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«Sensibiliser les cédants» à la transmission

Loïc Quellec, vice-président JA National, était lundi 17 décembre l’invité de la liste commune FNSEA 17 / JA 17 pour évoquer les questions autour de l’installation.

Pour Loïc Quillec (ici au centre, entre Julien Rouger, secrétaire général de JA Nouvelle-Aquitaine et Michel Amblard, élu FNSEA à la CA17), «il faut qu’on arrive à trouver des mécanismes d’incitation financière» à la transmission.
Pour Loïc Quillec (ici au centre, entre Julien Rouger, secrétaire général de JA Nouvelle-Aquitaine et Michel Amblard, élu FNSEA à la CA17), «il faut qu’on arrive à trouver des mécanismes d’incitation financière» à la transmission.
© AC

Après les questions viticoles, c’est aux problématiques de l’installation et de la transmission qu’était consacré le deuxième rendez-vous de campagne de la liste FNSEA / JA de Charente-Maritime. Cette fois, sujet oblige, les Jeunes Agriculteurs étaient aux commandes : sur l’exploitation de ses parents, Alice de Lamarlière, responsable JA du canton de Gémozac, a accueilli les agriculteurs intéressés par un échange avec Loïc Quellec, vice-président de JA National en charge du dossier installation-transmission.
Pour cet éleveur bovin des Alpes de Haute-Provence, «on entre dans une période clé, avec des enjeux forts pour notre agriculture» et qui concernent notamment ce renouvellement de génération en préparation. «Aujourd’hui, on a une démographie agricole qui est plus qu’inquiétante. On perd quand même de nombreux agriculteurs tous les jours, et il faut pour demain, pour qu’on arrive à garder des territoires ruraux qui soient vraiment vivants et dynamiques, qu’on arrive d’abord à garder une activité agricole forte.» Et l’urgence se fait sentir : «Un tiers des exploitations vont s’arrêter dans les cinq à six années à venir. C’est énorme.»

L’importance de la transmission

Parmi les problématiques évidentes pour les jeunes, on retrouve celle qui concerne les terres agricoles. «Le foncier, c’est le secteur le plus concurrenciel pour nous, rappelle Loïc Quellec. C’est notre outil de travail, notre base, mais nous ne sommes pas les seuls à le convoiter.» Selon lui, la participation des syndicats agricoles aux organismes de gestion du foncier comme les Safers est essentielle pour avoir son mot à dire sur l’attribution des terres. Il s’est aussi longuement attardé sur la question du financement. «On a des montants de reprise qui sont de plus en plus importants, et des capitaux qui ne sont malheureusement pas toujours très rentables. C’est un frein à l’investissement.»
Derrière l’installation apparaît aussi le thème de la transmission, de plus en plus présent dans les discours des JA. Loïc Quellec veut commencer par «sensibiliser les cédants à trouver un jeune, plutôt que ça parte chez les voisins ou que ce soit laissé en friche...» En parallèle, il veut «apporter un accompagnement humain» : «l’installation ça n’est pas forcément simple, mais la transmission  ça ne l’est pas non plus. Il y a un côté patrimonial, il y a un énorme côté sentimental qui est à prendre en compte aussi...» Pour lui, «il faudrait presque aborder la question de la transmission dès l’installation, pour que les porteurs de projet aient ça dans un coin de la tête.» Mais il reste surtout une question matérielle, essentielle. «Il faut qu’on arrive à trouver des mécanismes d’incitation financière», insiste Loïc Quellet, alors que les gestions de fermes par les ETA attirent des propriétaires fonciers de plus en plus nombreux. «En cause, il y a les retraites agricoles, rappelle Aurélie Babin, élue à la CA17. Avec 900 euros, si un agriculteur veut avoir un revenu supplémentaire, il va là-dedans...» «Les retraites, c’est un gros dossier, très préoccupant, admet en réponse le vice-président de JA National, qui dans son secteur montagnard connaît bien ces problèmes. Ce sera un des moyens pour faciliter la transmission.» Pour autant, pas question de forcer le passage de relais : «quand on est propriétaire, on reste maître de ses biens.»

L’image ambigue du métier

Mais il ne suffit pas d’avoir des terres, des exploitations ; encore faut-il trouver des jeunes pour s’en occuper. La promotion du métier apparaît comme essentielle, particulièrement avec l’agribashing qui fait rage ces temps-ci. «Pas une journée ne se passe aujourd’hui sans qu’on en prenne plein le dos. C’est déjà inacceptable pour une profession toute entière. Mais comment faire pour motiver des jeunes à entrer dans ce métier-là si tous les matins, en regardant Twitter ou Facebook, ils voient ces messages sur le monde agricole ?»
Pour lui, la solution n’est pas dans la confrontation mais dans la valorisation. «Il faut qu’on soit capables de sensibiliser des jeunes - ou des moins jeunes, peu importe - pour leur donner envie de venir dans le métier.» Décrivant «un sentiment de désespoir et de découragement» chez certains anciens du monde agricole, il espère pouvoir «redonner un peu d’ambition et d’espoir à l’agriculture».
Sur cette question de la jeunesse et de l’attractivité du métier, c’est Michel Amblard qui est intervenu, en tant que président de l’EPLEFPA de Saintonge. «Les jeunes qui s’inscrivent voient l’agriculture comme idyllique, révèle-t-il. Est-ce que ce n’est pas nous, agriculteurs, qui nous enfermons dans une sorte d’ambiguité ? On est souvent en train de se plaindre de notre métier, on décourage parfois nos propres enfants à s’installer... Par contre, quand il y a un hectare de terres qui se vend, d’un seul coup le métier est intéressant et tout le monde se bat pour l’avoir !» «C’est un des plus grands paradoxes de ce métier, admet Loïc Quellec. On est probablement une des professions les plus passionnées par ce qu’on fait, et on ne renvoie pas forcément l’image la plus positive de la manière dont on le vit. Et ça, effectivement, en termes de communication et de promotion, c’est assez contradictoire.» Pour le vice-président de JA National, «il faut que, dans la manière dont on parle de notre métier, on soit plus positifs, plus attirants.»

 

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