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Une bonne année dans les vergers

Des volumes élevés, une incidence limitée des maladies et des coups de chaud ainsi qu'un bon taux de sucre : pour les pommes, l'année 2019 est bien réussie.

Quantité comme qualité devraient être au rendez-vous pour cette récolte 2019.
Quantité comme qualité devraient être au rendez-vous pour cette récolte 2019.
© AC

Isabelle Sauvaître, responsable production au sein du groupe Tastet (75 ha en Charente et Charente-Maritime), gère le site de Chailleret, sur les communes de Jonzac et Champagnac. Les 21 ha de vergers, plantés au milieu des vignes, comportent uniquement des pommiers. Beaucoup sont de variété Belchard, mais on y trouve également une parcelle de Golden, une autre de Gala, ainsi que quelques variétés en quantité plus réduite : Crimson Crisp, Rubinette, Opal... Un ensemble de variétés permettant d'étaler les récoltes. La cueillette a commencé dès le 20 août sur la Gala, avant d'enchaîner sur la Golden. La récolte de la Belchard n'a commencé qu'à la fin septembre. « C'est là qu'on a vraiment la grosse équipe, pendant trois semaines », explique Isabelle Sauvaître.
Cette année, les saisonniers n'ont pas manqué de travail. L'année a été plutôt bonne. À Chailleret, on a recensé deux coups de chaud menaçant un peu les fruits, l'un au moment de l'Ascension, l'autre fin juin - début juillet. Si le chancre reste un problème depuis 2-3 ans, en raison de printemps pluvieux, dans l'ensemble les maladies et les insectes ont plutôt épargné les vergers. Si selon Samia Pelletier, conseillère en arboriculture à la Chambre d'agriculture, « il y a encore eu une grosse pression du puceron cendré cette année », la situation a été mieux maîtrisée que l'an dernier. La lutte contre la tavelure secondaire a été favorisée par l'été très sec.
Aux vergers du Tastet, la prévision de récolte est d'environ 3400 tonnes cette année, avec un objectif de production de 4000 tonnes pour les prochaines années. Elle sera écoulée entre grossistes (80% du volume à eux seuls), magasins charentais et marchés. Au niveau national, l'année a été plutôt productive, ce qui n'est pas gage de prix très rémunérateurs pour les producteurs. Outre la quantité, les producteurs - et consommateurs - vont bénéficier cette année d'une bonne qualité des pommes, avec des taux de sucre élevés qui ne les rendront que plus savoureuses à déguster.

Des efforts à communiquer

Souvent pointée du doigt pour sa consommation de produits phytosanitaires, l'arboriculture multiplie pourtant les efforts. Aux vergers de Chailleret comme chez Bertrand Gazeau, à Chaniers, on respecte la charte Vergers écoresponsables. Le label, qui repose sur six engagements (voir encadré), rassemble aujourd'hui 1300 pomiculteurs, soit 65 % de la production française selon l'Association nationale pommes-poires.
La démarche HVE est aussi populaire chez les professionnels, qui y voient une solution pour valoriser leurs efforts. À Chailleret, par exemple, sous label Verger écoresponsable, Isabelle Sauvaître se dit intéressée, « peut-être sous 3 ans », par un passage en HVE, une démarche qui certifie l'ensemble de l'exploitation et pas seulement une filière, et qui comporte des critères renforcés à respecter en biodiversité, utilisation des produits phytosanitaires, de l'irrigation et des fertilisants. L'exploitation est aussi intégrée au groupe Dephy Ecophyto, pour progresser sur la réduction des phytos chimiques et tester le biocontrôle. On y privilégie également les interventions préventives et l'emploi du logiciel RIMpro permet ainsi de modéliser les risques de contamination par la tavelure et de les diminuer en agissant au bon moment.
Reste qu'il est difficile de communiquer sur les chiffres des traitements qui demeurent nécessaires pour des fruits au cycle végétatif très long, avec de premières menaces de parasites survenant dès la mi-mars et une récolte pouvant aller jusqu'à début novembre pour les variétés les plus tardives. Alors, pour redorer leur image et s'assurer de bonnes relations de voisinage, les arboriculteurs communiquent... et agissent. Si les vergers du groupe Tastet à Chailleret n'ont pas de problèmes de voisinage, à Chaniers, Bertrand Gazeau a installé des filets anti-dérives entre ses vergers et les habitations du lieu-dit du Maine-Allain. Les deux exploitants ont participé à l'opération Vergers ouverts, les 14 et 15 septembre, « pour que nos voisins - et pas seulement - découvrent nos vergers, nos métiers », indique Bertrand Gazeau. Ils comptent également proposer de la libre cueillette. Enfin, ils disposent d'un atout payant : le magasin, lieu d'échanges et de contact avec le consommateur... qui est parfois aussi un voisin.

Les six engagements du label Vergers écoresponsables

> Favoriser la biodiversité
> Privilégier des méthodes de lutte biologique
> Raisonner les interventions
> Récolter les pommes à la main à maturité optimale
> Garantir la traçabilité du verger au point de vente
> Faire contrôler le bon respect de ces pratiques

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