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Vallée de l'Arnoult : Mobiliser les acteurs agricoles et ruraux pour changer la perspective

Pour protéger trois de ses captages, le Syndicat des eaux entreprend, avec le programme « Re-Sources », une mutation de l’agriculture de la vallée.

L’objectif du programme Re-Sources est de faire évoluer l’agriculture de la vallée de l’Arnoult, en réimplantant du maraîchage, de l’élevage et en transformant les grandes cultures.
L’objectif du programme Re-Sources est de faire évoluer l’agriculture de la vallée de l’Arnoult, en réimplantant du maraîchage, de l’élevage et en transformant les grandes cultures.
© AC

Traditionnellement, elle produisait des fruits et des légumes, pour alimenter les grandes agglomérations. Mais les maraîchers et arboriculteurs ont progressivement laissé place à des grandes cultures. Idem pour l’élevage, dans ce bassin de l’Arnoult qui, petit à petit, a été abandonné au profit d’exploitations céréalières de plus en plus grandes, ayant recours à l’irrigation. Le tableau, aujourd’hui, n’est pas plus noir qu’auparavant, mais le Syndicat des eaux de Charente-Maritime souhaite le faire changer, afin de sécuriser des prises d’eau pour l’eau potable. L’objectif est donc que les 400 exploitations, réparties sur 36 000 ha, mutent. Mutent vers des rotations plus longues, plus variées, moins utilisatrices d’intrants. Et donc, in fine, que ces derniers se retrouvent moins dans la nappe phréatique première. Facile à dire, moins facile à réaliser lorsqu’on souhaite que ce virage soit endogène, pris par les agriculteurs, de leur propre initiative. À cette fin, avec le programme Re-Sources, le Syndicat des eaux s’est adjoint l’ingénierie du cabinet deux-sévrien Ifrée. Première étape : les objectifs. Seconde : un état des lieux. Troisième, celle en cours : la définition des chemins à prendre pour parvenir aux objectifs. Le tout à rythme soutenu, car l’objectif est que cela soit « ficelé » pour la mi-juin prochaine. Des groupes vont donc plancher sur ces thèmes, allant de rotations plus longues à l’abandon progressif de la monoculture, à la diversification des productions. Sur ce dernier point, les agriculteurs, participants depuis la genèse de ce désir de mutation, ont exprimé leurs craintes : itinéraires techniques moins connus, absence de matériels de production, productions sans débouché, suivi technique des collectes et du traitement, durabilité des exploitations, et de ces marchés nouveaux... Qui part ? Qui pour acheter ? Qui pour transformer si nécessaire ? Qui pour mettre en marché ? Et, à quel prix ? Cela passe-t-il par une marque collective ? Comment intéresser des opérateurs de la distribution ? Comment faire connaître ces productions à ces mêmes opérateurs ? Pour Sophie Goineau, animatrice Re-Sources, la démarche est « gagnant-gagnant » : « nous leur mettons les cartes en main, pour qu’ils sachent. »

Établir la notion de « filière »

Avant de mettre cela noir sur blanc, ils ont cinq mois pour défricher des pistes, peut-être des contrats ou des contractualisations, préparer les terres, réorienter les productions des années à venir. Et convaincre que le virage est à prendre pour les 400 agriculteurs de cette vallée. La problématique de l’eau sur ce bassin n’est pas nouvelle. Déjà, un programme débuté en 2016 planchait sur cette « conversion ». Les premières discussions font apparaître un autre écueil : créer des filières n’est du ressort de la baguette magique. D’autant que parler de « filière », sur ce bassin, est peut-être restrictif. De son côté, Vincent David du GAB17, présent à la réunion de Saint-Porchaire, recadre les propos : « il existe une agriculture respectueuse de l’environnement et de l’eau : c’est l’agriculture biologique. Nous avons déjà des opérateurs, des metteurs en marché et nous recherchons des productions pour des marchés que nous ne pouvons satisfaire… » Selon lui, la réponse sociétale est là. Même son de cloche pour les communautés d’agglomération présentes ou pour le Conseil départemental.

Un équilibre complexe à trouver

Dans une vallée de l’Arnoult « standardisée » sur le plan agricole, plutôt tournée vers les céréales d’exportation, les autres débouchés ne sont pas légion. Cette cogitation devra déboucher nécessairement sur un « business plan ». Sont aussi évoqués, dans la proximité des captages, la réinstallation de maraîchage ou d’élevage et l’instauration de « territoires pilotes » dans ce bassin de l’Arnoult. Le Syndicat des eaux n’est qu’un artisan de ce virage. Sophie Goineau conclut : « le rythme de ces réunions est soutenu. C’est novateur à l’échelle d’Adour-Garonne. À eux de profiter d’un espace de travail et prendre la balle au bond. Il faut se donner des pistes de travail sur les filières pour la fin de l’année 2019. » Le Syndicat des eaux met dans la corbeille des « outils » pour y parvenir. Sans forcément définir des objectifs de résultats, même s’il en espère fortement.

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