Aller au contenu principal

Énergies renouvelables
Autoconsommation et géothermie : le Crer affiche ses ambitions

Le centre régional des énergies renouvelables (Crer) a présenté ses projets phares lors de son assemblée générale : la création d'un centre de formation national en géothermie et la mise en avant de l'autoconsommation d'énergie collective.

Simulation d'une exploitation avicole en agrivoltaïsme. Deux projets de ce type sont en cours d'installation à Chiché (lire encadré).
© LM Soleil
Une minute !
Les articles publiés entre le 15 et le 30 juillet sur CaracTerres.fr sont en accès libre ! Vous pouvez ainsi découvrir le contenu de nos quatre journaux. 
Pour rejoindre notre communauté d’abonnésdirection la boutique en ligne. 
Déjà abonné ? Activez votre compte numérique ici en réinitialisant votre mot de passe. En cas de difficulté, contactez-nous à redaction@caracterres.fr

 

Centre de formation reconnu, le Crer (centre régional des énergies renouvelables) porte un projet d'envergure pour 2024, celui de construire une plateforme nationale pour former à la géothermie, avec une centrale à taille réelle, sur le site de son siège social à La Crèche. " Nous avons lancé ce projet il y a un an dans le but de développer toujours plus les ressources locales et de répondre aux enjeux énergétiques, explique son directeur, Denis Renoux. Il s'avère que la géothermie fait appel à de nombreuses compétences et que la France manque d'entreprises, de bureaux d'études et de maîtres d'ouvrage qualifiés ".

La géothermie fait appel à la fois au génie climatique et à la connaissance du sol. Denis Renoux ne manque pas de rappeler ses avantages : " Cette ressource est disponible partout, que ce soit dans le nord des Deux-Sèvres ou dans le Mellois. Dès qu'il y a conductivité du sol ou une nappe phréatique, on peut implanter la géothermie. C'est une technologie discrète, ce qui rend son acceptabilité plus simple ", souligne-t-il.

Une plateforme grandeur nature

Le jour même de son assemblée générale, le 23 juin, le Crer a reçu une réponse positive sur la présence d'une nappe phréatique exploitable sous son site à La Crèche. " Nous étions en attente de cette information, se réjouit Denis Renoux. La consultation de l'équipe de maîtrise d'œuvre a commencé. Le chantier devrait démarrer à la fin de l'année ". Une plateforme de 1 000 m2 va ainsi naître pour présenter l'ensemble des technologies liées à la géothermie de surface, le tout " à échelle 1, c'est-à-dire grandeur nature. Nous aurons de vraies machines en fonctionnement ", détaille le directeur.

Un tiers-lieu sera dédié aux échanges sur les questions d'énergie et ouvert au grand public. " Habituellement, les outils pédagogiques concernent les professionnels, mais nous souhaitons que ces connaissances soient partagées par tous, que les consommateurs comprennent cette production d'énergie ".

Le comité de pilotage réunit des instances à différents niveaux, le département et la région sur un plan local, mais aussi les chambres consulaires, le BRGM, l'Association française des professionnels de la géothermie, l'Ademe et l'Europe.

Transformer un projet classique en collectif

Ce centre, au-delà de ses missions de formation et de conseil, accompagne des bailleurs sociaux, des entreprises et des collectivités dans la mise en œuvre de projets d'autoconsommation photovoltaïque collective, auxquels la table ronde était consacrée.

Cette expression désigne le regroupement de producteurs et consommateurs d'énergie, soit de manière ouverte, soit au sein d'une personne morale, qui signe une convention avec le gestionnaire de réseau (Gérédis pour les Deux-Sèvres).

Les consommateurs bénéficient de la production d'électricité à condition que la distance entre les compteurs soit inférieure à deux kilomètres.

En 2020, un changement dans la loi a élargi le périmètre de l'autoconsommation en zone rurale. " Les consommateurs bénéficient de la production d'électricité à condition que la distance entre les compteurs soit inférieure à deux kilomètres, précise Mathieu Mansouri, le directeur adjoint du Crer. Le but est d'associer la production avec les besoins les plus proches ".

