Des Chiliens au lycée agricole de Montmorillon
Une délégation d'éleveurs ovins chiliens est venue en formation au lycée agricole de Montmorillon pour parfaire leurs connaissances sur le volet alimentation animale.

" Nous travaillons beaucoup sur des stratégies d'autonomie, comme l'autonomie alimentaire, l'autonomie protéique. On participe à de nombreux programmes de recherche et d'expérimentation sur ce sujet ", explique Olivier Doucet, directeur de l'exploitation du lycée agricole de Montmorillon depuis cette rentrée, à 4 éleveurs chiliens venus de la région d'Araucanie (à un peu plus de 700 km au sud de Santiago). " On a une race prolifique, la Romane, conduite de façon un peu plus intensive avec de l'agneau de bergerie. Et puis la Charmoise, qui est une race herbagère, qui valorise des espaces un peu moins riches de l'exploitation. La combinaison des deux permet à nos stagiaires d'avoir une vue complète des systèmes."
La semaine dernière, cette délégation s'est imprégnée des pratiques d'élevage rencontrées dans la Vienne, mais aussi au salon Tech-Ovin, qui a eu lieu les 6 et 7 septembre à Bellac.
Un déplacement qui a été piloté et financé par Interco Nouvelle-Aquitaine, l'agence de coopération économique internationale de la Région.
De l'amont à l'aval
" L'objectif de leurs différentes visites est de caractériser les besoins des ovins à toutes les phases de production, selon les objectifs des éleveurs, les objectifs économiques ", détaille Clara Collombat, chargée de mission pour Interco Nouvelle-Aquitaine. Les éleveurs chiliens se sont ainsi intéressés aussi bien au levier génétique qu'à la valorisation de la viande.
Et c'est le lycée agricole de Montmorillon qu'ils ont choisi pour parfaire leurs connaissances en matière d'alimentation.
Fernando Burrows travaille au sein de l'association des éleveurs de la région d'Araucanie. Devant les agnelles Romane gardées pour le renouvellement du cheptel de l'exploitation de l'établissement, il insiste sur la qualité de la recherche génétique ovine en France. " Quand on achète de la génétique française, on est sûr que ce sera satisfaisant. Je travaille avec les races l'Île-de-France, Texel, Suffolk... J'aime beaucoup promouvoir le savoir-faire français. "
Fernando Burrows pointe des manques de connaissances techniques sur l'élevage ovin au Chili. " Nous devons améliorer la formation des bergers, des techniciens, et aussi notre génétique, qui sont les deux choses les plus importantes. "
L'éleveur, très impliqué dans le développement de la filière ovine dans son pays, veut aussi s'inspirer de la rigueur française concernant l'alimentation.
Il confie que les moyens d'établir une ration restent encore approximatifs, faute de références suffisantes. Autant de repères que les éleveurs chiliens ont voulu enregistrer au nom d'une meilleure production une fois de retour dans leur pays. Tous sont très engagés : " Ils font partie d'une sorte de comité ovin. Il y a aussi la Sofo, société de développement agricole grâce à laquelle ils veulent structurer la filière, et donner une certaine émulation ", ajoute Clara Collombat.
De manière plus globale, cette visite donne un éclairage nouveau sur le CS ovin, formation longue, proposée par le centre de formation, et composée de 10 modules différents (manipulation, alimentation, bâtiment, reproduction, gestion des agnelages, tonte, transformation...). " Le centre de formation ne propose pas seulement de la formation initiale et de l'apprentissage, mais aussi des formations pour adultes", rappelle Anja Chevalier, chargé de développement pour le CFPPA de l'établissement, qui accueillait la délégation chilienne. "Et on veut le faire de plus en plus, parce qu'on a vraiment les compétences et les infrastructures d'accueil. "