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Vals de Saintonge : Les élus MSA dépistent et écoutent

Pour prévenir le pire, les délégués MSA se sont mis à écouter leur entourage.

© Image du dépliant d’Agri’Soutien.

Le sujet, le suicide, n’est pas évident. Pourtant, face à des « cas », concrets, côtoyés, le comité d’agence MSA Vals de Saintonge s’est retroussé les manches, a suivi des formations et s’est embarqué dans la réponse à ces détresses. Avec beaucoup de modestie, les membres avouent tous que le thème est loin d’être simple. Ni de prime abord, ni dans le traitement. « Pas question de nous substituer aux services existants à la MSA des Charentes » concèdent-ils, tous en chœur. L’approche est différente et surtout conjointe. Les membres du comité apportent une « autre vision », « celle d’un professionnel », « celle d’une écoute d’égal à égal », « d’agriculteur à agriculteur ». Voilà deux ans que leur cheminement a commencé. Partis de la réalité, celle de « personnes en détresse », celle où l’on se sent « si démunis », « sans réponse » face au suicide, ils sont un « petit groupe », hommes et femmes, des membres du comité, à proposer des rencontres, des discussions. « Ces gens-là ne font pas appel aux services sociaux » et donc le bouche-à-oreille fonctionne pour tenter de les raccrocher, de renouer les liens distendus avec le milieu, l’entourage sur fond de difficultés financières, de déboires familiaux, d’accidents de santé. L’approche est faite d’écoute. Beaucoup d’écoute. Sans juger. Tous le disent. Des actions concrètes qui valorisent une partie de leur « travail » de délégué(e)s de la caisse de MSA dans Agri’Soutien.

Des volontaires
« Nombre de situations nous sont communiquées par des voisins, des collègues » résument-ils. Colombe, Pierre-Charles, Hélène, Claudine, Philippe, Marie-Annick, Mireille, Jean-Pierre, Jean-Claude ou Catherine répondent présents à chaque signalement de situation. Ils décèlent quelques indices : des champs un peu à l’abandon, laisser-aller dans le matériel, des non-participations à des réunions, etc. En un mot : une « veille » que complètent une série de flyers distribués avec leurs numéros de téléphone et des rencontres des maires, des médecins, animés par le questionnement : « comment peut-on aider ? » Avec, dans l’idée que « si on a été élus, c’est pour faire quelque chose ». Petit à petit, la construction du groupe Agri’Soutien s’est perfectionné, au fil des formations, des « cas rencontrés », avec Solidarité Paysans, la Chambre d’agriculture, les centres de gestion. Un engagement volontaire des élus MSA. « C’est une école de tous les jours car chaque situation est différente. Dans l’écoute, l’appréhension des problèmes des autres. » Reste la difficulté de la distance, physique ou familiale, qu’ils doivent garder : « nous sommes là en observateur, en oreille attentive pour servir de tampon. Nous ne sommes pas là pour faire les démarches : nous n’ouvrons que les volets… On aiguille. Nous sommes là pour dévoiler qu’il y a une solution à leur problème. » Un contrat formalise cet accompagnement.

Permettre de rebondir
Marie-Pierre Graulleau, assistante sociale à la MSA des Charentes, explique par de la « gêne », une « pudeur », une « honte » des exploitants, un manque de confiance envers les structures, le fait que ces personnes n’apparaissent pas, ne se signalent pas. « L’élu est un lien » assure-t-elle, « des ambassadeurs de la MSA sur le terrain. »
Les dernières données publiées par Santé publique France démontrent l’importance des suicides en agriculture et la nécessité de continuer à agir. Il existe un excès de mortalité par suicide chez les hommes agriculteurs exploitants. Depuis 2014, la MSA au niveau national a engagé le dispositif Agri’Écoute. Ce service permet de dialoguer anonymement avec des écoutants formés aux situations de souffrance ou de détresse. De mars à octobre dernier, ce service a reçu 3205 appels « avec 8O % d’agriculteurs en grandes difficultés ». Beaucoup appellent pour des « problématiques personnelles » (64 %) ou des « problématiques professionnelles » (36 %). Parallèlement, la création de cellules de prévention au sein de chaque MSA pour détecter les agriculteurs en difficulté : c’est le cas de cette « équipe » en Vals de Saintonge. Selon Carine Piot, conseillère-animatrice de territoires à la MSA des Charentes, il s’agit d’une « expérimentation » dans le besoin du moment. Ensemble, ils dressent un « bon bilan » de cette action Agri’Soutien qui nécessite d’être plus connue. « Quand on est au plus bas, il faut quelqu’un qui nous permette de rebondir » conclut l’une des membres du comité. Ce quelqu’un, c’est l’élu MSA.

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