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Un défi à relever: "10 jours sans écran"

10 jours sans écran, c'est le nom du défi lancé par l'association nationale du même nom, créée en 2018 au Pays Basque. Objectif : travailler avec les écoles et les familles pour réduire leur temps d'écran. Flore Nélin, psychologue à la PMI de la Vienne fait partie des initiatrices.

Flore Nélin est psychologue à Protection Maternelle et Infantile (PMI) de la Vienne. Elle intervient sur les secteurs de Montmorillon et Chauvigny.
Flore Nélin est psychologue à Protection Maternelle et Infantile (PMI) de la Vienne. Elle intervient sur les secteurs de Montmorillon et Chauvigny.
© Marine Nauleau

Quel est votre travail à la Protection Maternelle et Infantile (PMI) de la Vienne qui explique votre implication dans cette opération "10 jours sans écran"?

Nous sommes une équipe constituée de médecins, sages-femmes, puéricultrices et psychologues. Nous intervenons à la Maison départementale des solidarités de Chauvigny et la Maison départementales des solidarités de proximité de Montmorillon. Nous recevons les parents des enfants de 0 à 6 ans, et les enfants. Nous faisons aussi des consultations prénatale et périnatale et, dans les écoles, nous réalisons les bilans scolaires pour les enfants de 3 à 4 ans. Nous y rencontrons les parents et au cours de la visite, nous avons un feuillet sur la place des écrans dans la famille.

Quels constats faites-vous ?

Les écrans prennent une place de plus en plus importante dans les foyers. Et même quand les parents nous disent "chez nous c'est interdit car c'est nocif avant trois ans", on questionne la place des écrans pour eux. Les enfants n'ont peut-être pas d'écran mais ils voient leurs parents dessus. Et quand l'adulte discute avec son enfant en regardant son portable, il y a une micro-coupure de la relation qui peut être tout aussi nocive. Il y a aussi des enfants trop exposés à des images violentes (à la télévision ou sur des consoles de jeux). Et même quand ces images ne leur sont pas directement adressées, s'ils sont dans la pièce, ils les captent et les comprennent.

Est-ce que vous voyez des évolutions ?

Il y a des évolutions dans la prise de conscience que les écrans prennent de plus en plus de place et que c'est problématique. Chez les parents évidemment mais chez les enfants aussi qui nous disent que ça donne mal à la tête, que c'est mauvais si on est trop longtemps dessus. Mais il y a aussi des situations parentales plus difficiles. La monoparentalité ou les difficultés financières ne permettent pas toujours de poser des barrières.

Le principe de ce défi "10 jours sans écran" est d'inciter les écoles, les familles et les collectivités à bannir les écrans pendant 10 jours ?

L'opération s'appelle "10 jours sans écran" mais nous voulons plutôt dire "10 jours avec plein d'autres choses que les écrans". L'objectif est en effet de réfléchir collectivement à ce que l'on peut faire en étant le plus en contact possible entre nous et donc plus attentif aux autres, avec des temps de pauses, de discussions, de jeux, d'ennui et de rêves. Se dire : "qu'est-ce qu'on va vivre ensemble" en éliminant les distractions des écrans qui ont un fort pouvoir d'absorption de notre attention.

Quel est l'intérêt de mobiliser les écoles, les collectivités, les associations locales ?

10 jours ça peut sembler long mais on s'est rendu compte avec le Covid que si l'on vivait des choses difficiles collectivement c'était quand même plus facile à vivre justement. C'est pour ça que nous mobilisons les lieux collectifs comme les écoles, les crèches, les centres de loisirs, les ludothèques. L'idée était de les rallier pour mobiliser les enfants et à travers eux, les familles. Collectivement, on peut se donner des astuces pour faire autre chose. Des interventions sont organisées dans les écoles ou auprès des parents d'élèves. Les écoles et les crèches ont prévu des temps d'ateliers. Des outils pourront être échangés comme les fiches "Ma pause sans écran" créent par des orthophonistes pour les 0 à 6 ans. Dans les collèges et les lycées, il y aura des interventions autour de l'identité numérique et des contenus choquants. Car il y a aussi des questions éthiques à se poser. Et puis cela peut être l'occasion de faire plus attention aux propositions culturelles dans son territoire, dans les ludothèques et les médiathèques par exemple.

L'idée n'est pas de culpabiliser ?

Évidemment que non. Chacun fait comme il peut et on ne veut pas pointer du doigt les habitudes des familles. Mais le principe est plutôt de questionner nos usages. On entend souvent que les enfants d'aujourd'hui sont agités. Mais est-ce que l'on n'a pas aussi des adultes qui passent d'une chose à l'autre en les survolant, au gré des propositions variées sur les écrans. Pendant ces 10 jours, un livret est remis aux familles avec des conseils, des alternatives aux écrans.

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