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Se souvenir de la bataille de Champagné

Le 13 août, la commune de Champagné-Saint-Hilaire va célébrer les 80 ans de la bataille qui a opposé la garnison allemande installée dans les Haras de la commune aux maquis des alentours. Une journée placée sous le signe du souvenir et de la réconciliation.

Gilles et Annette Bossebœuf finalisent les préparatifs de la journée de commémoration.
Gilles et Annette Bossebœuf finalisent les préparatifs de la journée de commémoration.
© Elisabeth Hersand

Les témoins de la bataille de Champagné-Saint-Hilaire sont désormais rares. Mais il en reste quelques-uns, et Annette Bossebœuf, épouse du maire de la commune a fini par les retrouver, ou leurs descendants. Comme le neveu de Fernand Chimchelevitz, un Polonais qui a fait partie des premiers tués le 13 août 1944. "J'ai fini par retrouver son neveu, qui habite à Vivonne" se félicite-t-elle. David Ichbia, enfant juif qui avait été caché dans une famille de la commune, sera aussi présent. Tout comme la fille du maire de l'époque, Alfred Doux ou une des jeunes filles de l'époque qui jouait le rôle de "marraine" auprès des tirailleurs sénégalais retenus pendant deux ans dans le haras de Champagné. En 1944, c'est autour de cette propriété qui appartenait à Maurice de Rotschild que la bataille s'est jouée.

L'histoire

"Une garnison allemande y était installée depuis 2 ans, et dans une partie du bourg" raconte Gilles Bossebœuf, maire de la commune. "Le Maquis D3, de Joussé a commencé par libérer le haras. Les premiers coups de feu ont débuté le matin". Les maquisards avaient pris la précaution de faire passer des pinces coupantes aux prisonniers sénégalais, qui ont pu s'évader à temps. L'un des douze a été abattu, et les 11 autres ont ensuite combattu dans des maquis, avant d'être démobilisés en 1945. "Les renforts allemands sont malheureusement arrivés de Poitiers et de partout autour" ajoute le maire, qui précise que 13 maquisards sont alors tombés. Leur nom est désormais apposé sur la stèle mise en place en face du haras. Dans le bourg, les Allemands ont rapidement incendié les maisons dans lesquelles des armes avaient été trouvées, ainsi dans la mairie et le groupe scolaire. "C'était deux mois après le massacre d'Oradour-sur-Glane, et tout le monde a dû craindre le même type de massacre. Et le village avait été évacué". Les Allemandes ont finalement quitté la commune le lendemain.

Une histoire évidemment bien connue des habitants de la commune, mais parfois moins au-delà, que le maire a souhaité rappeler à l'occasion des 80 ans de l'évènement. "Nous avons prévu de distribuer des drapeaux français, mais aussi européen" précise-t-il pour montrer que ce souvenir doit s'accompagner d'une célébration de la réconciliation qui a suivi. Un représentant de la commune allemande de Breckerfeld, avec laquelle Champagné-Saint-Hilaire est jumelée, sera aussi présent. La journée débutera à 9h45 avec un dépôt de gerbe sur la stèle Georges Ponsonnet (route de Sommières), puis sur la stèle Jean Roy et Louis Pierron (route de Gençay).

De nombreux discours, chants et témoignages suivront ensuite, jusqu'à 12h30, avant un repas préparé par l'Antenne Champenoise. Le grand public est évidemment invité à participer à ces festivités, qui permettront aussi de visiter une exposition (dans la grande salle des fêtes), ou redécouvrir les ouvrages déjà publiés sur cette bataille: "Ce fut ça la guerre à Champagné-Saint-Hilaire" (Geste Éditions, 2010) ou le DVD avec des témoignages qui avait suivi. La journée sera aussi l'occasion de baptiser officiellement le "Chemin de la France Libre", dont le panneau sera dévoilé vers 11h30 (à une vingtaine de mètres de la stèle de la villa du haras).

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