Aller au contenu principal

Rester dans une démarche de construction

Vendredi dernier, l'assemblée générale de la FNSEA de la Vienne a attiré près de 150 personnes. L'occasion de faire le point sur les récentes mobilisations, notamment avec Arnaud Rousseau, le président national. 

Arnaud Rousseau, ici aux côtés de Sébastien Berger, a expliqué comment se déroulent les négociations au  national.
Arnaud Rousseau, ici aux côtés de Sébastien Berger, a expliqué comment se déroulent les négociations au  national.
© Elisabeth Hersand

Une assemblée générale, c'est évidemment toujours le moment de dresser un bilan des activités de l'année. Du côté de la FNSEA de la Vienne, en 2023, il y a eu les fermes ouvertes, la fête de la Terre, le voyage des anciens exploitants, la présence au Comice, à la Ferme s'invite et à Caprinov', la collecte de pneus. Mais aussi beaucoup des rencontres avec les représentants de l'Etat, les élus, et depuis début 2024, douze jours de mobilisation. "C'est du jamais" rappelle Sébastien Berger. Le président du syndicat a évidemment rappelé les actions menées en janvier et février dans la Vienne, et notamment le blocage de la nationale 10 et de l'A10 à Poitiers sud. "Nombre d'entre vous, syndiqués ou non, ont exprimé leur ras-le-bol. Et la force de notre réseau, c'est d'avoir pu autant mobiliser" explique l'agriculteur. "Mais ce mal-être qu'on a ressenti sur les points de blocage n'est pas un bon signe pour notre agriculture".

Colère pas éteinte

À ses côtés, Arnaud Rousseau, président national de la FNSEA sait lui aussi que l'agriculture vit " des moments loin d'être faciles." Et d'évoquer la colère du monde agricole, qu'il a constaté un peu partout sur les mobilisations en France, et le nécessaire passage à une étape de travail. "La colère, ça ne construit pas un projet. Ce que nous voulons, c'est construire un projet qui permette d'accompagner les femmes et les hommes dans l'agriculture, et donner le goût d'entreprendre aux agriculteurs". Et alors que les mesures obtenues n'ont pas permis pour l'instant de garantir "un juste revenu pour notre travail" et que "l'exercice de notre métier reste difficile avec tous les boulets qui nous sont mis dans les pieds", Arnaud Rousseau rappelle que le sujet de la transmission devient de plus en plus prégnant. "On doit préparer l'avenir". Une démarche de construction partagée par Sébastien Berger, qui rappelle que durant les mobilisations, les actions menées par le syndicat n'ont jamais été dans la destruction. "Nous faisons régulièrement des propositions, via nos associations spécialisées, qui sont aussi remontées au niveau national. Nous devons rester force de proposition" ajoute-t-il. "Toutes les filières de la Vienne, qui est une zone intermédiaire avec une grande diversité de productions, ont besoin d'un revenu rémunérateur".

Outre les agriculteurs, la salle accueillait aussi de nombreux élus, et notamment 3 des 4 députés de la Vienne: Pascal Lecamp, Sacha Houlié et Nicolas Turquois, qui ont d'ailleurs pris la parole en fin de réunion, pour évoquer plusieurs sujets "chauds" dans le département, et répondre aux interpellations réalisées durant le débat avec la salle, qui a suivi les discours des deux présidents. Accords économiques internationaux, Europe, Egalim, Ukraine et évidemment eau ont notamment été évoqués durant près de 2 heures. "L'Etat nous écoute sans nous entendre" regrette Sébastien Berger. Le Préfet, lui aussi présent, a salué cette démarche de construction qu'il constate. "C'est plus facile de défaire que de faire. Et il est plus difficile de trouver des solutions. C'est notre travail de le faire avec vous" a conclu Jean-Marie Girier. 

Pour Sébastien Berger, "les mois à venir seront déterminants" pour la construction d'un avenir pour l'agriculture de la Vienne. Et le président de la FNSEA de la Vienne d'évoquer aussi les élections pour les chambres d'agriculture, qui auront lieu en janvier prochain. "Nous devons reconquérir la chambre". Et Arnaud Rousseau d'insister. "Il n'y a pas eu d'effet magique pour les agriculteurs avec l'arrivée de la Coordination Rurale à la Chambre". 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

L'atelier des 6 Vallées réunit des producteurs de la Vienne et des Deux-Sèvres.
L'Atelier des Vallées prend forme
L'atelier collectif de découpe et de transformation de produits locaux des Vallées devrait voir le jour début 2026 à Coulombiers…
Baptiste Conreaux amène les commandes de fruits, légumes, jus et œufs à la porte de ses clients.
Des produits locaux livrés à domicile

Si la demande de livraison de fruits et légumes locaux était forte pendant la crise sanitaire, elle s'est bien estompée ces…

Laurette Didière vient de créer son agence Charentes In Flow.
Découverte touristique sur-mesure des Charentes
Laurette Didière créé une agence de tourisme réceptive : Charentes In Flow.
La Chambre d'agriculture de Charente (représentée par son président Christian Daniau) a porté le dossier pour tout le Poitou-Charentes. Aux manettes : le service Environnement, dirigé par Audrey Triniol.
La MAEC zone intermédiaire financée en intégralité
Tous les agriculteurs éligibles à la mesure agro-environnementale et climatique "zone intermédiaire en Poitou-Charentes", qui en…
Guillaume Roux et Cassandra Bœuf veillent sur leurs escargots.
Nouveaux anges gardiens pour les cagouilles
Cassandra Bœuf et Guillaume Roux ont repris la Cagouille charentaise, à Mons. L'exploitation hélicicole va déménager dans les…
Il manque un quart de sole de cultures d'hiver, qui n'ont pas pu être semées en Gâtine, et en plaine, les parcelles argilo-calcaires ont noyé par endroits.
"Si la collecte atteint 60 % d'une année standard, ce sera bien "

Les conditions climatiques ont chamboulé les plans d'assolement traditionnels. Ce début de printemps voit un potentiel de…

Publicité