Aller au contenu principal

Social
À Boussais, La Riberderie : une ferme-outil pour l'insertion

Nichée au cœur de la campagne, entre Parthenay, Thouars et Cerizay, la ferme de la Riberderie offre un environnement parfait pour se recentrer, apprendre et rebondir. C'est d'ailleurs l'association Rebonds qui la porte depuis son ouverture en 2015.

Au départ, il s'agissait d'offrir un accueil spécifique aux jeunes en situation difficile que l'association Rebonds suivait.

« Nous voulions leur proposer un cadre différent et des activités de remobilisation autour du maraîchage, de la cuisine, du petit élevage et du bricolage, raconte Magali Le Monsonnec, cheffe de service à la ferme de la Riberderie. Néanmoins, rapidement, nous avons constaté un décalage entre l'ambition de départ, miser sur la participation des jeunes aux activités de production agricole, et leurs capacités en termes d'attention et d'engagement. Ils ont une fatigabilité importante et des problèmes de comportement parfois. Or les activités de maraîchage demandent beaucoup de sérieux et de discipline pour planter, récolter, peser, vendre et livrer les commandes ».

Les activités de maraîchage demandent beaucoup de sérieux et de discipline pour planter, récolter, peser, vendre et livrer les commandes.

Prendre confiance avec trois ateliers

Depuis l'année dernière, la Riberderie mêle ainsi deux projets : permettre à des jeunes entre 10 et 18 ans de découvrir et de contribuer à différentes activités de la ferme, et offrir un dispositif d'insertion fondé sur le travail à des adultes très éloignés de l'emploi pour les revaloriser, développer leurs compétences et les aider à se projeter.

Huit salariés en insertion travaillent 26 heures par semaine sur la ferme. Trois activités leur sont proposées. Le maraîchage d'abord, qui prend 80 % de leur temps entre traction animale, plantations, récoltes, tri, pesées, préparations de commandes et vente sur le marché de Cerizay tous les mercredis matin. Ils s'occupent également des 60 poules pondeuses. Enfin, ils transforment les produits de la ferme dans une cuisine professionnelle pour valoriser les légumes et fraises en confitures, soupes, confits et coulis.

Ils se remettent en selle socialement quand ils sont en charge de vendre sur le marché. 

« Cela leur permet d'apprendre la rigueur, l'autonomie, le travail en équipe. Ils se remettent en selle socialement quand ils sont en charge de vendre sur le marché. Ce n'est pas un projet agricole, c'est plutôt un outil pour les remobiliser et les aider à définir ou redéfinir leur projet professionnel avec la conseillère d'insertion professionnelle (CIP) qui fait partie de notre équipe d'encadrants », explique Pierre Gayraud, chef de culture et encadrant maraîchage à plein temps sur la ferme.

Les personnes accueillies sur le chantier d'insertion de la Riberderie ont en effet des parcours de vie, des âges et des tempéraments très différents. Certains, comme Stéphane, 42 ans, ont déjà une formation agricole et veulent se lancer dans le secteur. Mais d'autres, comme Zaïdou, mère de quatre enfants vivant à Thouars et n'ayant jamais travaillé, ont besoin de découvrir leurs capacités pour peu à peu s'orienter, faire des stages et finalement développer leur employabilité.

Prendre soin du vivant

« Les encadrants confient et personnalisent les tâches à réaliser en fonction des capacités et appétences de chaque personne. Certains ont un handicap, d'autres ne savent pas lire, d'autres ont du mal avec les chiffres, d'autres encore sont plutôt renfermés, bref le maraîchage en particulier et la ferme en général sont de beaux outils pour les faire reprendre confiance et monter en compétence », souligne Magali Le Monsonnec.

La ferme prend soin des personnes en difficulté, mais aussi des ressources du territoire et de la biodiversité. C'est pourquoi tous les produits bruts et transformés de la Riberderie sont bio et vendus en circuits courts. C'est pourquoi les espèces locales sont mises à l'honneur : la ferme compte ainsi des chevaux de trait Mulassiers du Poitou, chèvres poitevines ou poules de Marans.

La ferme de la Riberderie compte bien accueillir plus de jeunes en difficulté et adultes éloignés de l'emploi demain. Un bâtiment est en construction et devrait permettre d'accroître les activités et l'impact humain et social de la ferme à partir de janvier 2024.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Une centaine d'agriculteurs sont mobilisé depuis 8h ce matin.
Les irrigants bloquent le Futuroscope et pensent que "le mouvement va se durcir"

Depuis 8h ce matin, et à l'appel de l'Adiv, de la Chambre d'agriculture, de la FNSEA, les JA et la CR de la Vienne, des…

Eric Dion se demande s'il va garder ses trois enrouleurs.
Aslonnes : l’éleveur Éric Dion privé d’eau pour 2026

Avec une baisse de plus de 70 % de ses autorisations de prélèvement, Eric Dion, éleveur porcin à Aslonnes devra acheter du…

Dominique Pain et Fabrice Hairault.
Les Abattoirs de Couhé en lieu de culture

Transformer une friche industrielle en lieu de concert, de diffusion de films et plus généralement de rencontres conviviales…

L'équipe organisatrice était en réunion cette semaine. Objectif: s'adapter avec optimisme à l'actualité.
La Ferme s'Invite sera une belle fête... sans les bovins

Sur l'affiche de la Ferme s'Invite, la race Limousine est à l'honneur. Mais les bovins ne seront finalement pas présents les 7…

Les nouveaux locaux de la ressourcerie à Lavausseau vont permettre de vider ceux de Latillé pour d'autres usages.
Bientôt une nouvelle ressourcerie à Lavausseau
Elles sont dans l'air du temps où l'économie circulaire est devenue presque vitale. Dans les ressourceries, on répare et on remet…
Publicité