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Toujours unique en France, Rurart a 30 ans

Barbara Schroeder, Scenocosme, Quentin Drouet, Laurent Meunier et Quartier Libre sont les artistes et média présents pour fêter 30 ans d'art contemporain au sein d'un lycée agricole. C'est Rurart à Rouillé.

Plusieurs artistes, plusieurs ambiances, une exposition qui revient sur le passé du centre d'art contemporain Rurart tout en regardant vers demain. La rétrospective des 3 décennies était incontournable. " Elle se fera à travers un mapping vidéo qui propose un parcours mémoriel et poétique à travers les archives" décrit Victor Bonnarme, assistant de la direction pour parler du travail de Laurent Meunier qui a choisi aussi d'animer des objets, références à des projets antérieurs, à travers une mise en lumière. Derrière, un écran d'ordinateur ira plus loin encore dans le retour dans le passé grâce à un documentaire d'Agathe Gallo du média Quartier Libre. " Il est construit autour de témoignages des équipes et des directeurs pour parler du projet Rurart, de ses valeurs, de l'avenir et de son évolution" poursuit Victor Bonnarme.

Aborder la relation de l'homme avec le vivant

Côté exposition proprement dite Victor Bonnarme ajoute : "on avait envie de parler de l'avenir et de notre lien avec le vivant sous le regard de trois artistes". Il s'agit donc de reprendre les thématiques soulevées pendant 30 ans : l'agriculture, l'art et l'environnement. La première installation qui se présente dans la salle est celle de Barbara Schroeder. "Elle est fille d'agriculture et ce rapport à la terre est un thème majeur de son travail. La table qui se dresse devant nous représente un banquet. Elle est recouverte d'assiettes, recouvertes elles-mêmes de bouses de vaches séchées et de lichens. Un moyen de se rappeler le lien entre nos assiettes et la terre, l'agriculture" explique Sylvie Deligeon. Au mur, Barbara Schroeder a choisi de mouler l'aliment humble qu'est la pomme de terre dans un matériau noble qu'est la porcelaine. " L'artiste propose un regard sur nos consommations et un rapport organique au vivant, à ce qu'on mange" complète Victor Bonnarme.

Un rapport ancestral avec l'environnement

Plus loin, Rurart nous livre un protocole artistique emprunté de l'oeuvre "J'aime bien jouer avec les fleurs et vous ?" de Quentin Derouet. "Un protocole artistique emprunté cela signifie que nous devons respecter une installation selon des directives écrites de l'artiste" explique Sylvie Deligeon. L'oeuvre est participative et incite les visiteurs à dessiner sur le mur blanc avec les pétales du bouquet. Un geste qui renvoie à notre rapport ancestral avec la nature.

l'IA au service du rapport au vivant

Le visiteur est mis à actif aussi dans la dernière installation des artistes Scénocosme (Grégory Lasserre et Anaïs met den Ancxt). "Dans une pièce fermée, l'univers est plus futuriste, dystopique ou utopique selon notre ressenti" souligne Victor Bonnarme. "Une plante verte au centre de la pièce est équipée de capteur. Quand le visiteur touche les feuilles, cela génère des images projetées sur le mur, produites par l'intelligence artificielle" décrit Sylvie Deligeon. La nouvelle exposition " Rurart, 30 ans" tient une fois de plus la promesse d'interroger et de surprendre. "Le challenge continue à être de faire venir les visiteurs. Les habitués mais aussi ceux qui peuvent avoir encore des craintes par rapport à l'art contemporain. Il ne faut pas avoir peur" confirme Sylvie Deligeon.

Unique en France

Rurart a beau avoir 30 ans, il n'a pas fait d'émules puisqu'il est encore le seul centre d'art contemporain sous la tutelle du Ministère de l'Agriculture et de l'alimentation, soutenu par le Ministère de la culture, la Région Nouvelle-Aquitaine, le département de la Vienne, Grand Poitiers et la commune de Rouillé. Depuis trois décennies, il fait le lien entre deux univers qui ne se parle pas de façon instinctive : la ruralité et l'art contemporain, pouvant même se regarder en pensant qu'il n'ont rien à se dire. Rurart est bien la démonstration que c'est possible." Je crois que c'est un précieux symbole de coopération justement" assure Victor Bonnarme. " On ne fait pas des expositions toujours faciles d'accès, voire même parfois un peu pointues. Mais on est là pour rassurer les visiteurs, notamment à travers nos actions de médiations. Et dès leur entrée, on leur demande s'ils veulent être accompagnés dans l'exposition. Certains veulent regarder d'abord" remarque Sylvie Deligeon. Avant elle, les directeurs de Rurart était des enseignants ou des animateurs socioculturels. C'est la première venant du monde de l'art contemporain.

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