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Eau : Le Conseil régional bloque

100 pages d’un long exposé des motivations régionales et en filigrane un frein à une certaine agriculture.

La session d’été planchait sur une cinquantaine de sujets dont celui de l’eau.
La session d’été planchait sur une cinquantaine de sujets dont celui de l’eau.
© AC

Le vote était «attendu» car l’issue avait été quelque peu dévoilée avant. Le Conseil régional Nouvelle Aquitaine planchait lundi sur la politique de l’eau. Le long rapport, 99 pages, envisage tous les aspects qu’ils soient qualitatifs que quantitatifs, mais aussi des actions à mener. «Cette stratégie érige l’eau comme une ressource primordiale à préserver à l’échelle du territoire régional afin de permettre une maîtrise et une optimisation des usages, une répartition équilibrée sur le long terme dans le respect des écosystèmes, et ce dans un contexte de changement climatique.» Ceci dit, les conseillers régionaux assortissent «leur» politique de grands axes :  une complémentarité à développer entre la préservation de l’eau et des notions intégratrices comme le développement économique et l’aménagement du territoire ; une maîtrise et un équilibre des usages pour répondre aux fortes tensions sur la ressource disponible. Sur fond d’adaptation au changement climatique, on veut changer les pratiques de consommation, contribuer à la prise en compte des enjeux de l’eau dans l’aménagement du territoire et «préserver et restaurer les ressources en eau.» Pour le Conseil régional, le constat est là : 2/3 des masses d’eau superficielles considérées comme dégradées, 1/3 des masses d’eau souterraines en mauvais état chimique. 1,5 milliards de m3 ont été prélevés en Nouvelle-Aquitaine : 34% pour l’alimentation en eau potable, 46% pour l’agriculture, 12% pour le secteur industriel et 8% pour la production d’énergie. Mais les «déséquilibres quantitatifs» sont jugés «chroniques.» Après la tenue d’une conférence scientifique et l’élaboration d’un état des lieux en collaboration des scientifiques néo-aquitains, ont été organisés quatre ateliers de concertation où près de 500 acteurs de la région ont pu partager les éléments de l’état des lieux, hiérarchiser les enjeux régionaux et échanger sur leur vision de la gestion de l’eau et la place de la Région dans ce domaine. C’est alors élaboré une «stratégie régionale de l’eau transversale» La Région se pose en «acteur incontournable du grand cycle de l’eau.» Dans le cas des réserves de substitution, le postulat de départ était que la Région ne participe pas au financement et que le Département supplée. Si en Région on parle de solidarité amont-aval, on veut se placer comme «l’interlocuteur privilégié» de l’Etat et des agences «fort de son renforcement de ses compétences.» Ce qui n’est pas démontré dans les territoires.

Différent en Charente-Maritime


Il y avait trois programmes de développement rural (ceux des anciennes régions) les PDR. Dans cette nouvelle stratégie, les «principes» du PDR Poitou Charentes sont maintenus. Ce qui veut dire, on ne participe pas au financement des réserves de substitution. Ce «statut quo» dont se félicitent les radicaux bloque donc la mécanique, notamment dans les départements où le Département ne se substitue pas à la Région. Pourtant, en novembre dernier, Françoise Mesnard, maire de St Jean d’Angély, annonçait à une réunion agricole à Saintes que la région était prête à participer. Il faut croire que les élus de gauche, verts et radicaux ont eu plus de poids pour influer sur ce règlement. Les élus verts monopolisant les réseaux sociaux de «leur victoire.» Même si le document régional laisse la porte entrouverte pour le futur sur les réserves.

Pour une autre agriculture


Pour parvenir aux objectifs, le Conseil régional entend faire «changer profondément les pratiques» mais aussi des comportements, de systèmes de production ou d’utilisation des ressources en eau. Il veut agir sur la gestion quantitative de l’eau. Il mise plutôt sur les bassins versants. «À cet effet, elle conditionnera ses interventions à la mise en place d’une démarche de gestion intégrée à l’échelle de bassin versant (SAGE, Plan pluriannuel de gestion, contrat milieux aquatiques, …), permettant une mise en adéquation des usages et des milieux naturels à long terme.»
Aujourd’hui, la Région gèle tous les projets, non financés entre l’agence de l’eau et les départements, souhaite «piloter» la stratégie de l’eau. Cette gouvernance est loin d’être une réalité. Mais le vote est là. 

Pour : PS, PRG, EELV, Génération.s, RN + Nathalie Le Guen (Indépendants).
Abstention : LR, UDI, MoDem
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