais mes vacances scolaires chez mon oncle. C’est là que j’ai attrapé le virus. On l’a ou on ne l’a pas ! » Et pas question de lui parler de cultiver de la vigne même s’il a aussi travaillé dans le vignoble avant de s’installer. « C’est comme cela que je me suis payé mes premières génisses et un peu de matériel ».

Après avoir obtenu un BPA à Montmorillon et un bac pro CGEA dans une MFR du Finistère, Luc Tugiras va entamer sa quête d’un élevage pour s’installer. Par le biais du répertoire à la transmission de la chambre d’agriculture de la Charente, il va se positionner sur cette exploitation de Sainte-Sévère où se mêlent un élevage allaitant et de la vigne. Il connaît bien le potentiel des lieux pour y être venu en stage pendant son bac pro.

Il faudra 4 ans pour que la transmission aboutisse. « Une passation pas simple », selon lui. Le propriétaire décide finalement de couper l’exploitation en trois. Il vend les vignes et met deux fermiers en bovin allaitant sur deux sites différents. « J’ai racheté 65 000 € le troupeau avec 60 bovins de race limousine non-inscrits au Herd-book. J’ai pris en location 34 ha de foncier et les 1 200 m2 de bâtiment. »

Impossible de vivre de son métier sur ce site réduit d’autant plus qu’en temps que hors cadre familial, il a peu d’apport financier à faire valoir. Il doit donc continuer son travail à l’usine. « Si je n’avais pas eu mon emploi, la banque ne m’aurait pas prêté d’argent. »

« J’ai misé sur la génétique »

Une fois installé, Luc Tugiras n’a pas traîné pour imposer sa « patte » et développer l’exploitation. Aujourd’hui, il exploite 85 ha de prairie grâce à de la reprise de terres en fermage et l’achat d’une douzaine d’hectares. Le cheptel a grandi en croissance interne et atteint les 120 animaux, aux trois-quarts sans corne. « J’ai misé sur la génétique. J’ai fait inscrire le troupeau. Tous mes taureaux viennent de la station de Lanaud. J’en ai acheté un en copropriété. Je fais de l’insémination artificielle à 100 %. J’adhère à Bovins Croissance et au Herd-book limousin. Les veaux sont pesés à 120 jours et à 210 jours. J’ai fait ce choix parce que j’aime les grosses vaches, que je veux développer la vente directe et aussi vendre des reproducteurs. » Il en a profité pour participer...

...Retrouvez notre dossier complet "Viande bovine" dans l'édition du 9 novembre de La Vie Charentaise.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

La coopérative s'est engagée dans la démarche depuis 2024.
La Tricherie mise sur la régénération
Déjà très impliquée dans les filières de qualité, comme le blé CRC ou la HVE, la coopérative La Tricherie se positionne depuis…
Près de 25 tracteurs de l'association National Tracto Cross assureront le spectacle le 31 août.
Fin août, une fête de la terre orchestrée par les JA de Mazières

Les samedi 30 et dimanche 31 août, les Jeunes agriculteurs du canton de Mazières-en-Gâtine renouent avec leur…

Ambiance années 50 dans cette maison réhabilitée par Didier Seguin et son épouse, rue de la Martinique à Poitiers. Impossible de passer à côté de Catherine, le mannequin.
Escapade citadine, hors du temps
Le nom de la rue évoque un voyage sous les tropiques, l'intérieur du gîte fait faire un bond dans le temps. Tout cela au cœur de…
Marie et Tom Sabourin ont aménagé un espace de restauration devant la boutique de la ferme.
Des produits locaux dégustés direct à la ferme
Depuis la mi-juillet, la Ferme du Bois Soleil, à Sèvres-Anxaumont, propose un service de restauration. Des burgers, planches,…
Les JA 17 organiseront la Fête de la Terre les 16 et 17 juin aux Gonds.
Une Fête de la Terre qui se veut pédagogique et divertissante

La seizième édition de la Fête de la Terre des Jeunes Agriculteurs 17 se déroulera aux Gonds les 16 et 17 août. Parmi les…

En début de semaine Mehmed Hasic et Estelle Huillon avaient encore beaucoup de travail autour de leur dragon qui fera sa première apparition sur la Gartempe, ce lundi 14 juillet.
Un dragon à Montmorillon
Estelle Huillon et Mehmed Hasic, deux artistes installés à Montmorillon, conçoivent actuellement un dragon qui voguera chaque…
Publicité