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Sage
Un Sage aux objectifs jugés irréalisables sans compromettre l’activité agricole

Les maires des communes concernées par le Sage Sèvre niortaise - Marais poitevin sont invités à se prononcer sur le document préparatoire à l’enquête publique.

Selon la FDSEA, le projet de SDAGE donne une place trop importante à l’environnement au détriment de l’économie agricole.
Selon la FDSEA, le projet de SDAGE donne une place trop importante à l’environnement au détriment de l’économie agricole.
© Guy du Repaire
Avant la fin du mois de septembre, les élus des communes concernées sont invités à se prononcer sur le projet de Schéma d’aménagement et de gestion de l’eau (Sage) du Marais poitevin-Sèvre niortaise qui s’étend sur 350 000 des 600 000 hectares depuis le Lay, en Vendée, jusqu’à la Sèvre. Le document, préalable à l’enquête publique, conduit la profession à juger les objectifs « irréalisables » car « ils remettent en cause le maintien de l’économie locale ». « Notre territoire mérite mieux » Les moyens avancés pour la reconquête de la qualité de l’eau, comme le souhaite Bruxelles pour 2 015 semblent constituer « une menace » pour l’agriculture. Pourtant, la commission environnement de la FDSEA, à l’origine de quatre réunions avec les maires des communes concernées sur le bassin de la Sèvre, ne remet pas en cause des objectifs comme la préservation du milieu, la prévention des inondations, la protection de l’eau et la restauration de sa qualité, ou encore le développement de la ressource. « On est prêt à avancer mais pas jusqu’à un point où on va perdre très gros », commentait mardi, à Beauvoir, Philippe Leyssène, président de la commission environnement. « Il faut prendre en compte l’économie sur le territoire. Ce SDAGE n’est pas acceptable en l’état. Notre territoire mérite bien mieux que ce qu’on nous propose », estimait-il. Des contraintes réglementaires En fait de proposition, le document élaboré par la commission locale de l’eau introduit des contraintes réglementaires là où les agriculteurs, qui ont déjà apporté la preuve de leur adaptation à la reconquête de la qualité de l’eau, attendaient des incitations, dans le cadre d’une contractualisation à la place des acquisitions foncières « bien plus coûteuses ». Alors qu’une directive européenne a fixé le taux de nitrate dans l’eau à 50 mg par litre, celui du Sage est à 25 mg. « Il s’agit d’un seuil maximum, et non d’une moyenne », prévient Pierre Trouvat, membre de la chambre d’agriculture. Il expliquait que de fortes précipitations provoqueront d’inévitables pics et que, face à ces aléas, il n’existe pas de solutions techniques fiables. Même les cultures pièges à nitrates ne peuvent, disait-il, être des garanties absolues. Le renforcement des bandes enherbées met les agriculteurs sur la défensive, car il va leur être difficile d’aller au-delà des contraintes actuelles. De même, l’interdiction de nouveaux drainages n’est pas sans soulever des difficultés, tout comme la crainte de figer le drainage existant. « Nous proposons le lagunage pour entretenir le drainage », explique Philippe Leyssène. « Une fois de plus c’est l’agriculture qui est montrée du doigt. Si l’on pouvait utiliser en agriculture les rejets des stations d’épuration, par exemple, on résoudrait déjà beaucoup de problèmes de qualité dans les cours d’eau », fait-il remarquer. « L’eau a autant de valeur que le sol » Les débits d’objectifs sur les cours d’eau ne sont pas non plus sans inquiéter les agriculteurs, irrigants en particuliers. Les seuils qui sont proposés sont « inaccessibles, illusoires ». « Les remonter de quelques centimètres, mettrait en danger l’élevage », insiste le président de la commission environnement. « On sait très bien, poursuit-il, que c’est l’irrigation qui est visée ». Selon la chambre d’agriculture, ces mesures conduiraient à diminuer de 70 % les volumes d’irrigation. Pour Jacques Morisset, « la maîtrise de l’eau est un élément fondamental de l’activité agricole ». Outil de mise en place d’une politique de l’eau, le Sage Marais poitevin-Sèvre niortaise, « pêche par son absence de véritable projet sur l’eau ». « On veut nous faire abandonner l’eau qui a autant de valeur que le sol », souligne Pierre Trouvat pour qui les incompréhensions sont majeures. « Alors que le gouvernement dit qu’il faut produire plus et mieux, tout, dans ce document, est restrictif », dit-il, invitant les auteurs de l’étude à retravailler leur projet avec les agriculteurs. G. R.
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