Sécurité
Un partenariat entre agriculteurs, gendarmerie et pompiers
Chambre d'agriculture, gendarmerie et le Sdis 17 travaillent ensemble à la sécurité des exploitations.

Les élus de Charente-Maritime de la Chambre d'agriculture 17-79 étaient réunis ce lundi 29 septembre à La Rochelle pour l'une des deux sessions départementales de l'année. Outre les sujets d'actualité sur les cultures ou l'eau, le rendez-vous a permis de présenter le travail de la gendarmerie et des pompiers auprès des agriculteurs sur le terrain. « C'est un travail qui se fait au quotidien », explique le président départemental de la Chambre, Cédric Tranquard, « et nous avons voulu l'apposer sur une convention. »
Ce document, signé par l'organisme consulaire, le Groupement de gendarmerie départemental (GGD17) et le Service départemental d'incendie et de secours (Sdis 17) sous l'égide du préfet Brice Blondel, s'inscrit en partie dans la continuité du plan Vin conclu en décembre dernier à Archiac ou du plan Huîtres lancé en juillet. « Ce sont des sujets pour lesquels nous n'avons pas attendu ces partenariats pour travailler ensemble », indique le commandant du GGD17, le colonel Johanne Gojkovic-Lette. Mais la présence d'un document officiel permet de mieux communiquer sur les actions mises en place, de faciliter la diffusion des actions de prévention, des dispositions légales ou encore d'améliorer l'échange d'informations.
Contrer les vols de GPS et de phytos
Ce dernier point en particulier joue un rôle important dans l'action de la gendarmerie sur le terrain. La connaissance du calendrier des activités aide à prévenir les actes malfaisants, explique le colonel Gojkovic-Lette. « Dans le milieu cynégétique, par exemple, le braconnage sur les cerfs se fait surtout au moment de leur brame... Mais il faut savoir quand celui-ci a lieu pour préparer nos patrouilles. » Dans le monde agricole, les vols de produits phytosanitaires peuvent se multiplier à l'approche des traitements. « C'est un phénomène qui s'est accentué avec l'augmentation des prix », souligne Cédric Tranquard. « L'année dernière, le magasin d'une coopérative du centre du département a été ouvert, et les produits les plus chers ont été volés. On parle de lots numérotés, tracés. Il faut avoir des connaissances sur le sujet... Et un marché. »
L'acte touchant le plus les agriculteurs du département (une trentaine de cas sur 252 recensés en 2024) reste le vol de GPS. « C'est souvent le fait de ressortissants étrangers », précise le colonel Gojkovic-Lette. Les appareils dérobés peuvent parfois être localisés en Pologne, en Roumanie... Ou même au Canada. Face à ce fléau, les alertes SMS mises en place semblent aider les agriculteurs à sécuriser leurs installations lorsque des vols sont repérés sur un secteur. Les atteintes aux personnes surviennent d'ordinaire plutôt lors des périodes de traitement, tandis que les actes de dégradations anti-agricoles ciblent plutôt les installations d'irrigation en été... Et au moment des manifestations anti-bassines. Dans l'ensemble, les atteintes aux exploitations agricoles ont baissé en 2024 par rapport à 2023 et 2022, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut relâcher la pression d'après Cédric Tranquard. « J'ai peur que si on rajoute de la prédation à la situation très compliquée que vit l'agriculture, quelqu'un finisse par péter un plomb », pointe-t-il. « Nous avons aussi voulu cette convention pour éviter le risque de personnes se défendant par elles-mêmes, ce qu'on a vu dans d'autres départements. »
Former aux interventions conjointes
Si la collaboration entre agriculteurs et gendarmerie s'échelonne tout au long de l'année, celle avec les services d'incendie et de secours concerne en premier lieu la période estivale. L'intervention du Sdis 17 à la session départementale a permis de revenir sur les arrêtés qui ont suspendu les moissons aux heures chaudes en début d'été, mais aussi d'évoquer les possibilités de former les agriculteurs au soutien des interventions des pompiers. Le département a connu 32 incendies agricoles cet été. " Le plus important a brûlé environ 7 ha ", précise Cédric Tranquard.