Aller au contenu principal

Covid-19
« Si l’Etat n’envoie pas un signal fort, je ne sais pas si nous tiendrons ».

Avec la fermeture des restaurants, les ventes de pigeonneaux sont proches de zéro. Producteurs et abatteurs s’organisent. Alors que les premiers renouvellent largement le cheptel reproducteur, les seconds congèlent la viande en sortie d’abattage. 

Florian Leroy, éleveur, est réticent à idée de s'endetter à moyen et court terme pour tenir.
© Florian Leroy

Alban Terrier, gérant de l’atelier ADP, travaille ces dernières semaines pour sauver l’appro. L’abatteur de pigeonneaux, installé à Cerizay, a vu ses débouchés s’effondrer avec l’annonce du confinement. « Les ventes à l’export sont au point mort ; tout comme les débouchés en restauration », constate l’opérateur qui a réduit son activité de moitié depuis le 17 mars. Les 4000 pigeonneaux abattus à 35 jours, qui sortent chaque semaine de la chaîne d’abattage, sont congelés. « Avec les éleveurs, nous avons trouvé un compromis. Je supporte le coût du stockage de la moitié de la production ; eux, ils sélectionnent la moitié de leurs pigeonneaux. Ils les gardent en futurs reproducteurs ».

Ce partage du coût de la crise actuelle permet d’espérer une sortie sans trop de casse. « Si je maintiens l’intégralité des achats, je ne tiendrai pas. Si on casse le cycle de production chez les éleveurs, il n’y aura pas de marchandise disponible quand le marché se rétablira, donc pas d’avenir ».

Le stock va peser sur le marché

Florian Leroy, éleveur à Moncoutant, est inquiet. « Ce stockage pour la reproduction, on le fait habituellement au cours de l’été. En juillet août, les marchés sont moins dynamiques », précise-t-il. Ces derniers jours, les 400 pigeonneaux semaines expédiés permettent à peine de couvrir les charges. Quant à se tirer un salaire ? « Ce sera pour plus tard », espère le producteur.

Comme lui, ils sont treize à  travailler avec l’atelier ADP. « Si l’Etat n’envoie pas un signal fort, je ne sais pas si nous tiendrons ». Il aimerait que viennent des aides à la congélation « ou à la destruction des œufs », propose l’éleveur réticent à l’idée de s’endetter à court terme pour tenir. Cette prudence, Alban Terrier la partage. « Courant mai, les frigos seront pleins. Un mois plus tard, nous entrerons dans la période creuse commercialement. Le stock va coûter cher et peser sur les cours plusieurs mois. Ce n’est pas le moment de contracter des emprunts », juge-t-il.

Prendre les moins mauvaises décisions est ce à quoi s’emploient les opérateurs. Philippe Pierre, gérant du Renard Rouge, à Gourgé, creuse, en parallèle des pistes de régulation de l’activité de production et d’abattage, quelques pistes commerciales. « A l’initiative d’une éleveuse avec laquelle je travaille, nous essayons la livraison groupée de commandes, sur Parthenay et Airvault. On ne sait jamais. Jusqu’à présent, rien ne nous poussait à le faire ». L’exploitant, qui n’a pas hésité à caser 50 000 œufs de caille pour réguler une production qu’il ne pourra pas vendre, apprécierait que du positif puisse sortir de cet épisode très difficile.

L’esprit résolument tourné vers la reprise de l’activité qu’ils espèrent dans quelques semaines, ADP, comme le Renard Rouge, essaient de préserver l’emploi. Le premier compte quinze salariés, le second vingt-cinq.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Une centaine d'agriculteurs sont mobilisé depuis 8h ce matin.
Les irrigants bloquent le Futuroscope et pensent que "le mouvement va se durcir"

Depuis 8h ce matin, et à l'appel de l'Adiv, de la Chambre d'agriculture, de la FNSEA, les JA et la CR de la Vienne, des…

Dany Dubernard a été élue maire de Boivre-la-Vallée en mai 2020. Elle ne se représente pas en mars 2026.
Boivre-la-Vallée supprime ses communes déléguées
Le 1er janvier, Boivre-la-Vallée n'aura plus ni mairie déléguée ni maire délégué. Une économie mais aussi une meilleure…
L'équipe organisatrice était en réunion cette semaine. Objectif: s'adapter avec optimisme à l'actualité.
La Ferme s'Invite sera une belle fête... sans les bovins

Sur l'affiche de la Ferme s'Invite, la race Limousine est à l'honneur. Mais les bovins ne seront finalement pas présents les 7…

Sébastien Depoorter est directeur de l'établissement M-Extend de Loudun
Dans les coulisses de l'industrie locale
Dans le cadre de la semaine de l'industrie, le site de Loudun de la société M-Extend (anciennement Manip') ouvre ses portes. Son…
Mélanie Gatard a lancé son activité d'apicultrice en 2023 à Chabrac.
Une année correcte pour le miel
Installée depuis 2023, Mélanie Gatard est apicultrice à Chabrac.
À droite, Laurent Escot, responsable de la formation de technicien entrepreneur agricole et les 5 (sur les 6) apprenants de cette année.
En formation de "technicien entrepreneur agricole"

Depuis le 22 septembre, 6 personnes ont intégré la formation de Technicien entrepreneur agricole à la MFR de Chauvigny.…

Publicité