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La construction paille fait son 1er congrès national dans la Vienne

 Les agriculteurs sont en première ligne de la filière construction paille. En Nouvelle-Aquitaine, ils sont une trentaine d’approvisionneurs. Dans la Vienne, on n’en compte que 2, mais une trentaine d’adhérents de la coopérative de La Tricherie sont engagés dans la démarche de la Scic Ielo et de la paille hachée, dédiée à l’isolation.

La «fenêtre de vérité» sur le restaurant de la coopérative agricole de la Tricherie montre l’isolation en paille hachée du bâtiment par la Scic Ielo.
© La Tricherie

Au niveau national, le Réseau français de la construction paille (RFCP) œuvre pour le développement de la filière sur le territoire. La structure est déclinée en Nouvelle-Aquitaine avec Résonance Paille. Objectif: travailler en filière courte, sur l’approvisionnement, la formation des acteurs du bâtiment et sur l’animation en général de la filière pour sensibiliser  les maîtres d’œuvre mais aussi les collectivités, à la construction paille afin qu’ils l’intégrent dans les marchés publics. « C’est comme ça qu’en Gironde, tous les bailleurs sociaux ont construit en paille cette année», souligne Nathalie Samson, co-présidente du RFCP et co-fondatrice de Résonance Paille. Pour autant, elle connaît bien les freins qu’il reste à lever. « L’histoire des trois petits cochons est encore bien ancrée dans les esprits et on entend encore que la paille prend feu ou encore on craint les rongeurs. Il y a toute une acculturation à faire, mais nous avons les tests techniques et thermiques pour appuyer nos arguments ».

Une source de revenus

Au niveau national, l’ambition est atteindre 10% du marché de l’isolation en paille d’ici 2030 (contre moins de 1% aujourd’hui). 150 000 tonnes de paille seront alors nécessaires. En Nouvelle-Aquitaine, depuis 2018, 28 000 m² de bâtiment construits en paille ont été comptabilisés. Une trentaine d’agriculteurs sont, pour l’heure, approvisionneurs mais la prospection continue. « Il faut préparer la massification. Un cahier des charges de la botte est donné aux agriculteurs qui destinent une partie de leurs parcelles en blé pour la construction. Ils savent que c’est une niche et une source de revenus» indique Nathalie Samson. « On ne manquera pas de paille, assure Nicolas Rabuel, directeur général de la Scic Ielo, la paille est le matériau végétal renouvelable le plus abondant que l’on peut utiliser sans que ça ne manque à d’autres usages. D’autant qu’il n’y a pas que la paille de blé qui convient à la construction mais aussi celle d’orge ou de riz même si le blé constitue les 3/4 de l’assolement français de céréales à paille. Et même en cas de sécheresse, quand le grain manque, il y a toujours de la paille» complète Nicolas Rabuel.

Autour de Ielo, qui développe la paille hachée comme isolant, une trentaine d’agriculteurs, adhérents de la coopérative de la Tricherie, fournit la paille sur un cahier des charges très précis pour la transformer en paille hachée. 1800 tonnes sont actuellement stockées dans l’attente du démarrage de la ligne de production, d’ici un mois. Et il faudra encore quelques semaines d’ajustements avant le lancement effectif du procédé industriel. Le premier congrès national de la construction paille, qui se tient à Poitiers du jeudi 9 au samedi 11 février, s’adresse aux professionnels de la construction (du maître d’œuvre à l’assureur). Un rendez-vous d’informations réglementaires et de formation (marchés publics, les bonnes pratiques de chantier ou encore la garantie décennale). La prise en charge financière par l’OPCO est d’ailleurs possible.

Renseignements et inscriptions sur nouvelle-aquitaine.constructionpaille.fr

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