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Porcs
Se grouper pour maintenir la production porcine locale

Les éleveurs de porcs ne parlent pas de développement de la production porcine, mais de regroupements d’ateliers de naissage pour maintenir une production locale inscrite dans le développement durable.

«J’ai en projet de reprendre la ferme de mes parents. La maternité est toute petite et je n’ai pas les moyens financiers pour la mettre aux normes. Ma seule planche de salut pour sauver notre ferme est de participer à un projet de maternité partagée. » En quelques mots Guillaume Fuzeau résume les difficultés que rencontrent beaucoup de jeunes à s’installer en production porcine. Depuis un an, il est salarié de cette exploitation de 60 hectares à Saint-Jouin-de-Milly, où sont élevées 140 truies naisseur- engraisseur. Si les capitaux à mobilier sont importants dans cette production en particulier, les éleveurs doivent aussi se projeter dans une mise aux normes relative au bien-être des animaux, coûteuse. « En 2013, la surface à la disposition des truies gestantes devra être multipliée par deux », explique son père Joël, aujourd’hui à la retraite, et dont l’exploitation est restée entre les mains de son épouse Maguy. « Ces normes, dont celles de l’élevage des truies gestantes en groupe sont l’exemple type, sont de plus en plus draconiennes, pour les éleveurs. Elles ont des conséquences économiques lourdes », poursuit-il. Les investissements à réaliser sont hors de portée des petits élevages naisseurs-engraisseurs. Selon l’Association régionale porcine, « si rien n’est fait pour moderniser les maternités existantes, on estime que 48% des petits élevages du département auront disparu avant 2013, ce qui représente 20 à 25 % de la production régionale ». De 2000 à 2007 déjà, 20% des élevages de porcs possédant des truies ont déjà disparu du département faute de jeunes pour prendre la relève. Se regrouper pour maintenir la production « La solution envisagée par les éleveurs est de se regrouper, en maternité partagée ou toute autre formule, dans le seul but de maintenir la production, pas de la développer, contrairement à ce que l’on entend parfois », affirme Mickael Boudier. « Chacun de notre côté, le coût de la mise aux normes serait impossible », poursuit-il. Les techniques utilisées s’inscrivent dans le développement durable d’exploitation économiquement viable, de protection de l’environnement et de prise en compte de la dimension sociale de cette activité, indique une filière porcine forte de 144 élevages dans le département. « Le lavage d’air pour réduire les odeurs, ou la récupération d’énergie ne sont pas imaginales pour des élevages de 150 truies », explique encore l’éleveur à Gourgé. La consommation d’énergie est complètement repensée dans de tels projets avec les récupérateurs de chaleur, les panneaux photovoltaïques, la géothermie… La mise en commun de moyens pour assurer la survie des élevages est comparable au regroupement d’agriculteurs en Cuma. Ce qui ne veut pas dire que les éleveurs en place n’ont pas déjà pris en compte les règles environnementales. Ils sont engagés dans une charte de bonnes pratiques qui se décline en plusieurs volets. 70% des céréales cultivées servent à nourrir directement les animaux, sans compter le couvert végétal pendant l’hiver et la mise en place de bandes enherbées. Pour réduire les odeurs, ils ont recours à l’enfouissement direct ou à l’épandage du lisier au ras du sol avec retournement dans la journée.

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