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Egalim : "les coopératives doivent jouer le jeu"

Menace de la MHE, cours qui remontent mais aides Pac qui baissent... Et Egalim qui peine toujours à se concrétiser sur le terrain. Nicolas Gaborieau, président de la section viande bovine à la Fnsea 79, fait le point.

© Interbev

Quelle est la conjoncture actuelle en viande bovine ?

À l'approche des fêtes de fin d'année, les marchés commencent à frémir, notamment pour les jeunes bovins et veaux de boucherie. Ces dernières semaines, les sorties dynamiques de jeunes bovins et génisses viande sont venues en partie compenser la baisse d'offre en vache. Si la décapitalisation ralentit depuis l'été, elle reste encore prononcée. L'offre globale en recul soutient les cours des bovins les mieux conformés tandis que ceux des bovins laitiers reculent dans le sillage des prix européens.

Les charges commencent-elles à baisser ?

Oui, on observe une légère baisse de certaines charges, entraînant naturellement la baisse de l'Ipampa (Indice des prix d'achat des moyens de production agricoles) et donc des prix de nos animaux. Or, le problème est que cela ne prend pas en considération la baisse des aides Pac annoncée depuis septembre (baisse du montant des écorégimes, baisse du montant de l'aide bovine, baisse du montant de l'aide complémentaire JA...). Au final, nous sommes encore et toujours perdants et cela ne peut plus durer !

Egalim doit donc vous aider, où en est-on ?

Pour commencer, il faut rappeler le principe de base d'Egalim : la construction du prix en marche avant, c'est-à-dire à partir du coût de production des éleveurs.

On change complètement le fonctionnement d'avant, qui consistait à donner au producteur ce qu'il restait une fois que chaque maillon avait vendu et pris sa marge.

Pour cela, le premier maillon doit bien être l'éleveur ! C'est lui qui est le premier à proposer un contrat, basé normalement sur le coût de production Idele (cf. schéma en illustration).

À lire aussi : En Nouvelle-Aquitaine, une mise en place d'Egalim toujours problématique

La situation est particulière pour notre département ?

En Deux-Sèvres, nous avons une grande majorité des éleveurs qui passent par leur coopérative. Dans ce cas, le fonctionnement est différent : l'éleveur est lié à sa coopérative en tant qu'associé coopérateur, il n'y a donc pas de contrat formalisé. En revanche, les coopératives ont dû mettre à jour leurs statuts et règlement intérieur pour y inclure des clauses produisant des effets similaires à celles contenues dans les contrats directs (prix, quantité, durée, origine et qualité, modalité de collecte et livraison, procédure et délais de paiement...).

Les coopératives ont-elles joué le jeu ?

Après de nombreux échanges avec des éleveurs, nous avons constaté que beaucoup de coopérateurs ne savaient pas réellement comment était calculé le prix de leurs animaux et ne connaissaient toujours pas le prix de leurs animaux au moment de l'enlèvement.

Notre rôle de syndicat de solutions est de faire en sorte que la loi Egalim fonctionne, car elle est vitale pour le maintien de l'élevage en Deux-Sèvres et en France. Pour renouveler les générations aussi. Cela reste notre combat premier pour notre souveraineté alimentaire ! Nous avons récupéré, non sans mal, les règlements intérieurs des principales coopératives du département et ils sont en cours d'expertise par les juristes de la Fnsea. Affaire à suivre !

Nous entendons parler de tuberculose et de MHE, qu'en est-il sur le plan sanitaire ?

En effet, en Deux-Sèvres nous sommes concernés par ces deux maladies. Pour ce qui est de la tuberculose, toutes les analyses sont en cours. La prophylaxie doit se terminer en mars. C'est une procédure réglementaire lourde, qui est parfois difficile à mettre en place pour les éleveurs, mais c'est important et vital pour notre filière.

En ce qui concerne la MHE, nous avons eu confirmation la semaine dernière du premier cas en Deux-Sèvres. Cette maladie s'est très vite propagée et tout le département est en zone réglementée. Nous nous battons, Fnsea et JA au niveau national, sur les indemnisations sanitaires et compensations économiques dues à la perte de certains marchés. Et pour la réouverture de toutes les destinations d'export.

À lire aussi : MHE : la surveillance est renforcée sur les avortements

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