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Convoi de l’eau: 20 tracteurs, 600 vélos, et quelques dégâts

Comme prévu, le Convoi de l’Eau est passé par la Vienne en fin de semaine dernière. Si ce parcours organisé par la Confédération Paysanne, les Soulèvements de la Terre et Bassines Non Merci entre Lezay et Paris, s’est plutôt déroulé dans une ambiance conviviale, avec 600 vélos et 20  tracteurs, quelques dégâts sont à déplorer.

Trois jours avant le départ du Convoi de l’eau, l’inquiétude des agriculteurs situés sur le parcours était palpable. «Cela fait 30 ans que je me lève tous les matins à 6h, que j'investis sur mon exploitation. Je vous garantis que s'ils rentrent chez moi, je vais m'en occuper» lâchait un éleveur.

 Restez calmes, rentrez les enrouleurs et faîtes le 17 en cas de problème!»

«En cas de violation de notre propriété, on ne peut pas rester sans rien faire!» ajoutait Sébastien Berger, président de la FNSEA, invité à la réunion d'information proposée par la préfecture sur la mobilisation, aux côtés d'une soixantaine d'autres agriculteurs, mais aussi représentants de la chambre d'agriculture, d'OPA, et autres élus concernés. Une tension que Jean-Marie Girier tenait justement à éviter. «Restez calmes, rentrez les enrouleurs et faîtes le 17 en cas de problème!». S’il évoque l’irrigation, c’est que l’objectif de cette manifestation organisée par Bassines Non Merci, la Confédération Paysanne et les Soulèvements de la Terre (dont la dissolution a été suspendue), était de se mobiliser «contre les méga-bassines, pour le partage de l'eau et des terres.»

Une suite de Sainte-Soline, mais aussi de la Manif pour l’Eau de cet été, avec un parcours à vélo et en tracteurs entre les Deux-Sèvres et Paris, en passant par  des sites symboliques dans la gestion de l'eau et les modèles agricoles : des chantiers de réserves de substitution dans les Deux-Sèvres et la Vienne, des unités de méthanisation, Coussay-les-Bois (où les travaux pour la ferme des 1200 taurillons ont débuté) ou Orléans ( où se situe l’agence de l’eau Loire Bretagne). Contrairement à la mobilisation de Sainte-Soline en mars, des déclarations de manifestation ont été déposées par la Confédération Paysanne dans les différents départements traversés. Selon les étapes, la manifestation a été ou non autorisée par la Préfecture concernée. Celle de la Vienne avançait un manque de précision du convoi pour émettre un récépissé aux organisateurs, dans un contexte de réseau routier chargé par les retours de vacances.

Au final, ce sont près de 600 vélos et une vingtaine de tracteurs qui ont pris la route et rejoint chaque soir un bivouac: Jazeneuil le 18, Migné-Auxances le 19 et Coussay-les-Bois le 20. Si les autorités étaient particulièrement inquiètes d’éventuelles dégradations dans les unités de méthanisation, chez un producteur de semences, ou sur le matériel d’irrigation dans les champs, les surveillances mises en place ont visiblement été efficaces. Sauf à Vouillé, où le tuyau d’un enrouleur a été tailladé. L’agriculteur a déposé plainte dès lundi. Dimanche, c’est un peu plus loin sur le parcours que des dégâts importants ont été commis sur le golf de Saint-Cyr: des trous réalisés sur le green, le logo des Soulèvements de la Terre creusé dans la pelouse, des tags dessinés, et une pompe d’irrigation endommagée.

Lundi matin, le convoi a quitté la Vienne pour rejoindre l’Indre-et Loire. «Nous espérons rencontrer Sophie Brocas, la tout nouvelle préfète de région Centre-Val de Loire» expliquait Nicolas Fortin en évoquant l’arrivée à Orléans en fin de semaine. Un voeu qui a été exaucé vendredi en fin de journée. A l'issue de cette rencontre, la délégation, composée d'une quinzaine de personnes a décidé de rester à l'intérieur du bâtiment. "La préfète n'était visiblement là que pour annoncer à ses interlocuteurs qu'ils avaient été entendus sans apporter aucune mesure concrète en vue d'un moratoire" expliquent les organisateurs dans un communiqué, qui regrettent que le moratoire qu'ils avaient demandé ne leur ait pas été accordé. C'est selon eux l'annonce de  la pose de grille "autour du chantier d'une nouvelle méga-bassine à Priaires" qui a provoqué cette réaction.

Le boulevard Buffon, à Orléans, a lui aussi été occupé quelques heures par les manifestants restés à l'extérieur. Le convoi a ensuite, comme prévu, rejoint Paris, samedi. Près d'un millier de personnes ont défilé sur le champ de mars en scandant "Grille par grille, bâche par bâche, on détruira toutes les bassines". Et de promettre de nouvelles actions, notamment le 8 septembre à Niort, lors du procès de neuf de leur représentants. 

Réactions

Dès dimanche soir, Sacha Houlié, Pascal Lecamp et Nicolas Turquois, députés de la Vienne, ont réagi aux dégradations constatées dans la Vienne, évoquant des  « actes qui ne servent qu’à détruire pour détruire ».  Les élus dénoncent une absence de « volonté de construction du dialogue et de la réflexion indispensables à l’émergence de solutions de court, moyen et long terme sur ce sujet de société primordial du XXIe siècle ». La FNSEA et les JA de la Vienne condamnent également ces dégradations, et « déplorent le fait que Madame le maire de Migné-Auxances, qui est d’ailleurs présidente de Grand Poitiers (en partie propriétaire du golf) et la mairie de Coussay-les-Bois, aient accepté d’accueillir des manifestants d’un cortège déclaré en préfecture, mais non autorisé. » Les  2 syndicats, qui se sont mobilisés durant le week-end en se rendant chez les agriculteurs concernés, pour éviter tout souci, déplorent que ces derniers « aient été contraints de rester cloîtrés dans leurs exploitations durant ces 3 jours, leur imposant une pression psychologique inadmissible et insoutenable pour eux et leurs familles », et remercient « la gendarmerie nationale, la police et les services de la Préfecture de la Vienne pour leur présence aux côtés des agriculteurs visés par ce convoi ». Concernant les dégâts dans le golf de Saint-Cyr, Nicolas Fortin, de la Confédération Paysanne de la Vienne évoque des évènements qui se sont produits en marge de la manifestation, et rappelle que « ce n’est pas l’objet du convoi ».  Quant à l’enrouleur en partie découpé, il précise qu’il n’était pas situé sur le parcours et que « rien ne prouve que ces dégradations aient été commises par des participants au convoi».
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