Xavier Bonnefont demande l'annulation du FIBD 2026
Avec les autres financeurs du FIBD, le maire d'Angoulême estime que l'édition 2026, "sans auteur.ices", "sans éditeurs" et "sans festivaliers", n'a pas lieu d'être et demande aux organisateurs de prendre acte.
Avec les autres financeurs du FIBD, le maire d'Angoulême estime que l'édition 2026, "sans auteur.ices", "sans éditeurs" et "sans festivaliers", n'a pas lieu d'être et demande aux organisateurs de prendre acte.
Techniquement, ce sont les organisateurs, c'est-à-dire l'association du FIBD (propriétaire de la marque) et la société 9ème art+ qui auront le dernier mot quant à l'organisation d'un festival international de la Bande Dessinée à Angoulême fin janvier 2026. Dans la pratique, les financeurs publics (Ville, Département Région et État) ne se font aucune illusion après les multiples annonces de boycott par de nombreux auteurs, les syndicats d'éditeurs et les festivaliers. C'est par la voix du maire d'Angoulême qu'ils demandent d'annoncer l'annulation de l'édition 2026. "Pas de festival sans auteur.ice. Pas de festival sans éditeur et sans éditrice. Sans eux et sans festivaliers, pas de festival. Et sans festival, pas de subventions publiques. Nous demandons donc à l'association du FIBD et à l'organisateur de tirer les conclusions que cette réalité impose" a martelé le maire d'Angoulême, Xavier Bonnefont. "On ne peut que faire le constat. On ne voit pas comment une édition peut se passer avec les personnes qui organisent aujourd'hui."
Perte de confiance
Le ministère de la Culture avait cependant appelé mercredi à maintenir la 53e édition tout en diminuant grandement les subventions accordées à la société 9ème art+, qui en est toujours l'organisatrice. Elle est critiquée de toutes parts pour son manque de transparence, de supposées dérives commerciales et le limogeage en 2024 d'une salariée après son dépôt d'une plainte pour viol.
Xavier Bonnefont explique la réponse tardive des collectivités par "des raisons juridiques. Les partenaires publics ont dû rester à l'écart de la procédure, malgré leur forte représentativité au sein de la Cité Internationale de la Bande Dessinée."
Du côté du Département, Jérôme Sourisseau a indiqué que "tous les messages et revendications des auteurs et éditeurs ont été parfaitement entendus", et que les collectivités et l'État ont conduit un travail approfondi pour y répondre. Le président de la Région, Alain Rousset, estime que ce sera "l'occasion de donner un nouveau départ" au FIBD en 2027.
Des conséquences locales
En cas d'annulation du festival, les conséquences seront bien réelles sur l'économie angoumoisine en 2026 qui a développé tout un écosystème autour de l'image, faisant d'Angoulême presque une signature nationale et internationale. Ce sera aussi un coup dur pour les prestataires du festival tout comme l'hôtellerie-restauration qui faisait le plein pendant les derniers jours de janvier.
Cap 2027
L'objectif est maintenant de plancher sur l'organisation d'un FIBD 2027 pour ne pas laisser le soufflet retomber. Xavier Bonnefont a indiqué que les acteurs de la profession souhaitent se tourner vers "un nouveau modèle de gouvernance basé sur l'ADBDA (Association pour le développement de la BD à Angoulême). Plusieurs organisations syndicales ont déjà formulé de nombreuses propositions ou revendications, qui seront examinées lors d'un premier rendez-vous prévu ce vendredi 21 novembre", a détaillé le maire. L'objectif est de mettre en œuvre un nouvel appel à projets afin de permettre à un nouvel opérateur d'organiser une édition en 2027.