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Eau
Face à la baisse de la ressource en eau, l’agriculture à l’aube d’un changement radical

Au cœur du réchauffement climatique, la ressource en eau continue à diminuer.
Pour éviter les conflits autour de l’or bleu, des solutions sont mises en œuvre.

Le débat était animé par la journaliste Émilie Zapalski (LCI) et retransmis en direct sur le site de la chambre d’agriculture.
© Léa Calleau

Le chiffre est sans appel : 1,8 °C de plus en France depuis le début du XXe siècle. Cette donnée, livrée par Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint de la climatologie à Météo France, illustre la tendance du réchauffement climatique. La hausse des températures a un effet direct sur la ressource en eau, a-t-il expliqué lors de la conférence en ligne organisée par la chambre d’agriculture de France, mercredi 16  juin.

En provoquant une hausse de l’évapotranspiration, celle-ci n’est plus compensée par les précipitations. Ainsi, la ressource en eau diminue et sa répartition dans l’année fluctue, avec des précipitations plus fortes l’hiver et moindres l’été.

Les solutions pour l’agriculture

Sondes capacitives pour piloter son irrigation, goutte à goutte, stockage de l’eau... sont autant de solutions mises en œuvre par les agriculteurs. André Bernard, président de l’association des irrigants des régions méditerranéennes, témoigne de l’évolution des pratiques en prenant pour exemple l’exploitation de ses parents. Il y a cinquante ans, 40 000 m3/ha servaient à l’irrigation, abaissés à 7 000 m3/ha avec un enrouleur, et enfin réduits à 2 500 m3/ha avec un goutte-à-goutte fractionné.

La répartition inégale des précipitations dans l’année va nécessiter de « stocker l’eau, pour la donner au bon moment, chaque goutte d’eau étant cruciale », souligne-t-il. Il évoque également les couverts végétaux, l’ombrage et, surtout, l’agrivoltaïsme : « Avec des serres et des ombrières, on permet de réduire l’évapotranspiration et d’éviter le coup de chaud à la plante ».

Pour le directeur des programmes de WWF, Arnaud Gauffier, ces mesures seront suffisantes ou non selon le degré du réchauffement climatique. « Avec des hausses de température à +4°C, il faudra des changements plus profonds que tout ce qui a été cité ici ». S’il ne se définit pas comme « anti-stockage », il émet des réserves sur les usages de l’eau pour « produire du maïs destiné à faire du bioéthanol ».

Aux solutions technologiques, parfois coûteuses, il oppose les « solutions fondées sur la nature » qui consistent à préserver les zones humides, favoriser l’agroforesterie... Mais au-delà même des solutions agronomiques, il estime qu’un changement systémique va amener une réorganisation des filières de production. Thierry Caquet, directeur scientifique environnement à l’Inrae, le rejoint dans cette vision d’un changement global : « Nous faisons de la sélection variétale, pas avec de nouvelles variétés, mais en testant des variétés dans des conditions futures.

Le système français s’est construit avec une hyperspécialisation des régions. On va peut-être revenir à une relocalisation des productions et des outils de transformation ».

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