L'autoconsommation collective n'est pas réservée aux collectivités. " Tout projet classique peut se transformer en autoconsommation collective. Un agriculteur qui installe des panneaux sur le toit d'un bâtiment et revend l'électricité sur le réseau sur vingt ans peut décider de vendre à des particuliers, s'ils sont à moins de deux kilomètres ". La conjoncture actuelle présente aussi un intérêt : " La baisse du prix des panneaux photovoltaïques, combinée à la hausse du prix de l'électricité rend l'autoconsommation intéressante ", assure Denis Renoux.

La commune de Chiché en avance sur l'autoconsommation collective

Ville à énergie positive, Chiché est engagée depuis 2001 dans la réduction de sa consommation énergétique. Son maire, François Mary, était l'invité de la table ronde du Crer pour présenter le dernier projet de la commune en faveur des énergies renouvelables.
Après le parc éolien, les panneaux solaires sur le toit de l'école, la salle de sport puis le théâtre, pour lequel un financement participatif a inclus les citoyens, la commune s'engage en 2023 dans l'autoconsommation collective. " Nous sommes les premiers en Deux-Sèvres, souligne François Mary. Des panneaux photovoltaïques sur le toit du club-house du club de foot vont alimenter cet équipement, mais ils pourront aussi, selon les besoins, alimenter la salle des fêtes, le restaurant scolaire, l'école ou la mairie, dans cet ordre ".
Avant l'installation de la centrale solaire, l'isolation du club-house a réduit de 40 % sa consommation d'énergie. " Pour cette isolation, nous avons perçu de l’État une dotation de soutien à l'investissement local (DSIL) de presque 21 000 €, abondés par une subvention du syndicat intercommunal des Deux-Sèvres de plus de 15 000 €. Sur un coût total de 57 000 €, ces subventions sont une aide importante. Je pense que la part d'investissement de la commune sera amortie d'ici cinq ans ".
La ville a réalisé un cadastre solaire afin d'étudier tous les toits et surfaces susceptibles de recevoir des panneaux solaires. " Notre engagement sur la partie publique a suscité une dynamique chez les particuliers pour de l'autoconsommation collective ", ajoute le maire. Deux projets d'ombrières en élevage avicole sont en cours d'installation et devraient être raccordés au réseau " d'ici fin septembre ".
Un projet d'agrivoltaïsme avec un élevage de moutons de race charmoise devrait également voir le jour. " Ce sera un projet expérimental pour étudier l'effet des panneaux sur la production fourragère ", précise François Mary, qui ne cache pas la résolution de l'équipe municipale : " L'objectif est d'atteindre la décarbonation totale. On s'intéresse aussi à la biomasse pour les agriculteurs, pourquoi pas la géothermie pour des bâtiments communaux ".
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

L'atelier des 6 Vallées réunit des producteurs de la Vienne et des Deux-Sèvres.
L'Atelier des Vallées prend forme
L'atelier collectif de découpe et de transformation de produits locaux des Vallées devrait voir le jour début 2026 à Coulombiers…
Baptiste Conreaux amène les commandes de fruits, légumes, jus et œufs à la porte de ses clients.
Des produits locaux livrés à domicile

Si la demande de livraison de fruits et légumes locaux était forte pendant la crise sanitaire, elle s'est bien estompée ces…

Laurette Didière vient de créer son agence Charentes In Flow.
Découverte touristique sur-mesure des Charentes
Laurette Didière créé une agence de tourisme réceptive : Charentes In Flow.
La Chambre d'agriculture de Charente (représentée par son président Christian Daniau) a porté le dossier pour tout le Poitou-Charentes. Aux manettes : le service Environnement, dirigé par Audrey Triniol.
La MAEC zone intermédiaire financée en intégralité
Tous les agriculteurs éligibles à la mesure agro-environnementale et climatique "zone intermédiaire en Poitou-Charentes", qui en…
Guillaume Roux et Cassandra Bœuf veillent sur leurs escargots.
Nouveaux anges gardiens pour les cagouilles
Cassandra Bœuf et Guillaume Roux ont repris la Cagouille charentaise, à Mons. L'exploitation hélicicole va déménager dans les…
Il manque un quart de sole de cultures d'hiver, qui n'ont pas pu être semées en Gâtine, et en plaine, les parcelles argilo-calcaires ont noyé par endroits.
"Si la collecte atteint 60 % d'une année standard, ce sera bien "

Les conditions climatiques ont chamboulé les plans d'assolement traditionnels. Ce début de printemps voit un potentiel de…

Publicité