Annie Genevard conserve l'agriculture
Après les rebondissements des dernières semaines, un gouvernement de 34 ministres a finalement été nommé dimanche dernier.


Emmanuel Macron a renommé vendredi 10 octobre Sébastien Lecornu en tant que Premier ministre. Et la composition du nouveau gouvernement n'a pas traîné. Sur les 34 ministres *, 12 noms qui figuraient dans le gouvernement Lecornu 1 sont à nouveau présents. Annie Genevard a ainsi été reconduite à son poste de ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. N'ayant pas respecté la consigne du bureau politique des Républicains de " soutenir le gouvernement Lecornu sans participation ", elle a été exclue du parti comme cinq autres de ses collègues dont Rachida Dati (Culture) et Vincent Jeanbrun (Ville).
Le communiqué de presse diffusé par l'Élysée le 12 octobre en soirée annonce également la nomination de Monique Barbut au ministère de la transition écologique, de la biodiversité et des négociations internationales sur le climat et la nature. Celle-ci est l'ancienne présidente de l'association écologique WWF France.
Elle remplace Agnès Pannier-Runacher. De son côté, Françoise Gatel, ancienne ministre déléguée à la Ruralité prend du galon et devient ministre de plein exercice, à l'Aménagement du territoire et de la décentralisation. Elle cède son ancien maroquin à Michel Fournier, fils d'agriculteurs et président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF), qui a notamment présidé le congrès de l'association, il y a quelques semaines, au Futuroscope. Enfin, l'ancien président de Système U, Serge Papin, est nommé ministre des PME et du commerce.
Les réactions
Dans un communiqué, Chambres d'agriculture France (CdAF) a tenu à " saluer la reconduction d'Annie Genevard comme ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la souveraineté alimentaire ". L'établissement public estime qu'une continuité est " nécessaire dans une période où les agriculteurs ont plus que jamais besoin de perspectives et de confiance " pour affronter des défis majeurs : crise climatique, déficit commercial agricole inédit depuis 1978, renouvellement des générations, renforcement des moyens de production, simplification administrative, réforme de la Pac, etc. Les Chambres demandent la mise en place rapide et concrète d'un plan d'actions pour répondre aux attentes des agriculteurs français. Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, demande que la ministre " poursuive sans délai le travail engagé et qu'elle continue d'apporter des réponses concrètes et rapides aux attentes des agriculteurs à commencer par le paiement des aides PAC dès cette semaine ". L'agriculteur s'est inquiété que la France " s'enlise dans une instabilité politique qui fragilise l'action publique, le monde, lui, avance vite ", citant notamment les taxes Trump, le Mercosur, la réforme de la Pac, les crises sanitaires, le changement climatique, etc. Il a aussi rendu un hommage à l'action d'Annie Genevard qui " a toujours témoigné de sa volonté d'apporter des solutions au monde agricole, dont elle connaît les priorités ", a-t-il dit.
Un gouvernement qui n'est pas tombé jeudi, alors que deux motions de censure avaient été déposées. La première, déposée par LFI a recueilli 271 suffrages (il en fallait 289 pour qu'elle soit adoptée). À noter que Lisa Belluco, députée de la 1re circonscription de la Vienne, a voté pour cette motion. La deuxième motion, déposée par le RN a, elle, recueilli 144 voix, et n'a donc pas non plus été adoptée.