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Culture
Une initiation à d’autres sons

Un partenariat noué entre l’Enilia-Ensmic et La Rochelle Jazz Festival a permis d’offrir aux internes de l’établissement un concert d’un jeune pianiste, avec qui ils ont pu échanger sur leur rapport à la musique.

Le jeune pianiste MarcO Poingt a captivé les jeunes invités à ce concert dans l’enceinte de l’Enilia-Ensmic de Surgères.
© K.B.

Tout est parti d’un projet mené en mai dernier par les élèves de terminale Bac pro Bio-industries de transformation de l’Enilia-Ensmic de Surgères : la création d’un album de rap, de A à Z, au sein même de l’établissement. Ayant pris connaissance de cette histoire, les organisateurs du La Rochelle Jazz Festival (dont la 25ème édition a lieu du 11 au 15 octobre) ont décidé de se rapprocher de l’enseignante d’éducation socioculturelle, Betty Valette, qui avait encadré les élèves. « On m’a proposé de faire une résidence d’artiste dans le lycée, dans le cadre du festival », explique-t-elle. Le projet a pris forme en quelques mois : un concert informel en soirée, auquel seraient conviés les lycéens et étudiants internes de l’établissement, ainsi que ceux du lycée du Pays d’Aunis.
Du côté des organisateurs du festival, le choix a été faire jouer un jeune pianiste de 25 ans, MarcO Poingt. Formé à Agen puis Bordeaux, il a été distingué l’an dernier à Jazz ConneXion, un événement de promotion des jeunes talents régionaux organisé par Jazz au Phare - Île de Ré, La Rochelle Jazz Festival et Cristal Production (également basé à La Rochelle). « L’idée, c’est qu’il puisse vous rencontrer », a expliqué le président de La Rochelle Jazz Festival, Ludovic Denis, aux jeunes spectateurs, « partager un moment avec vous, et vous faire découvrir son talent. »
Et du talent, il y en a eu. Pendant plus d’une heure, MarcO Poingt a fait voler ses doigts sur le clavier du piano installé au centre de la salle, interprétant des morceaux très variés. Le grand classique Les Feuilles Mortes, chanson française d’après-guerre ayant traversé l’Atlantique sous le nom d’Autumn Leaves pour devenir un succès international, est venu s’intercaler entre une réinterprétation d’un morceau de musique électronique moderne et une œuvre composée par l’artiste lui-même. Dans le public, l’intérêt des élèves est allé croissant au fil de la soirée, et c’est dans un silence religieux que chaque partition a été écoutée, les regards concentrés sur le pianiste et ses mains virevoltant si vite sur l’instrument qu’elles en devenaient parfois floues. Les applaudissements fusaient dès que la musique s’arrêtait.

« Il y a eu une belle écoute »

Entre deux morceaux, MarcO Poingt a échangé avec les jeunes sur leur rapport au jazz et à la musique en général. « Pour moi, le jazz, c’est la liberté », leur a-t-il avoué. Lorsqu’il leur demande ce qu’ils écoutent comme musique, les réponses sont variées : bien sûr, il y a le rap et les musiques modernes, mais l’on entend aussi les mots « blues » et « classique » moins attendus chez les mélomanes de cet âge. Parfois, les questions viennent de la salle. « Ça représente quoi comme travail ? », demande ainsi un élève. Et MarcO Poingt d’évoquer les 4 à 5 heures de travail par jour... quand il avait leur âge, en rentrant du lycée. Par la suite, ce sont plutôt dix à douze heures de pratique quotidienne qui lui ont permis de se perfectionner, alors même qu’il joue au piano depuis l’âge de trois ans. De quoi impressionner un peu son auditoire ! Les demandes se font parfois plus techniques : « Quand tu joues, est-ce que tu entends ou est-ce que tu écoutes la musique ? », demande ainsi un jeune, lui-même joueur de piano. D’où une discussion entre passionnés avertis, que l’on aurait plus imaginée retrouver dans un conservatoire que dans un lycée agricole.
Après quelques improvisations et le Cécile, ma fille de Claude Nougaro que le pianiste avoue aimer particulièrement, c’est sous de nouveaux applaudissements - comme après chaque morceau - que s’est achevée la représentation. Quelques élèves ont poursuivi la discussion avec MarcO Poingt, d’autres se sont rapprochés du piano pour l’admirer ou même pour en jouer. « Il y avait peut-être un peu de réticence avant, mais il y a eu une belle écoute ce soir », constate, satisfaite, Betty Valette. Que d’autres concerts du genre aient lieu au cours des années à venir ou pas, l’association entre l’alimentation et la musique, « ces deux langages universels » selon les mots des organisateurs du La Rochelle Jazz Festival, va en tout cas se poursuivre puisque les produits de l’Enilia-Ensmic seront servis lors des apéros-jazz de cette édition.
 

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