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Portrait
Chez Ludovic Lamothe, l’élevage est une affaire de famille

Éleveur de veaux de boucherie depuis trois ans à Semoussac, Ludovic Lamothe suit les pas de ses parents, eux-mêmes éleveurs de veaux depuis 1996.

Ludovic Lamothe est installé depuis 2019 en élevage de veaux, à Semussac.
Ludovic Lamothe est installé depuis 2019 en élevage de veaux, à Semussac.
© Estelle Octeau

Entre les coteaux de l’estuaire de la Gironde, au bout d’une route interdite à la circulation, la ferme de Ludovic Lamothe se trouve là, entourée d’arbres. Loin des voisins, tel était le souhait de ce jeune éleveur de veaux de boucherie, installé à Semoussac en 2018.

Ludovic voulait être viticulteur au départ, mais décrocher des terres s’est révélé mission impossible : « J’ai été candidat pour trois propriétés, d’autres ont mis plus cher que moi à chaque fois », explique-t-il avec un peu d’amertume. Alors qu’il était encore en formation viticole, il a demandé au technicien qui suivait l’élevage de veaux de boucherie de ses parents combien coûte un bâtiment. « Je n’avais jamais pensé à m’installer en veaux de boucherie. À ce moment-là, je me suis rendu compte que c’était à ma portée. J’aime cet élevage en plus », reconnaît le jeune homme qui trouve toujours un chouchou dans chaque lot de 400 veaux.

Une VAE pour accéder aux aides

Le parcours à l’installation va lui demander de soulever quelques embûches, Ludovic n’ayant pas obtenu son bac en 2008. Après avoir quitté les bancs de l’école et travaillé pendant dix ans comme saisonnier agricole, il prépare un dossier de soixante pages pour passer une VAE (validation des acquis de l’expérience). « Je devais expliquer ce que je savais faire. J’ai décrit toutes les démarches que j’avais déjà entreprises. » En effet, Ludovic est engagé dans son stage 21 heures à ce moment-là et il s’est rendu trois fois au Space de Rennes pour prendre des contacts.

« C’est possible de mener les deux démarches en même temps, la VAE et l’installation », soutient-il.

Le bac en poche, il accède ainsi à la dotation jeune agriculteur. La construction du bâtiment de 400 places est lancée en 2018 et toute la famille met la main à la pâte. Un moment fort dans la vie de ce jeune agriculteur, qu’il a conservé précieusement dans un album photo retraçant la conception du bâtiment, du défrichage du terrain jusqu’à l’arrivée des premiers veaux, « le 16 mars 2019 ».

Quatre heures par jour

Quand les veaux arrivent chez Ludovic, ils passent d’abord un mois séparés les uns des autres par des barrières, « pour apprendre à boire ». L’éleveur les trie ensuite en fonction de leurs poids mais aussi de leur aptitude à boire le lait avec ou sans tétine. Au bout d’un mois, les barrières sont enlevées et les veaux se retrouvent par groupe de huit, sur caillebotis ou bien sur du caoutchouc « pour ceux qui ont les pattes fragiles ».

Les bâtiments actuels disposent de fenêtres laissant passer la lumière naturelle, ainsi que de volets translucides pour moduler la ventilation. Entre les meuglements des veaux, on peut entendre le tintement de chaînettes : accrochées aux barrières, elles enrichissent le milieu des jeunes animaux.
Chaque veau consomme 4 litres de lait par jour au début, 16 litres à la fin. Un automate de préparation est programmé tous les huit jours selon un plan défini par le technicien. Une mélangeuse prépare les granulés, auxquels sont ajoutés de la paille broyée pour aider les veaux à ruminer.

En tout et pour tout, Ludovic passe quatre heures par jour près de ses veaux, deux le matin et deux le soir. Mais le jeune agriculteur n’envisage pas de mener d’autres projets à l’heure actuelle : « Je travaille aussi pour l’ETA de mes parents, avec mon frère. Les journées sont bien chargées ! »

Dans chaque lot, Ludovic trouve toujours un chouchou parmi les 400 veaux !

Une production tous frais payés

L’atelier veaux de boucherie présente une sécurité avantageuse par rapport à d’autres productions : « Les veaux ne m’appartiennent pas, ils appartiennent à Van Drie France », explique-t-il. « Je reçois les veaux quand ils ont entre 8 et 15 jours et Sobeval, l’abattoir, vient les chercher après six mois d’engraissement. On me fournit les aliments et les médicaments. Restent à ma charge le bâtiment, l’eau, l’électricité et le gaz. »
En contrat pendant neuf ans, Ludovic est payé chaque mois en fonction du nombre de places occupées, peu importe les races des veaux. « J’ai souvent des croisés. Certains viennent de l’étranger parfois, notamment d’Allemagne et d’Irlande. Ils partent ensuite vers les abattoirs de Sobeval à Boulazac (24) et de Tendriade à Chateaubourg (35). Ils sont vendus en grandes surfaces sous les marques Tendriade ou Finesse de Veau. »
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